Jardineries, marchés de gros et de plein vent restent ouverts
Le 29 octobre, le Premier ministre Jean Castex a précisé la liste des établissements exemptés des mesures de fermeture administrative pour les établissement recevant du public.

A l'occasion d'une conférence de presse du gouvernement le 29 octobre, le Premier ministre Jean Castex a précisé la liste des établissements exemptés des mesures de fermeture administrative pour les établissement recevant du public. «Resteront ouverts par rapport au confinement de mars, tous les commerces de gros, les magasins et jardineries afin que les professionnels puissent continuer de s'approvisionner», a-t-il notamment annoncé. La situation des horticulteurs vendant en direct n'a pas été précisée (lire les inquiétudes de l'interprofession Val'hor ci-dessous).
Plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé que les marchés «couverts ou de plein vent» resteront ouverts. Toutefois précise-t-il au micro de la radio RTL, «il pourra y avoir, comme dans le cadre du premier confinement, une décision préfectorale dans le cas où cela ne se passerait pas bien».
D'autre part, à l'occasion de la Toussaint, Gabriel Attal a annoncé que «les fleuristes ne fermeront pas comme les autres commerces [le 29 octobre au] soir, mais resteront ouverts jusqu'à dimanche soir et les Français pourront fleurir les tombes de leurs proches».
La profession agricole appelle à consommer français
Au lendemain de l'annonce du reconfinement, la FNSEA lance un «appel solennel à privilégier une "alimentation d’origine France et de proximité"», indique un communiqué le 29 octobre. Un message qui s'adresse aux consommateurs - invités à faire un «acte d’achat citoyen et responsable» -, mais aussi aux collectivités locales et aux distributeurs. Le syndicat majoritaire demande aux enseignes qu'elles «contractualisent, à des prix rémunérateurs, au plus vite» avec l'amont. Les agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne alimentaire «vont démultiplier leurs efforts», promet la FNSEA, mais il est «nécessaire de leur donner l’assurance qu’ils pourront exercer leur activité dans les conditions "les plus normales possible"». Le syndicat souhaite aussi que le gouvernement confirme «dès à présent» que l'agriculture bénéficiera des «mesures prises dans les secteurs ne pouvant poursuivre leur activité» (compensation de perte de chiffres d’affaires, chômage partiel, etc.). «Plus que jamais, appelons à consommer français!», lance de son côté Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, cité dans un communiqué du 29 octobre, en insistant sur les produits festifs.
Pour les professionnels du végétal, un reconfinement à géométrie variable (Val'hor)

Si les fleuristes peuvent accueillir du public jusqu’à dimanche soir, ils devront ensuite se consacrer à la vente à distance avec livraison ou retrait en magasin (click and collect). En revanche, les jardineries «restent sur le modèle du premier confinement», a indiqué l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage (Val’hor) le 29 octobre. C’est-à-dire qu’elles peuvent rester ouvertes grâce à leur rayon animalerie et/ou alimentation générale, à moins que le gouvernement fasse marche arrière sur ce point. Les professionnels peuvent continuer à retirer leurs commandes chez les grossistes, tandis que les entreprises du paysage «peuvent poursuivre leur activité», précise Val’hor.
Quant aux producteurs détaillants, ils sont «a priori» dans la même situation que les fleuristes, à moins de commercialiser également des produits alimentaires, auquel cas ils devraient pouvoir garder leurs portes ouvertes. En revanche, la situation est plus floue pour les pépiniéristes, horticulteurs et producteurs de fleurs coupées: «Nous allons tout faire pour que soit maintenue la remise en production, notamment chez les producteurs pour les végétaux de printemps», signale Val’hor.
Reconfinement : les coops et les PME demandent des mesures supplémentaires
Au lendemain de l’annonce d’un nouveau confinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, les coopératives et les PME agroalimentaires soulèvent certaines inquiétudes et réclament au gouvernement de nouvelles mesures afin de les soutenir. La Coopération agricole et la Feef (PME agroalimentaires), au travers de communiqué respectifs du 29 octobre, demandent de renforcer les dispositifs de soutien aux fournisseurs de la restauration hors domicile, alors que les restaurants sont sommés de fermer leurs portes le soir-même. Toutes deux veulent également un «moratoire sur les pénalités logistiques» afin de tenir compte des perturbations des modes de consommation que la période va générer.
De leur côté, les coopératives souhaitent «développer des aides au stockage privé afin de sécuriser les productions qui ne trouvent plus de débouchés et éviter toute perte et tout gaspillage alimentaire». Quant à la Feef, elle demande que pour les PME les accords conclus pour 2020 dans le cadre des négociation commerciales soit prolongés pour l’année 2021. L’objectif est de «permettre une continuité sereine du commerce et un redémarrage rapide de l'activité au 1er janvier 2021», justifie-t-elle.
Les marchés veulent vendre fleurs et plantes
Les Fédérations des marchés de gros, des marchés au détail de France et des grossistes en fleurs coupées et plantes en pots ont appelé le gouvernement le 29 octobre à maintenir les activités horticoles sur les marchés couverts et de plein air « à l’instar de la grande distribution », les fleuristes n’étant pas à ce jour autorisés à ouvrir au-delà de la Toussaint. « Cette mesure pourrait avoir pour effet d’amortir le choc pour la filière horticole française durement touchée depuis mars dernier », écrivent les fédérations. Celles-ci estiment également que « l’activité en marchés de gros est primordiale pour permettre aux fleuristes de s’approvisionner en production française » et d’organiser les précommandes auprès de leurs clients. L’automne est une période importante pour les plantations chez les particuliers.