Influenza aviaire : suspicion de nouveaux foyers dans les Landes, les mesures de lutte s'étendent
21 foyers d’H5N8 sont recensés dans des élevages de volailles et chez des détenteurs d’animaux domestiques.

Au 29 décembre, 21 foyers d’H5N8 sont recensés dans des élevages de volailles et chez des détenteurs d’animaux domestiques. Après la Corse et les Yvelines où la situation est en voie de régularisation, 12 élevages sont aujourd’hui contaminés dont 8 dans les Landes, 2 en Vendée, 1 dans les Deux-Sèvres et 1 dans les Hautes-Pyrénées. Des mesures de protection sanitaire sont prises à chaque fois pour prévenir toute diffusion du virus : abattage des animaux, désinfection des sites, interdiction des mouvements de volailles dans des zones de protection et de surveillance autour des foyers.
Par un arrêté paru le 29 décembre, le ministre de l'Agriculture a étendu le périmètre dans lequel un abattage préventif peut être ordonné autour d'un foyer d'influenza aviaire (dans une zone de 3 km pour les palmipèdes, 1 km pour les volailles). L'arrêté fait passer à 109 le nombre de communes concernées (104 dans les Landes, 5 en Pyrénées-Atlantiques).
Un premier zonage avait été annoncé le 24 décembre qui concernait 11 communes des Landes. Cette extension aurait été décidée suite à la suspicion de nouveaux foyers depuis Noël, rapportent la presse locale et la directrice du Cifog (interprofession), Marie-Pierre Pé. Interrogé sur ce point, le ministère de l'Agriculture n'a pas répondu à nos sollicitations mais prévoyait de communiquer dans la soirée. À la date du 28 décembre 2020, 18 foyers d’H5N8, dont 10 en élevage, étaient toujours recensés sur le site du ministère de l'Agriculture. Parmi les élevages contaminés, 7 sont situés dans les Landes. «Nous ne sommes pas encore dans un dépeuplement massif comme en 2016/2017», rappelle Marie-Pierre Pé. Au printemps 2017, les abattages préventifs avaient été étendus jusqu'à 10km autour des foyers, et des interdictions de remise en production avaient été décidées pour réaliser un vide sanitaire territorial de plusieurs semaines. Plus de 600 communes furent concernées, au moins 500 foyers et cas d'influenza aviaire HP furent détectés.
Influenza aviaire : « Il faut aider les autorités vétérinaires » (Cifog)
«Il faut aider les autorités vétérinaires, qui n'ont pas la capacité de tout faire», plaide Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession foie gras (Cifog), interrogée par Agra presse le 29 décembre. Le Cifog, qui dispose d'une base de données nationale de localisation et des mouvements de palmipèdes gras, intervient donc, notamment aux côtés des organisations de producteurs, en soutien opérationnel du ministère de l'Agriculture: «aide à la planification des dépeuplements, interface avec les producteurs, relai de l'information.»
Face aux piques de la Confédération paysanne et du Modef opposés aux abattages préventifs (voir ci-dessous), l'interprofession veut rappeler que «ce n'est pas le Cifog qui décide» des plans de lutte contre l'influenza, mais bien «la DGAL (ministère de l'Agriculture, ndlr) sur avis de l'Anses»: «Le matin du 23 décembre, nous avons mal reçu la parution du premier décret, comme le Modef et la Confédération paysanne», rappelle Marie-Pierre Pé. «Mais lorsque nous avons écouté les explications scientifiques à la préfecture. Les échantillons décelaient une très forte présence du virus». De plus, ajoute la directrice, «nous sommes en pleine tempête, il y a beaucoup de pluies, la situation est dramatique, car c'est un vecteur aérien du virus»