Installation
Sébastien Perrot : l’alliance  de la cuisine et de l’agriculture

À 25 ans, Sébastien Perrot est à la tête de l’exploitation familiale détenue depuis sept générations. À Montélier, il cultive près de 80 hectares de céréales et a développé, en parallèle, une activité de restauration à la ferme.

Sébastien Perrot : l’alliance  de la cuisine et de l’agriculture
Élus, famille, proches et jeunes agriculteurs avaient fait le déplacement jusqu’à Montélier, où se situe l’exploitation de Sébastien Perrot. © AP

Le renouvellement des générations en agriculture est un enjeu fort des dix prochaines années. C’est pourquoi les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Drôme mettent en lumière ceux qui osent franchir le pas de l’installation. À Fauconnières (Montélier), Sébastien Perrot est la septième génération de la famille à devenir agriculteur. Titulaire d’un baccalauréat sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV), d’un BTS agronomie productions végétales (APV) et d’une licence professionnelle agriculture biologique conseil développement (ABCD), il a repris l’exploitation de son père le 1er janvier 2021. Âgé de 25 ans, le président des JA du Canton de Chabeuil cultive 77 hectares de céréales, répartis comme tel : 33,5 ha de maïs, 25,5 ha de blé tendre, 7,8 ha de blé dur, 7,5 ha de colza et 3 ha de jachère. La totalité de ses céréales est vendue à la coopérative drômoise de céréales. Si les grandes cultures restent son activité phare, Sébastien Perrot fourmille d’idées en termes de diversification. C’est pourquoi, au printemps dernier, il a lancé une activité de restauration à la ferme, à travers l’enseigne Séb’Pizza – Fauconnières. « Passionné de cuisine, j’ai souhaité développer une activité complémentaire par le biais d’un stand de pizzas à la ferme, cuisinées avec des ingrédients locaux et ouvert d’avril à octobre. C’est un bon compromis entre agriculture et restauration, et cette activité de vente à la ferme me permet de réaliser une communication positive sur le métier. » Une diversification originale qui permet à Sébastien Perrot d’assurer des revenus complémentaires.

L’irrigation à disposition

Un peu plus d’un an après son installation, l’heure est venue pour Sébastien Perrot de présenter un premier bilan. Selon lui, le point fort de son installation est incontestablement la reprise familiale et l’aide de sa famille lors des fortes périodes de travail. « J’ai la chance de bénéficier des infrastructures déjà en place mais aussi du matériel, dont la quasi-totalité est en propriété », reconnait-il. L’accès à l’eau, par le canal de la Bourne et un forage privé, est aussi un atout majeur dans le développement de son exploitation. Toutefois, pour préserver la ressource en eau et ajuster l’irrigation en fonction des besoins, il a investi dans une rampe d’arrosage. Par ailleurs, « le foncier, entièrement en location, peut être un point fort de par son faible coût, mais aussi un point faible, d’un point de vue de la sécurisation des terres disponibles ». À ce jour, il loue 36 ha à son père, le reste de la surface agricole appartenant à des voisins. 
À l’avenir, Sébastien Perrot espère construire un hangar de stockage de 500 à 600 m², pour remplacer l’ancien bâtiment amianté destiné à l’époque de son grand-père à l’élevage de volailles. « J’ai pas mal de projets en tête mais je manque de temps pour les concrétiser », avoue-t-il, sans pour autant vouloir les dévoiler. Au total, il a estimé ses investissements à hauteur de 300 000 €, tout en bénéficiant de la dotation jeunes agriculteurs pour un montant de 24 500 €.

En passe de recevoir la certification HVE

Sébastien Perrot a également abordé la thématique des démarches environnementales. Engagé en agriculture raisonnée, le jeune agriculteur devrait accéder à la certification haute valeur environnementale (HVE) en août 2022. Laura Affriat, conseillère grandes cultures à la chambre d’agriculture de la Drôme, en a profité pour rappeler les thématiques phares pour obtenir la certification : la biodiversité, la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, la fertilisation et l’irrigation. « Sur l’exploitation de Sébastien Perrot, les efforts déjà réalisés répondaient au cahier des charges HVE. Il est donc prêt à recevoir l’audit de l’organisme certificateur », explique-t-elle.
En parallèle, il est engagé – pendant cinq ans - dans une démarche de paiements pour services environnementaux, en lien avec Valence Romans Agglomération (VRA). Pour rappel, cet outil incitatif consiste à offrir une rémunération en contrepartie de l’adoption de pratiques favorables à la préservation de l’environnement, à travers le développement de l’agroécologie (eau et biodiversité). Sur le territoire VRA, 63 exploitations sont aujourd’hui engagées dans cette démarche environnementale, soit 4 752 hectares.

Amandine Priolet

Sébastien Perrot (au centre) est la septième génération présente sur l’exploitation. Il est entouré ici de son père Michel et de son grand-père André. © AP