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Les ventes de PPAM au ralenti depuis deux ans

Entre 2017 et 2021, la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales française (PPAM) a fortement augmenté. Pour autant, une étude menée par FranceAgriMer démontre une diminution globale des ventes enclenchée depuis 2019.

Les ventes de PPAM au ralenti depuis deux ans
©AD26

En France, la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) se partage entre différents territoires. Le Sud-Est et la Corse ont fait des huiles essentielles et des plantes à parfum leur spécialité ; tandis que les plantes aromatiques concernent principalement le département de la Drôme, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Bretagne, la région parisienne et le Centre. La ceinture qui démarre du pays de la Loire jusqu’à l’ancienne région Champagne-Ardenne produit, quant à elle, l’ensemble des plantes médicinales françaises.
Les statistiques de FranceAgriMer montrent que la production de PPAM avait fortement augmenté entre 2017 (51 089 ha) et 2021 (67 462 ha), pour diminuer en 2022 (64 887 ha). Selon le chargé d’études Julien Zanatta, ce phénomène s’expliquerait en partie par un fort besoin de l’industrie pharmaceutique. Cette baisse généralisée devrait se poursuivre en 2023 et aurait pour unique rescapée la coriandre, dont la production est en forte progression ces dernières années. En bio, la tendance est au maintien des surfaces, avec 14 514 ha recensés en 2022 et une estimation quasiment similaire en 2023.

Le marché des plantes sèches tire son épingle du jeu

Afin de compléter son analyse, FranceAgriMer a réalisé une enquête auprès de onze groupements de producteurs et de coopératives. Situés en Auvergne-Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces derniers sont spécialisés en cultures, cueillettes, huiles essentielles et plantes sèches. Cette étude montre une diminution globale des ventes depuis 2019, principalement liée au marché des huiles essentielles en lavande et lavandin. La raison ? « L’influence de la baisse des prix payés aux producteurs entre 2019 et 2022 », détaille le chargé d’études, avant d’annoncer une chute de 47 % pour le lavandin et de 23 % pour la lavande. À noter, peu d’huiles essentielles bio sont vendues par les groupements enquêtés. À contrario, la vente de plantes sèches connaît plus de succès depuis 2019. Dans ce secteur, le bio constitue 70 % du volume et 80 % du chiffre d’affaires. Cette hausse des ventes concerne surtout le thym, le romarin, la sarriette et la verveine. Mais, selon les professionnels, la tendance semble être différente pour l’année 2023.

Les achats en pharmacies plébiscités

À l’aval, les ventes sur le marché agroalimentaire sont également à la baisse. Cette tendance concerne aussi bien les épices en magasins bio, que les herbes de Provence et le thym commercialisés en GMS*. Seul le thym IGP est en hausse, avec un chiffre d’affaires de 485 000 € en GMS en 2022. « Cela peut s’expliquer par la création de l’IGP Thym de Provence en 2018 », note Julien Zanatta. Toujours en GMS, les plantes aromatiques surgelées affichent, quant à elles, une tendance stable avec 16,2 millions d’euros (M€) de chiffre d’affaires en global, dont 2,5 M€ en bio en 2022.
Les tendances diffèrent au sein des marchés santé, beauté et bien-être. Dans cette gamme, les compléments alimentaires, ainsi que les huiles essentielles, la gemmothérapie et les infusions vendues en pharmacie et en parapharmacie connaissent des tendances à la hausse. Les ventes d’huiles essentielles et d’infusions en magasins bio, ainsi que les infusions commercialisées en GMS, sont moins favorables. « Les ventes de PPAM en magasins bio et en GMS sont en diminution, tandis que les marchés en pharmacie et parapharmacie restent en augmentation », analyse le professionnel. Malgré l’inflation, les pharmacies et parapharmacies restent donc des références en matière de santé. 

Léa Rochon

* GMS : grandes et moyennes surfaces.