Chardons, rumex, renouées, ambroisies : quelles gestions en céréales ?
En Rhône-Alpes, si les céréales les plus avancées atteignent aujourd’hui le stade 2 nœuds, la gestion des dicotylédones est encore possible. Le point avec Arvalis.
Si la maitrise des graminées adventices des céréales doit se faire le plus tôt possible dans le cycle de la culture, ce n’est pas le cas d’un certain nombre de dicotylédones qui ont tendance à émerger tardivement courant montaison. Les vivaces comme le chardon, le rumex ou encore le liseron et diverses annuelles peuvent apparaitre sur la phase printanière comme la renouée liseron ou l’ambroisie. Leur émergence nécessite ainsi une gestion et des interventions dédiées pour limiter le risque de dissémination dans la parcelle.
Sur chardons, quand intervenir en céréales à pailles ?
En Rhône-Alpes, les céréales les plus avancées atteignent aujourd’hui le stade 2 nœuds. Elles peuvent néanmoins nécessiter un rattrapage pour gérer les dicotylédones citées plus haut. Il convient dès lors de prêter attention au stade des chardons et au stade limite d’homologation des produits (souvent à 2N des céréales). En effet, le stade optimal de traitement herbicide pour gérer les chardons se situe au stade bouton floral. Celui-ci est ciblé, puisque la sève élaborée circule des parties végétatives vers les organes souterrains ; l’herbicide étant également transporté, il pourra ainsi détruire la partie souterraine.
En revanche, si de nombreux produits sont efficaces sur chardons, un certain nombre ne sont plus utilisables après le stade 2N (ex : Bofix/Boston/Ariane Sel). Le tableau rappelle les produits qui demeurent homologués après ce stade.
Et les rumex ?
En céréales à paille, la gestion des rumex grâce aux herbicides est assez aisée, à condition de les cibler au bon moment. La période la plus sensible pour les rumex correspond au stade dit « cigare », au moment où la dernière feuille est enroulée autour de la hampe florale. Ce stade est atteint en général fin avril début mai en fonction des années. Les spécialités à base de fluroxypyr sont alors très efficaces.
Les sulfonylurées à base de metsulfuron ou thifensulfuron sont également intéressantes à condition d’en utiliser une dose élevée (20 g minimum de produit commercial en metsulfuron). D’autres substances actives peuvent apporter un plus, notamment le MCPP- sur les rumex jeunes et les rumex de semis. Toutefois, ces dernières sont en général limitées à 2 nœuds de la céréale.
Ne pas confondre liserons et renouées liserons !
Si l’une est une annuelle et se gère plutôt bien avec la plupart des antidicotylédones, l’autre est une vivace qui se montre plus difficile à détruire en céréales. Les produits à base de fluroxypyr ou type Chardex montrent cependant une certaine efficacité sur liserons bien que leur gestion se fasse en priorité pendant l’interculture.
Quelle gestion des levées printanières d’ambroisie ?
L’ambroisie est une plante plutôt estivale, mais les premières levées peuvent être observées en céréales dès le mois de mars. Les produits homologués après 2 nœuds ont globalement une bonne efficacité, auxquels il est possible d’ajouter le Pixxaro ou le Zypar.
Là aussi la gestion des chaumes en interculture est primordiale pour éviter la grenaison des ambroisies.
Des conditions météo propices au désherbage mécanique
Si la gestion des vivaces doit se faire à l’échelle de la rotation par du travail du sol régulier, elle reste néanmoins compliquée en culture. L’écimage des chardons ou rumex peut être une technique curative intéressante dès lors qu’elle est réalisée tôt (avant maturité des graines), mais elle ne lèvera pas la concurrence pour la culture en place et n’éliminera pas les inflorescences situées sous le niveau de la culture. Le désherbage mécanique type houe ou herse étrille (voire binage) peut être, quant à lui, très efficace sur de jeunes dicots annuelles (renouées, ambroisie). La météo actuelle se prête tout à fait à ce type d’intervention.