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Main-d’œuvre

Travailleurs saisonniers : des profils variés

Choix de vie pour certains, transitoire pour d’autres : le travail saisonnier recouvre de nombreux profils sociaux, souligne une récente étude.

Travailleurs saisonniers : des profils variés
©ArchivesAD26
Selon une récente étude, « près d’une heure de travail agricole sur cinq est effectuée par un saisonnier, contre une sur cent en moyenne dans les autres secteurs économiques ».

L’étude Ceresco/Quadrat/Ocapiat portant sur la trajectoire des travailleurs saisonniers en agriculture montre que l’agriculture représente le deuxième secteur employeur de saisonniers en France, avec 87 500 ETP, soit 32 % du total, juste derrière l’hébergement-restauration. « Près d’une heure de travail agricole sur cinq est effectuée par un saisonnier, contre une sur cent en moyenne dans les autres secteurs économiques », a-t-il été expliqué. Ils exercent majoritairement des emplois d’ouvriers sur des tâches de récolte, de taille, d’entretien des cultures ainsi que d’alimentation et de soins aux animaux. Marginalement, ils occupent des postes d’encadrement (second d’exploitation) ou technique (conducteurs d’engins agricoles, mécaniciens). Sans surprise, ils se rencontrent surtout en arboriculture (67,9 %), maraîchage (54 %) et viticulture (24,2 %).

Masculin, peu qualifié, plutôt âgé

L’étude relève que les saisonniers agricoles ont des caractéristiques spécifiques par rapport aux autres secteurs. L’emploi saisonnier agricole attire un personnel plus masculin (64 % d’hommes), plus âgé avec, notamment, une part conséquente de seniors (35 ans en moyenne), et considérablement moins qualifié (50 % ne possède aucun diplôme). Les profils sont toutefois variés. L’étude en distingue sept types « caractérisés par la stabilité de leur situation professionnelle et leur degré de spécialisation dans l’agriculture ». Parmi ces profils, le plus représenté est celui des saisonniers permanents (33 000 ETP) suivi par les chômeurs (19 000 ETP) et les étudiants hors agricoles (11 000 ETP). Côté motivations, trois principales dominent : la facilité à être recruté sans diplôme, les motivations financières et la découverte des métiers saisonniers.

Un réel choix de vie

Les auteurs de l’étude se sont demandé si l’emploi saisonnier était un tremplin vers un emploi plus stable en agriculture. Si 53 % des saisonniers souhaitent poursuivre leur carrière en agriculture (comme salarié ou chef d’exploitation), seuls 3,5 % d’entre eux exercent un emploi permanent agricole quatorze ans après ; 0,5 % des saisonniers accèdent à un CDI l’année suivante de leur contrat, 1,9 % à un CDD. Seuls 13 % souhaitent continuer à exercer comme saisonniers à cinq ans. « Les retours de terrain ont mis en évidence un réel choix de vie d’une partie des saisonniers et leur refus d’accepter des contrats de travail plus stables, précise l’étude. Pour les étudiants en agriculture, les saisonniers permanents, les emplois agricoles stables et les saisonniers venant du monde du chômage, l’emploi saisonnier est un choix transitoire ».  
 

 

Un salariat agricole toujours important en Drôme

La Drôme est le premier employeur de la région pour la main-d’œuvre salariée ; elle représente 23 % des salariés permanents rhônalpins (malgré une baisse de 15 % en dix ans) et 36 % des salariés saisonniers. 700 exploitations, dont un quart spécialisé viticulture et un quart orienté fruits, emploient les 1 670 salariés permanents. Les saisonniers interviennent dans un bien plus grand nombre d’exploitations : plus de 2 500, soit quatre exploitations drômoises sur dix. L’arboriculture spécialisée absorbe l’essentiel de la main-d’œuvre saisonnière (56 %) devant la viticulture (15 %).
Les exploitations spécialisées en fruits concentrent 30 % du volume total de travail contre 17 % dans la viticulture. Les spécialisées en grandes cultures et les non spécialisées (polyculture-polyélevage) utilisent chacune 14 % de la main-d’œuvre totale.  

Source Agreste