A Sauzet, l'ail de la Drôme célébré

Promouvoir l'ail drômois en toutes circonstances, mettre en valeur ses multiples vertus médicales, culinaires et gastronomiques, constitue le serment des membres de la confrérie des chevaliers de l'ail de la Drôme. Depuis sa création en juin 1996, ses membres participent à différents salons agro-alimentaires et autres manifestations de prestige. Dimanche dernier, tous étaient présents à la 30e édition de la foire à l'ail de Sauzet. A cette occasion, le grand maître, Régis Turcan, n'a pas manqué de rappeler que la Drôme est « le berceau historique et mondial de la sélection de l'ail ». Victime d'une maladie virale, l'ail a pu renaître à l'issue de travaux de sélection engagés dans les années 1960 par l'Inra de Montfavet en collaboration avec des techniciens et producteurs drômois, en particulier sur le territoire de la Valdaine. A cette époque, une prospection systématique des terroirs drômois peu infectés par le virus de la mosaïque jaune de l'oignon (OYDV sévissant partout sur la planète) avait ainsi permis d'identifier dix têtes d'ail naturellement indemnes de virus, d'où furent issues les deux variétés historiques toujours cultivées de nos jours : Messidrôme et Thermidrôme.
Une IGP qui donne du sens
La Drôme est ainsi devenue le berceau puis le leader international de la sélection de l'ail dans le monde. Aujourd'hui, dans le département, sont dénombrés 140 agriculteurs qui produisent de l'ail de consommation (environ 6 000 tonnes) ainsi que 80 à 85 % de l'ail français de semence, avec une trentaine de variétés tant en ail blanc, violet ou rose, ail de printemps ou d'automne, ail avec ou sans hampe florale. La filière bénéficie d'une IGP* « ail de la Drôme ». Un point sur lequel est revenue Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme, lors de l'inauguration de la foire. « Cette IGP donne du sens car on ne peut pas faire de l'ail partout, il faut des conditions climatiques adaptées, a-t-elle indiqué. De plus, ce signe de qualité correspond à un savoir-faire ancien, déjà décrit par l'agronome Olivier de Serres au 16e siècle et toujours vrai trois siècles plus tard. Peu d'intrants sont nécessaires à la culture de l'ail et des rotations de trois ans sont mises en œuvre. Cela correspond tout à fait à la demande sociétale d'aujourd'hui. » Ane-Claire Vial a invité les consommateurs à choisir l'ail de France, et en particulier celui de la Drôme.
Un « marqueur de territoire »
Le vice-président du conseil départemental en charge de l'agriculture, André Gilles, a également mis l'accent sur les signes de qualité (IGP, AOP, bio...), rappelant le « soutien historique » du Département en ce domaine. Quant à la sous-préfète de Nyons, Christine Bonnard, « l'ail, au même titre que la lavande, est un marqueur de territoire », a-t-elle dit. Une production source de valeur ajoutée pour des exploitations de petite taille mais qui doit faire face à la vive concurrence de la Chine et de l'Espagne (lire article ci-contre).
Quoi qu'il en soit, la trentième foire à l'ail de Sauzet, organisée non pas dans le centre du village comme de coutume en raison des travaux mais au parc H. Sestier, a attiré des milliers de visiteurs. De quoi réjouir le maire, Bernard Deville, et l'ensemble des membres du comité organisateur.
C. L.
* IGP : indication géographique protégée.
Confrérie de l'ail de la Drôme /
De nouveaux dignitaires et chevaliers

