Abricot : les essais de la Sefra

Le 13 février à la chambre d'agriculture à Bourg-lès-Valence, s'est tenue une commission technique abricot de la Sefra. Y participaient des producteurs, techniciens ainsi que des représentants de l'Inra*, du CTIFL** et d'autres stations d'expérimentation. La plupart des expérimentations abricot de la Sefra sont conduites dans le verger de son site central, à Etoile-sur-Rhône. Elle dispose d'un autre site d'observation dans les Baronnies. Mais, pour ce dernier, il n'y a pas eu de résultats exploitables sur l'année 2018 en raison d'importants dégâts de gel.
Diffuser les résultats, recenser les besoins
« Ces commissions techniques sont un moyen de diffuser les résultats de nos expérimentations, explique Sophie Stévenin, responsable de la Sefra. En même temps, elles permettent de savoir si nos essais sont en adéquation avec les attentes et besoins des producteurs. »
Le 13 février, le responsable du programme abricot à la Sefra, Christophe Chamet, a fait le point sur les essais de cette station : sur le comportement du matériel végétal (variétés et porte-greffe) mais aussi les variétés en agriculture biologique. Autre thème d'expérimentation : la conduite des arbres, notamment en lien avec la mise en place de filets anti-grêle. Même s'ils restent à affiner, les premiers résultats mettent en évidence l'intérêt des formes palissées densifiées pour les plantations sous filets. Par contre, en absence de ces protections contre la grêle, le gobelet reste la forme la plus intéressante économiquement. Néanmoins, se pose la question du vieillissement des vergers densifiés. Les arbres sont encore trop jeunes pour pouvoir tirer des conclusions.
A cette commission technique, a été présenté un essai replantation derrière un broyage de souches dans le sol. Pour l'entretien du rang, la Sefra teste différentes techniques alternatives au désherbage chimique. Elle poursuit son expérimentation sur la bactériose et, en parallèle, l'Inra travaille sur les aspects génétiques. Jean-Marc Audergon, chercheur à l'Inra, a évoqué les progrès que peut amener la génétique, ainsi que l'implication de son institut. Concernant la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, les essais portent sur l'adaptation de la dose au volume de végétation. Ce dernier sujet a été travaillé en collaboration avec Benoît Chauvin-Buthaud, conseiller en arboriculture à la chambre d'agriculture de la Drôme.
En perspective
Cette commission technique abricot a ensuite enchaîné sur les perspectives d'expérimentations de 2019 et des années suivantes. Dans le cadre d'un appel à projet Expé Dephy Ecophyto, la Sefra est partenaire d'un essai systèmes en abricot*** sur son site d'Etoile-sur-Rhône comparant trois modes de conduite : faibles intrants, agriculture biologique (sous filets anti-insectes et bâches anti-pluie) et production raisonnée de conception classique. L'expérimentation sur l'adaptation de la dose de produit phytosanitaire au volume de feuillage, débutée en 2018, continue cette année en faisant appel à des nouvelles technologies (drone, satellite...). Concernant la poursuite des essais sur la bactériose, des variétés seront suivies sur un site très favorable au développement de cette maladie (à Vernoux) afin de connaître plus rapidement leur niveau de sensibilité.
Lors de cette commission du 13 février, « les producteurs et techniciens présents ne nous ont pas formulé de demandes spécifiques en dehors du programme prévu », précise Sophie Stévenin. Pour finir, celle-ci a fait un point financier sur le programme abricot de la Sefra. Depuis cette année, comme pour toutes les autres stations d'expérimentation, ses financements publics sont dépendants de réponses à des appels à projet. Et les essais débutant en 2019 sont prévus sur une durée de trois ans.
Annie Laurie
* CTIFL : centre technique interprofessionnel des fruits et légumes.
** Inra : institut national de la recherche agronomique.
*** Mirad : maîtrise des intrants et des résidus phytosanitaires pour des vergers d'abricotiers durables. Ce projet (déployé sur les années 2019 à 2024) propose d'expérimenter des systèmes vergers innovants en n'utilisant les pesticides qu'en ultime recours. Il fait suite au projet CAP ReD (qui vient de s'achever) et cherche à aller plus loin dans la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires en visant une baisse de 75 % des IFT (indices de fréquence des traitements) hors biocontrôle dans les systèmes en agriculture conventionnelle et de 100 % dans ceux en agriculture biologique.