Agribashing : « zéro laxisme » prévient le ministre de l'Agriculture

« Pour rassurer le consommateur, de plus en plus méfiant du fait des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, nous avons créé une mission inter-inspections sur l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments, en lien avec les ministères de l'Économie et de la Santé, a indiqué le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Il n'y aura cependant aucun laxisme pour les cas de violence perpétrés par des militants écologistes à l'encontre des producteurs ou des abattoirs. » Rappelons que trois vidéos mettant en cause le monde agricole ont été récemment diffusées sur les réseaux sociaux à la suite d'intrusions dans des exploitations agricoles du département de la Drôme. En outre, une intrusion avec casse de fenêtres et vol des fiches d'élevage a eu lieu dans l'agglomération valentinoise, indiquait la semaine dernière la préfecture de la Drôme.
Un comité « anti-agribashing » en Drôme
Le 24 avril, en présence du procureur de la République, le préfet de la Drôme a installé le « comité de prévention des actes de malveillance contre le monde agricole ». Cette cellule de lutte contre l'agribashing est composée des forces de l'ordre, de la chambre d'agriculture, de la fédération départementale des chasseurs, de la direction départementale des territoires (DDT) et de la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Expérimenté en Drôme, ce comité devrait ensuite être généralisé dans l'ensemble du territoire national, a annoncé le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume, lors de son déplacement à Beauregard-Baret.
Le comité a défini trois axes de travail : rassurer les consommateurs, les filières et les exploitants ; aider les agriculteurs sur le plan juridique et judiciaire ; dissuader et prévenir les actes malveillants.
Des mesures
Plusieurs mesures ont été décidées, à commencer par la diffusion d'une documentation élaborée par les services de la gendarmerie nationale comprenant un guide « sécuriser mon exploitation agricole » et une plaquette « renforcer la sécurité des exploitations agricoles » accompagnée des contacts
locaux des interlocuteurs police et gendarmerie. Des référents sûretés (police et gendarmerie) pourront étudier gratuitement les conditions de sécurité d'un site et formuler des conseils de prévention des actes malveillants. A noter encore le développement au sein de la chambre d'agriculture d'un accompagnement juridique en mesure de soutenir les agriculteurs, les conseiller, les guider pour le portage de plainte, la compagnie consulaire pouvant se positionner partie civile... De plus, les élèves de lycées agricoles seront sensibilisés à la protection de leurs futurs installations et à la lutte contre « l'agribashing ». Enfin, sera développée une communication soulignant les évolutions des modes de production, de culture, d'élevage garantissant le respect de l'environnement, du bien-être animal et de la qualité des
produits.
« Il faut réconcilier ville et campagne, a soutenu le ministre. En faisant la démonstration que vous faites bien votre travail, vous pouvez y parvenir. »