Agribiodrôme plaide pour un maintien des exigences

L'engagement d'Agribiodrôme au service de l'agriculture biologique durant trois décennies a été mis en avant lors de l'assemblée générale de l'association, qui s'est tenue à La-Baume-Cornillane le 10 mars. De même que les compétences acquises et leur reconnaissance nécessaire pour développer une agriculture capable de dépasser la crise. La soixantaine de personnes présentes a participé successivement à quatre ateliers : sur les débouchés locaux et la réponse aux besoins des producteurs et des opérateurs ; sur la conversion et l'installation ainsi que les accompagnements de demain ; sur l'identification des attentes et besoins des agriculteurs ; et, enfin, sur les actions de défense des producteurs bio.
La réflexion a porté non seulement sur le maintien d'un niveau de qualité mais aussi sur les critères sociaux et d'« équitabilité ». « Ceux-ci ne sont pas pris en compte dans le cahier des charges européens qui reste purement technique. Nous, nous militons avec des outils tels que la charte de l'agriculture biologique qui est défendue par notre réseau, a fait remarquer Nicolas Molinier, le délégué général. Nous continuons à développer un système avec des bases solides. Pas seulement dans les circuits courts. Il faut de la bio partout. »
« Nous avons confiance »
« Le développement actuel de l'agriculture biologique peut inquiéter car certains acteurs pourraient vouloir en faire baisser les exigences, a noté Josette Fournié, l'une des deux porte-paroles d'Agribiodrôme. Nous devons faire en sorte que ce changement d'échelle soit une opportunité de repenser ce qui amène à la crise, ou plutôt la maladie chronique que vit l'agriculture. Cela suppose que nous ayons le courage de ne pas claquer le mode de pensée qui a conduit à cela. » Et alors que les financements d'accompagnement à la bio ont été réorientés par la Région vers les chambres d'agriculture, Josette Fournié veut rester optimiste. « Nous avons confiance car nous sommes capables de voir loin et de continuer à être un réseau de producteurs forts, représentatifs, tournés vers l'avenir » a-t-elle conclu.
Interrogé sur les raisons du partenariat engagé par Valence Romans Agglo (VRA) avec Agribiodrôme, Fabrice Larue, vice-président de l'agglomération a répondu. « Vous avez été moteurs de la conception et des premières opérations que nous avons engagées, a-t-il indiqué. Vous êtes en capacité de gérer des compétences. La première réussite est d'avoir mis autour de la table des partenaires très différents ». Quant à André Gilles, vice-président du conseil départemental chargé de l'agriculture, il a assuré l'association du soutien du Département. « La Drôme est le premier département bio par le nombre d'exploitations, a-t-il dit. Pour moi, le plus important est que chacun vive de sa production. »
Elisabeth Voreppe