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Marché

Agriculture biologique : un développement confirmé et solide

Répondant à l'appel du marché, la filière bio française poursuit son développement avec un élan renouvelé, comme le montrent les derniers chiffres dévoilés par l'Agence Bio le 22 mai : en 2014, le marché a progressé de 10 % par rapport à 2013, atteignant 5 milliards d'euros en valeur.
Agriculture biologique : un développement confirmé et solide

Fin 2014, l'agriculture biologique comptait en France 26 466 fermes, soit 4 % de plus qu'en 2013, pour une surface certifiée dépassant les 970 000 hectares, auxquels on peut ajouter 148 000 ha en conversion. Si cette proportion ne représente encore que 4,14 % des terres agricoles françaises, elle constitue une source d'activité économique importante avec plus de 7 % de l'emploi agricole. Au total, la filière compte 39 400 opérateurs biologiques (agriculteurs, transformateurs et distributeurs). Ce dynamisme est loin de s'essouffler, et le nouveau président de l'Agence Bio Didier Perréol entend bien continuer à « développer le segment des produits biologiques en France et à l'international », a-t-il affirmé en introduction d'une conférence de presse de l'Agence Bio, le 22 mai. Avec 5 milliards d'euros, la valeur des achats bio en France atteint 2,5 % du marché alimentaire français, soit une progression de 10 % entre 2013 et 2014. « Une performance remarquable, même si le total reste modeste en valeur nationale », a commenté Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence Bio, qui a également souligné « la régularité et la constance du développement » de la filière dans un grand nombre de domaines. Les premiers chiffres de 2015 témoignent d'ailleurs d'un élan toujours fort, avec une moyenne de 12 agriculteurs par jour ayant décidé de s'engager dans la conversion entre le 1er janvier 2014 et le 17 mai 2015, soit 16 % de plus que l'année précédente à la même période. Chiffre important, la production française fournit 76 % de la consommation bio des Français, avec des secteurs autosuffisants comme le vin et la viande.

Fort potentiel de la restauration collective

Signe d'une demande sociétale forte en matière de consommation bio, la présence de produits bio en restauration collective affiche une progression de 11 % entre 2013 et 2014, contre seulement 1,4 % de progrès entre 2012 et 2013. Si la consommation à domicile constitue l'essentiel du marché de la bio avec 4,83 milliards d'euros TTC (10 % de plus par rapport à 2013), les achats de produits bios en restauration collective atteignent 191 millions d'euros HT. Les gestionnaires qui proposent des produits bio appartiennent majoritairement au secteur scolaire (76 %, voire 80 % pour le secteur public), répondant à la demande de 87 % des Français qui se déclarent ainsi intéressés par la bio en restauration scolaire. La marge de progrès la plus importante se situe au niveau des secteurs de la santé et du social qui ne comptent que 26 % d'établissements à avoir proposé des produits bio, avec un retard important des hôpitaux dont seulement 4 % achètent du bio. Sur l'ensemble des établissements ayant introduit des produits biologiques, 65 % en proposent au moins une fois par mois (contre 36 % en 2009), 39 % en proposent au moins une fois par semaine (17 % en 2009) et 15 % tous les jours (5 % en 2009). Les produits bio privilégiés par la restauration collective sont essentiellement les produits frais, de saison et locaux : fruits (dans 88 % des établissements qui achètent en bio), produits laitiers (75 %) et légumes (75 %). Si le surcoût dû à cette introduction de produits bio s'élève en moyenne à 20 %, 6 établissements sur 10 travaillent à le réduire en limitant le gaspillage, en remplaçant certains produits par d'autres moins coûteux ou en mettant les fournisseurs en concurrence. Cette part des produits bios en restauration collective devrait continuer à augmenter : 18 % des établissements non acheteurs de produits bio se déclarent susceptibles d'être intéressés. Au-delà du surcoût, le frein principal reste la disponibilité des produits dans certaines régions, disponibilité qui ne peut que s'améliorer avec le développement croissant de l'agriculture biologique.

 

Une communication plus proche du consommateur 

En 2015, l’Agence Bio lance une nouvelle campagne de communication qui s’inscrit dans un renforcement du dialogue entre agriculteurs bio et consommateurs. Abordant des thèmes comme le respect de l’environnement – en particulier en amont de la COP 21, les bienfaits de l’économie circulaire, la chaîne alimentaire ou encore la diversité des produits bio, la campagne souligne le choix équilibré et durable que constitue la consommation de produits bio avec un slogan, « Manger bio, le bon calcul ». Le lancement est parallèle à la 16ème édition du Printemps Bio qui se déroule dans toute la France du 1er au 15 juin, autour d’animations diverses (fermes ouvertes bio, ateliers cuisine en magasin, jeux concours pour gagner des paniers bio…) et plus participative, comme la préparation de goûters bio par les enfants. Une application mobile, « le bio en pratique », sera également lancée le 29 mai. Dans le cadre du Printemps bio, l’Agence Bio organise aussi les Rencontres nationales de l’agriculture biologique, le 9 juin, sur le thème de la restauration collective. La journée sera l’occasion d’écouter des témoignages de collectivités, d’entreprises et de professionnels du secteur, avec la participation de deux experts allemands venus de la restauration universitaire et scolaire.