Agrolab's : le nouveau laboratoire interprofessionnel laitier

Pourquoi ce rapprochement avec les laboratoires Galilait et Cialso ?
Chantal Cor : « Tout est parti d'une étude du Cniel (interprofession laitière nationale) présentée en juin 2017 sur l'avenir des laboratoires d'analyses laitières en France. Ce qui est alors clairement ressorti, c'est que le schéma des labos de l'Ouest, à savoir un chiffre d'affaires assis sur une cotisation au litrage, avait ses limites et un prix. Je crains en effet qu'on ne soit pas dans une dynamique à produire deux fois plus de lait en France. Le fonctionnement du Lial MC a été cité en exemple dans cette étude qui a mis en avant cette autre voie que nous avons empruntée pour pérenniser notre laboratoire interprofessionnel, à savoir la diversification de nos analyses et une cotisation à l'exploitation, indépendante du volume. C'est un choix historique, acté à la création du Lial qui s'est, du coup, avéré salutaire. Aussi, face à la forte érosion du nombre de producteurs de lait, toutes espèces confondues, avec une vive concurrence des productions végétales, le Cniel nous a demandé de réfléchir à des formes de mutualisation, de synergie... faute de quoi les laboratoires les plus forts allaient certes pouvoir se maintenir mais les plus faibles disparaître. Courant 2017, nous avons donc commencé les discussions avec nos confrères de Galilait, Cialso et de Lilco (Surgères). »
Quelle a été la feuille de route de cette restructuration ?
C. C. : « Au Lial, notre but a été clairement de faire partager l'esprit interprofessionnel qui est le nôtre, avec comme enjeu que le paiement à la qualité du lait coûte le moins cher possible aux producteurs, et ce, grâce à la diversification. »
Quel est le périmètre de cette nouvelle entité ?
C. C. : « Cela englobe une trentaine de départements : ceux de l'ex-Auvergne, de Rhône-Alpes (hormis les Savoie), tout le Sud-Ouest jusqu'aux Pyrénées au Sud et la Dordogne au Nord, en passant par la Nièvre, la Saône-et-Loire... Au total, cela représente 14 000 producteurs dont 4 000 de brebis, 900 de chèvres et 9 100 de lait de vache. Ainsi que 200 salariés et un chiffre d'affaires global de 15 millions d'euros. »
Quid de la gouvernance et de la représentation des trois structures préexistantes au sein du conseil d'administration d'Agrolab's ?
C. C. : « Pour nous, il était impératif que cela reste un laboratoire interprofessionnel avec trois collèges (producteurs, industriels, coopératives), des décisions à l'unanimité des trois collèges et une présidence tournante. Côté industriels, c'est la Fnil (Fédération nationale) qui procède aux désignations, charge à elle de trouver un équilibre des territoires et des espèces. Idem pour le collège coopération avec Coop de France Métiers du lait. Pour le collège des producteurs, ce sont les différentes FRSEA qui désignent avec la même obligation de représentation des territoires et des productions. On s'est ainsi mis d'accord pour que chacun des trois anciens laboratoires soit représenté à parts égales avec un représentant en plus pour les petits ruminants (chèvres et brebis). Le siège administratif et social d'Agrolab's est lui basé à Aurillac. Chacun des deux autres sites conserve un directeur mais la direction générale de la nouvelle entité est assurée par Jean-Vincent Gauzentes, directeur de l'ex-Lial. »
Et la présidence, comment et par qui sera-t-elle assurée ?
C. C. : « Dans le traité de fusion, il est prévu que la première présidence revienne à un producteur du Lial MC pour un mandat de cinq ans, contre trois ans pour les autres mandats. » n