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Union européenne

Aides viticoles : une sous-utilisation qui s’aggrave

En quatre ans (2014-2018), 445 millions d’euros d’aides viticoles sont retournés au budget européen, faute à une réglementation et une gestion jugées trop complexes.

Aides viticoles : une sous-utilisation qui s’aggrave

L'application de la réglementation des États membres et de la réglementation européenne des aides viticoles est de plus en plus complexe, au point de gripper le système d'organisation commune de marché (OCM) viticole, qui est pourtant envié et présenté comme exemplaire, entre autres par le commissaire européen à l'agriculture. Christine Moulliet, chargée de mission vin à FranceAgriMer, a diffusé au conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer des chiffres montrant la sous-utilisation des enveloppes viticoles de l'UE destinées chaque année aux États membres. Alors que dans la programmation 2009-2013, les enveloppes viticoles ont été dépensées à 97,4 %, le taux est tombé à 91,8 % dans la période 2014-2018. Ce sont ainsi 445 millions d'euros qui n'ont pas été dépensés en quatre ans et qui sont retournés au budget européen. Cette sous-réalisation n'est pas due à une désaffection des viticulteurs, coopératives et négociants de la filière. En Italie et en Espagne, ce sont des difficultés de gestion et de décaissement des aides qui ont provoqué la sous-exécution, notamment parce que les critères de sélection des dossiers sont de plus en plus nombreux. De même, la Grèce, qui compte sur son secteur viticole pour se procurer des devises, n'a pas pu mobiliser les aides dont son économie viticole a besoin, faute de pouvoir justifier de suffisamment de volumes commercialisés. Le système européen d'aides viticoles est spécifique en ce sens que c'est la seule OCM, avec celle des fruits et légumes, qui soit basée sur des projets et non sur des aides forfaitaires à l'hectare. L'enveloppe annuelle française est de 280 millions d'euros. Elle finance trois types de projets : l'investissement à la vigne et au chai, la restructuration du vignoble et la promotion des vins dans les pays tiers. La profession viticole dans son ensemble souhaite la pérennité du système d'aides viticoles ciblées dans la future Pac.