Tester un éventuel effet de l'alimentation des chèvres avec du sainfoin sur les caractéristiques des fromages, tel était l'objectif de la dégustation de fromages à laquelle a été conviée une trentaine de personnes sur le site de la Maison familiale rurale (MFR) de Divajeu. Cette séance, issue d'essais appliqués portant sur le goût et les analyses chimiques, était organisée par le Syndicat caprin de la Drôme, le FiBL (Institut suisse de recherche en agriculture biologique) et l'Inra de Clermont-Ferrand-Theix.
Il faut noter que le sainfoin est une légumineuse fourragère qui, en plus de ses valeurs nutritives intéressantes, présente des vertus pour la santé des caprins, notamment pour les problèmes de parasitisme interne. Lors des essais menés sur le terrain en 2015, trois lots d'animaux ont été suivis : deux en France et un en Suisse. Pour chaque lot, un premier groupe de chèvres a reçu des bouchons de sainfoin (30 % de la ration) tandis que des bouchons de luzerne (30 % de la ration) ont été administrés au second groupe. Puis, des picodons, des tommes pressées et des « mutschli » (fromages suisses) ont été obtenus en séparant le lait issu de ces deux différents lots.

L'action vermifuge reste à préciser

Bruno Martin, chercheur à l'Inra et spécialiste de l'effet de l'alimentation sur la qualité des produits, a mis en place des tests triangulaires lors de la dégustation. La majorité des dégustateurs ont été capables de différencier les fromages de chèvres avec une alimentation « de type sainfoin » et ceux « de type luzerne ». Des analyses complémentaires sont en cours pour mieux décrire et comprendre l'origine des différences.
Ajoutons que l'affouragement des chèvres est accompagné par un suivi parasitaire des strongles gastro-intestinaux afin de tester les propriétés vermifuges de cette légumineuse. La question étant de savoir si 30 % de bouchons de sainfoin dans la ration suffisent pour démontrer une action vermifuge.