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FERTILISATION soufrée

Alimentation en soufre du blé et de l’orge,  le risque de carence est important cette année

Contrairement aux deux campagnes passées, les niveaux de pluviométries hivernales sont importants et sont favorables aux carences en soufre sur blé et orge d’hiver. Quelle est la situation dans les principales zones de culture de céréales de la région ? Comment estimer le risque à la parcelle ?

Alimentation en soufre du blé et de l’orge,  le risque de carence est important cette année
Les carences en soufre apparaissent en foyer généralement à partir de début montaison. © Arvalis Institut végétal

Pour produire 80 q/ha, le blé mobilise de l’ordre de 60 kg/ha de SO3 alors que le colza absorbe plus de 150 kg pour 40 q/ha. L’absorption devient significative au début de la montaison. En cas de non-satisfaction, le nombre d’épis au m² est la composante principalement affectée.

Le soufre dans le sol et sa disponibilité

Le soufre est présent dans le sol principalement sous forme organique et subit une évolution très comparable à l’azote. La minéralisation de la matière organique et des résidus de récolte aboutit à la forme sulfate, seule forme absorbée par voie racinaire. Cette forme sulfate est sensible au lessivage. Les risques de carence se rencontrent dans les sols où la minéralisation est faible : sols calcaires ou acides, avec un faible taux de matière organique et dans les sols superficiels, filtrants, où le lessivage peut être important. L’excès d’eau et un état structural dégradé ont également un effet négatif. Les fortes pluies de fin d’automne et début de l’hiver sont le premier facteur de risque cette année. Par ailleurs, toutes les parcelles qui souffrent d’hydromorphie sont particulièrement exposées. Enfin, les cultures qui ont bénéficié de semis en bonnes conditions en octobre et de températures douces ont pu développer un nombre de talles important. Cette forte croissance des plantes peut les exposer au risque de carence, s’il y a manque de disponibilité dans le sol.

L’état de la pluviométrie hivernale en Rhône-Alpes

Les hauteurs de pluies cumulées depuis le 1er octobre sont excédentaires par rapport à la moyenne sur 20 ans, ce qui laisse penser à de faibles niveaux de soufre dans les sols.

Comment décider d’une fertilisation soufrée sur les parcelles de blé et d’orge ?

Sur la base d’essais sur la fertilisation soufrée, Arvalis-Institut du végétal propose un raisonnement à la parcelle grâce à deux grilles de préconisation d’apport de soufre, pour les situations avec ou sans apports réguliers d’effluents d’élevage (tableaux 1 et 2) basée sur trois critères : le type de sol, la pluviométrie entre le 1er octobre et le 20 février (voir cartes), les précédents, en distinguant ceux qui ont reçu une quantité de soufre minéral importante comme le colza.

Stratégie d’apport

L’apport de soufre est à faire entre la mi-tallage et le stade épi 1 cm, pour que la culture en dispose dès le début de la montaison, stade où la déficience peut apparaître. Une intervention plus précoce expose le soufre sulfate apporté au risque de lessivage en cas de pluies importantes entre le passage et le stade épi 1 cm, surtout en sols superficiels. 
Thibaut Ray, Arvalis-Institut du végétal

Teneur* en soufre SO3 de quelques engrais

Sulfonitrate    37
Sulfate d’ammoniaque    60
Solution azotée 260    17 en %
Superphosphate 18    30
Superphosphate 25    20
Sulfate de potasse    45
Sulfate de magnésie    50
Gypse    47
Soufre micronisé…teneur    5x2.5

* en unité de soufre apporté.