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Territoire

Aouste-sur-Sye à la reconquête de son centre-bourg

Cette fin octobre, deux secrétaires d’État, l’une chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, l’autre de la ruralité, sont venus prendre connaissance du projet de revitalisation du centre-bourg d’Aouste-sur-Sye et visiter son épicerie associative, avant d’aller au tiers-lieu de Saillans.

Aouste-sur-Sye à la reconquête de son centre-bourg

Un centre-bourg en perte d’attractivité avec un parc immobilier vieillissant, la fermeture de commerces (dont l’épicerie il y a deux ans, la boulangerie l’année dernière) et de la Poste, un patrimoine urbain et environnemental sous-valorisé... Face à ce constat dressé à Aouste-sur-Sye (2 500 habitants), est née « une volonté forte d’agir ensemble pour la reconquête du centre-bourg. Avec l’idée de le rendre accessible, agréable à habiter et parcourir, avec des services pour tous, créateurs de liens, et animé par de l’économique », a expliqué son maire, Denis Benoît, à la secrétaire d’État chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Guillaume, et au secrétaire d’État chargé de la ruralité, Joël Giraud, venus le 23 octobre.

Des actions et des projets

Aouste-sur-Sye a été lauréate de l’appel à projet du Département de la Drôme « Centres-villes et villages ». Son projet a impliqué des acteurs publics, économiques, des habitants, usagers, associations. La commune a recruté un agent dédié. Et des professionnels de l’accompagnement ont été sollicités : le CAUE de la Drôme, la CCI, le groupe régional alimentaire de proximité (Grap) et Villages Vivants.

Parmi les actions engagées, l’accompagnement de l’installation d’un pôle médical, la création d’une médiathèque communale, la rénovation et l’extension de la MJC, l’aménagement d’une esplanade, la réalisation d’un four à pain collectif. La mairie doit être réaménagée (en 2021) et un espace culturel créé (en 2026). Côté économique, un marché de producteurs a été mis en place et un soutien aux commerces de proximité validé : subvention communale bonifiée par la Région, accompagnement dans l’implantation d’un bureau de tabac-presse-relais Poste, d’une boulangerie, d’une épicerie associative… Nommée « Epicerie géniale » et ouverte depuis le 7 octobre, cette dernière a été créée par un collectif d’habitants « pour maintenir un commerce de proximité et du lien social ». Le Grap a notamment accompagné la structuration de ce projet.

« Au cœur du plan de Relance »

Aouste-sur-Sye projette aussi d’installer un tiers-lieu à vocation économique (tertiaire) dans une ancienne école privée rachetée par la commune voici vingt ans. « Cela amènera de l’activité et des clients pour les commerces », a commenté le maire. « Les tiers-lieux sont au cœur du plan de Relance, a souligné Olivia Guillaume. Avec Jacqueline Gourault(1) et Cédric O(2), nous sommes très mobilisés sur ce sujet. C’est un modèle qui se développe. J’y crois beaucoup. » Dans le plan de Relance, a-t-elle ajouté, « 1,3 milliard d’euros sont destinés à l’économie sociale et solidaire, dont 600 millions pour l’emploi et l’insertion ainsi que 45 millions pour les tiers-lieux au travers d’appels à projet en 2021 ».

Annie Laurie

(1) Jacqueline Gourault : ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
(2) Cédric 0 : secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques.

Villages Vivants

« Villages Vivants est une foncière rurale et solidaire, a indiqué Raphaël Boutin-Kuhlmann, cogérant de cette Scic, lors de la rencontre avec les deux secrétaires d’État à Aouste-sur-Sye. Elle achète, rénove des locaux dans les territoires ruraux et les loue pour des activités favorisant l’impact social, les rencontres entre habitants. » Sa vocation est d’accompagner des porteurs de projets d’économie sociale et solidaire ruraux : tiers-lieux, épiceries associatives, ateliers participatifs, librairies coopératives, cafés culturels... Mais aussi des mairies et EPCI « dans leur programme de revitalisation en s’appuyant sur l’économie sociale et solidaire et la mobilisation des habitants ».

Le tiers-lieu de Saillans : trois volets interconnectés

Le tiers-lieu de Saillans : trois volets interconnectés
Les secrétaires d’État Olivia Guillaume et Joël Giraud ont visité le tiers-lieu de Saillans, accompagnés de la sous-préfète de Die, Camille de Witasse-Thézy, et d’élus.

Les tiers-lieux sont des espaces physiques « pour faire ensemble » : coworking, atelier partagé, fablab, garage solidaire, maison de services au public… Ce sont des lieux de lien social, d’initiatives collectives... Ils se sont développés grâce au déploiement du numérique. Chacun a ses spécificités mais tous favorisent les interactions sociales, les projets collectifs... En résumé, dans les tiers-lieux, on fait ensemble, forme, apprend, fabrique, participe, crée du lien social… Saillans en a un, « Le Forum ». Le 23 octobre, les secrétaires d’État Olivia Guillaume et Joël Giraud l’ont visité.

Espaces numérique et social...

A Saillans, « Le Forum », créé en 2009, a commencé avec un espace numérique, avant de devenir aussi espace de vie sociale et maison labellisée France Services. L


’espace public internet est « ouvert à tous publics, de la maternelle aux seniors ». Il donne accès à des outils informatiques et internet, propose conseils, ateliers, formations, permet d’imprimer, de scanner, relier, plastifier des documents… L’espace de vie sociale, lui, est destiné à renforcer les liens sociaux, faciliter les initiatives solidaires, favoriser la convivialité, le partage, lutter contre l’isolement, intensifier les dynamiques locales, valoriser les rapports intergénérationnels…

… et maison France Services

Pour le volet France Services, trois agents formés par les opérateurs partenaires accompagnent gratuitement les habitants du Pays de Saillans dans leurs démarches administratives. Le Forum est conventionné auprès de la Caisse d'allocations familiales, de la Caisse nationale d'assurance maladie (sécurité sociale), de la Mutualité sociale agricole, de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, des ministères de l'Intérieur (carte grise, permis de conduire, carte d'identité) et de la Justice, de la direction générale des Finances publiques, de Pôle emploi 
et de La Poste. 

Le but des maisons France Services, « c’est d’apporter un plus sur les territoires », a confié Joël Giraud. Répondant à des interrogations sur leur visibilité et pérennité, il a annoncé une campagne de communication « pour que ce label soit largement connu ». Et « le financement, c’est la pérennisation, a-t-il déclaré. Plus d’argent est mis dans le plan de Relance pour accompagner à la fois les nouvelles maisons France Services et maintenir les anciennes. Il ne s’agit pas d’abandonner les gens au milieu du guet. Vous pouvez être rassurés. »

A. L.