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Céréales

Apport d'azote en sortie d'hiver : rien ne presse

Les jours rallongent et la question d'un apport d'azote sur céréales à pailles se pose : quelle stratégie adopter ? Les conseils d'Arvalis-
Institut du végétal.
Apport d'azote en sortie d'hiver : rien ne presse

A la faveur d'un début d'hiver doux, les céréales sont au stade plein tallage. Raisonner ses apports d'azote permet de répondre au mieux aux besoins des cultures et donc d'éviter les pertes, préjudiciables économiquement et pour l'environnement. Les besoins des céréales étant assez faibles du stade tallage au stade épi 1 cm, la date du premier apport doit être réfléchie en fonction de l'azote déjà disponible dans le sol.
Des reliquats à la sortie d'hiver légèrement au-dessus de la moyenne
Les reliquats d'azote dans le sol en sortie d'hiver varient en fonction du type et de la gestion du précédent, du type de sol et du climat durant l'hiver. Ainsi, cette année, on observe des reliquats globalement au-dessus de la moyenne dans la région, pouvant s'expliquer en partie par des éléments climatiques. Dans les graviers, bien que plus importantes, les quantités, ne sont pas forcément suffisantes pour assurer les besoins de la plante jusqu'au stade épi 1 cm. Les reliquats semblent plutôt hauts dans le Sud de la région, globalement bien répartis dans l'ensemble des horizons du sol.
Un effet climatique ?
Après un déficit flagrant de pluie jusqu'en novembre, les précipitations ont été élevées en janvier. Selon les secteurs, les précipitations ont été 1,5 à plus de 2,5 fois plus importantes que la moyenne. Côté thermomètre, on estime que les températures moyennes ont été de
+ 2,5 à + 3,5 °C au-dessus des normales en janvier, avant un retour aux normales de saison en février. Au total depuis le semis, le cumul des températures a été élevé, jusqu'à + 120 °C par rapport aux normales sur certains secteurs, notamment au Nord de Rhône-Alpes. Conséquence, le début d'hiver doux a été propice au développement des racines et au tallage. Le stade épi 1 cm devrait être atteint légèrement plus tôt que la médiane, entre le 15 et le 31 mars. Le climat a été favorable au maintien d'une bonne minéralisation de l'humus. Les fortes précipitations de janvier expliquent la répartition de ces reliquats sur les différents horizons. Le froid du mois de février retarde l'arrivée du stade épi 1 cm, et donc la période de fort besoin en azote des céréales d'hiver.
Quelles conséquences sur les apports d'azote ?
Dans la plupart des cas, il n'est pas utile de se presser. Pour rappel, la part d'azote apportée au tallage est celle qui contribuera le moins à la teneur en protéines finale, critère de plus en plus essentiel pour la qualité des blés. L'objectif à ce stade est de conserver une nutrition azotée correcte, ce qui ne nécessite pas forcément un apport au vu des besoins modestes de la culture. Une évaluation de l'enherbement de la parcelle est conseillée. Il est en effet préférable de lutter contre les adventices avant de fertiliser, afin de ne pas favoriser leur développement. Dans la majorité des situations un apport de 30 à 50 unités pourra suffire. Sur les sols hydromorphes, il est préférable de laisser les parcelles se ressuyer et d'attendre une reprise de végétation active avant d'envisager un apport. Si le sol est bien pourvu, un apport à ce stade n'est pas forcément nécessaire. Il peut être reporté un peu avant le stade épi 1 cm.  

Romain Tscheiller, Arvalis-Institut du végétal