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Fertilisation

Azote : les légumineuses, alternative “ partielle ” aux engrais

Les intrants azotés sont de plus en plus remis en question. À quel point l’intégration de légumineuses dans les rotations, constitue-t-elle une alternative ? Éléments de réponse avec Jérôme Labreuche, ingénieur agronome chez Arvalis.

Azote : les légumineuses, alternative “ partielle ” aux engrais

Les légumineuses sont-elles une alternative crédible aux autres engrais azotés ?


Jérôme Labreuche : « En partie. Il y a des cultures avec de faibles besoins en azote, comme le tournesol, sur lesquelles on aura facilement la possibilité de s'en passer. Par contre, concernant d'autres cultures à plus forts besoins, comme le maïs ou du blé, cela va être forcément plus compliqué. Les couverts de légumineuses peuvent fournir jusqu'à 40 kg d'azote par hectare à une orge de printemps suivante. Pour un maïs, cela peut même atteindre au maximum 100-120 kg car le cycle est plus long. Les engrais verts en général, et les légumineuses en particulier, doivent être considérés, selon moi, comme un moyen de réduire les engrais azotés pour gagner en autonomie, mais pas de les remplacer totalement, en tout cas en conventionnel. Dans l'agriculture biologique, en revanche, les sources d'azote sont rares et chères, et donc il y a une réelle opportunité pour créer de la valeur. »

 

Quelles sont les conditions pour que cela soit le plus efficace possible ?


J.L : « Plusieurs conditions sont nécessaires. D'abord, l'efficacité dépend du développement du couvert. Des logiciels existent aujourd'hui pour peser le couvert végétal en poids frais et estimer la quantité d'azote qui sera absorbée (méthode MERCI de la chambre d'agriculture Nouvelle-Aquitaine). Cela aide ainsi à prévoir les restitutions d'azote à la culture suivante. Autre chose importante : la date du semis du couvert : elle doit être la plus précoce possible, pour fixer suffisamment d'azote. Enfin, certaines légumineuses sont meilleures que d'autres, comme les féveroles, la lentille fourragère ou encore le trèfle incarnat. Tous les couverts intégrant des légumineuses ne sont pas « au top » faute d'intégrer les bonnes espèces ou variétés. Cela est dû à des raisons économiques et à une diffusion progressive du progrès génétique. » 

Propos recueillis
par F.C