Bientôt 60 ans pour la cave de Saint-Pantaléon

En débutant l'assemblée générale de la cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes, le 30 janvier, son président, Jean-François Julian, a rendu un vibrant hommage aux deux coopérateurs disparus le 26 janvier, Pierre Roussin et René Meyer. Il a ensuite présenté les comptes de l'exercice écoulé (clos au 31 juillet 2019) et qui concerne la campagne 2018. Malgré une météo capricieuse qui a affecté les volumes (39 627 hectolitres), toutefois en hausse par rapport à 2017 (37 086 hl), 96 % des apports entrent dans les deux meilleures qualités (75 % en très haut de gamme et 21 % en haut de gamme). « Cela concrétise un travail de longue haleine accompli par tous les vignerons coopérateurs ainsi qu'en cave », a-t-il indiqué. Onze médailles ont ainsi été obtenues lors des concours de Paris, Mâcon, Orange, Tulette et Féminalise (deux d'or et deux d'argent).
Un bon fux commercial
La commercialisation du millésime 2018 s'est déroulée favorablement auprès des acheteurs habituels, à savoir l'union Cellier des dauphins (pour 46 % de la récolte), le négoce (35 %, notamment dans le cadre de contrats pluriannuels) et l'EURL Les vignerons de Valléon (20 %) avec ses trois points de vente (Loriol, Saint-Gervais-sur-Roubion, Saint-Pantaléon-les-Vignes). A noter, la ristourne octroyée par l'union Cellier des dauphins de 109 000 euros sur la récolte 2018. Ainsi, sur un exercice de onze mois, le chiffre d'affaires (7,15 millions d'euros euros) a progressé de 22,3 % par rapport à 2017, grâce à un déstockage et l'usage du volume complémentaire individuel (VCI). La rémunération des apports a atteint 4,58 millions d'euros (en hausse de 5,93 %).
Les vins bio encore en progression
Le marché des vins IGP rosés et des vins bio poursuit sa progression. Les Côtes- du-Rhône restent stables, seuls les villages communaux peinent à trouver des marchés pérennes. L'analyse des ventes de l'EURL montre que les bag-in-box (Bib) sont en augmentation constante en conditionnement de cinq litres.
Concernant la récolte de 2019, elle a été supérieure de 18,85 % à celle de 2018, a indiqué Romain Tourrel, directeur de la cave. Sur une surface de 834 hectares (en hausse de 31 ha depuis trois ans), elle dépasse enfin les 40 000 hectolitres (hl), point minimum à obtenir. 22 262 hl ont été vinifiés en rouge et rosé Côte-du-Rhône et villages, 6 518 en bio (dans les trois couleurs) et 12 000 en IGP. La tendance du marché est un peu à la baisse mais une grosse partie de la récolte est déjà vendue, dont tout le rosé en IGP à 115-120 euros l'hl.
Des investissements limités
Sur l'exercice écoulé, la cave a limité ses investissements à 91 900 euros, une somme utilisée notamment pour la création d'une fosse et l'installation d'une géomembrane à la station d'épuration, une alarme en cave et au caveau, un aménagement de bureau à Saint-Gervais... La vente d'un bâtiment contigu à la cave est en cours à Saint-Gervais-sur-Roubion. Par ailleurs, suite à l'investissement de 240 000 euros fait l'an dernier par l'EURL, 950 m2 de la toiture de la cave ont été équipés de panneaux photovoltaïques raccordés au réseau depuis le 23 janvier. D'autres investissements sont prévus sur les deux prochains exercices pour plus de 425 000 euros (microoxygénation, plastification de cuve...).
En conclusion, le président de la cave a insisté sur trois points : une première année très concluante avec le nouveau directeur ; un marché des Côtes-du-Rhône qui se rétrécie ; l'âge du sociétariat et le dossier « succession-transmission », priorité du conseil d'administration. Il a donné rendez-vous le 13 juin pour célébrer les soixante ans de la cave.
M. O.