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Agritourisme

Bienvenue à la ferme : un plan de redressement pour sauver l’activité

Le 23 juin dernier, le réseau Bienvenue à la ferme annonçait un plan de redressement à court terme lancé par l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Ce même jour, le réseau publiait les résultats d’une enquête menée entre le 21 avril et le 15 mai auprès de ses 2 500 adhérents pratiquant l’agritourisme.
Bienvenue à la ferme : un plan de redressement pour sauver l’activité

Sur 600 répondants à l'enquête réalisée par le réseau Bienvenue à la ferme France auprès de ses adhérents pour mesurer l'impact économique et humain de la crise sanitaire sur les activités d'accueil à la ferme, 70 % d'entre eux déclaraient que leur chiffre d'affaires avait été affecté depuis la mi-mars : 40 % ont connu des pertes supérieures à 5 000 €, et 12 % de plus de 20 000 €. Rien de très surprenant alors même que la crise sanitaire liée au Covid-19 avait entraîné la fermeture de tous les établissements (hébergements, restauration, etc.) accueillant du public. Ainsi, 40 % des répondants ont estimé être « en danger » ou « incertains » quant à la pérennité de leurs activités en agritourisme. Aussi, plus de 25 % des fermes équestres, fermes auberges et fermes pédagogiques se disent en danger. « Nous avons notamment beaucoup d'inquiétudes pour les centres équestres », prévient Hervé Roux, représentant régional de Bienvenue à la ferme. Globalement, cette enquête a non seulement permis de mesurer l'impact d'une telle crise mais aussi de comprendre les besoins des agriculteurs et les accompagner lors de la reprise des activités, qui plus est à l'approche des vacances d'été. Car au moment de recueillir les réponses, 34 % des fermes n'avaient pas reçu d'aide. Parmi elles, 43 % seulement n'y étaient pas éligibles.

Hervé Roux, représentant régional de Bienvenue à la ferme.

Des exploitations en grande difficulté

Ainsi, dans un communiqué paru également le 23 juin, le réseau Bienvenue à la ferme a annoncé que les chambres d'agriculture lançaient un « plan de redressement à court terme » de l'agritourisme. « C'est une demande du réseau que de prendre des mesures pour soutenir l'activité. Pour l'instant, elle redémarre mais ce n'est pas encore la grosse affluence. Nous attendons la saison pour voir comment cela va se passer mais pour l'heure, toutes les régions de France, sont dans l'expectative », explique Hervé Roux. Avant d'ajouter : « l'agritourisme contribue à la résilience des exploitations agricoles et crée souvent des revenus importants pour elles. Sans soutien, cela mettrait beaucoup d'exploitations en difficulté, l'activité rurale étant déjà fragilisée ». Ce plan de relance comprend trois axes : permettre un accès aux mesures de soutien, apporter des éléments de réassurance à travers l'élaboration de protocoles sanitaires adaptés et accompagner la reprise des activités pour la saison estivale à travers un plan de communication national.

Les activités d'agritourisme enfin valorisées ?

« Nous aimerions que le périmètre du plan de relance du tourisme au niveau national soit élargi à l'agritourisme », espère Hervé Roux. « Les aides de la Région pour l'agritourisme sont limitées aux structures ayant des emprunts en cours. Nous attendons donc de savoir si nous allons rentrer dans le dispositif d'aide de l'État, au même titre que notre demande d'exonérations de charges sociales... » Les professionnels de l'agritourisme sont donc en attente permanente et en recherche de solutions. Affaire à suivre donc... 

Amandine Priolet