Bilan de campagne maïs : une année particulièrement précoce

Le rendement régional moyen est estimé autour de 96 q/ha, en dessous de la moyenne nationale estimée à 103 q/ha. Cette moyenne cache des inégalités, surtout en condition pluviale où les résultats restent très variables en fonction des précipitations.
Climat : plusieurs rebondissements
Les précipitations (consulter les données de témpérature et précipitations) ont été inégalement réparties à l'échelle nationale. Certaines régions ont profité d'une pluviométrie supérieure à la moyenne, tandis que d'autres enregistrent une sécheresse sans précédent. Le climat régional se caractérise par des périodes de déficit pluviométrique, dans un premier temps du 15 mars au 25 avril. Les semis et les levées sont effectués avec des conditions de plus en plus sèches. Le retour des pluies courant mai a permis le développement des cultures entre les stades 3 à 10 feuilles. L'été s'est par la suite révélé très sec. Quelques épisodes pluvieux bien placés en début août ont cependant alimenté le territoire, permettant d'afficher un rendement moyen en hausse par rapport à 2015 et 2016. Après un mois de mars et un début avril aux températures supérieures à la moyenne, le thermomètre a chuté significativement, entraînant quelques gelées matinales pendant la deuxième quinzaine d'avril. Quelques feuilles ont souffert du gel, mais peu de pertes de pieds ni de dommages in fine ont été enregistrés, le maïs pouvant supporter ce type de stress au stade précoce. À partir du mois de mai, les températures sont restées au-dessus des moyennes saisonnières jusqu'à la mi-septembre, avec plusieurs journées affichant des maximales supérieures à 35°C. En conséquence, la campagne d'irrigation a été intense, avec souvent plus de 10 tours d'eau à un rythme soutenu pour les irrigants.
Conséquences : stress et pressions des ravageurs
Les semis précoces ont profité de bonnes conditions de levée, là où les conditions plus sèches se sont avérées moins favorables. Les amplitudes thermiques de fin avril ont été facteur de stress pour le maïs, pouvant aller jusqu'à provoquer localement des phénomènes de phytotoxicité. Le retour de pluies au 25 avril a permis une bonne efficacité du désherbage, ainsi qu'un bon développement de la culture. Des attaques régulières de taupins sur la région sont à déplorer cette année. En ce qui concerne les insectes foreurs, les fortes températures ont entraîné un premier pic de vol de pyrales, précoce et intense, de fin juin à début juillet selon les territoires. L'année a été marquée par une forte pression de ce parasite généralisée sur la région. Les bonnes conditions à l'automne ont heureusement évité les phénomènes de verse et le développement excessif de fusariose. Malgré les conditions climatiques changeantes, le maïs a su une nouvelle fois s'adapter aux divers facteurs de stress auxquelles il a été confronté. La météo favorable en fin de cycle a évité des pertes trop importantes, permettant de récolter à un taux d'humidité particulièrement bas et avec une qualité sanitaire au rendez-vous.
Romain Tscheiller,
Arvalis-Institut du végétal