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Bilan

Blé tendre : “ plutôt une bonne année ” sur le plan commercial

Le 9 janvier, Rémi Haquin, le président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, a tiré un bilan positif de la première partie campagne 2018-2019. Son principal moteur est l’export vers les pays tiers, avec l’Algérie largement en tête.

Blé tendre :  “ plutôt une bonne année ”  sur le plan commercial

«C'est plutôt une bonne année » pour le blé tendre sur le plan commercial, a estimé Rémi Haquin. La récolte 2018, « pas énorme » mais répondant aux besoins qualitatifs, est vendue « plutôt au-dessus des coûts de production », selon lui. FranceAgriMer observe des cours mondiaux en moyenne à 240 dollars la tonne de blé au départ des pays d'exportation. « Les prix sont plus élevés que l'an dernier, a souligné Rémi Haquin. Mais sur des échéances éloignées, ils n'augmentent pas tellement. Ce n'est pas une année à faire de la rétention. » D'après lui, le marché va donc « s'alimenter », ne laissant « pas grand-chose » en stock fin 2018-2019.

Dépendance vis-à-vis de l'Algérie

La campagne du blé tendre est tirée par l'export vers les pays tiers, chiffré à 8,7 Mt (contre 8,8 Mt en décembre). Avec des embarquements qui ont pris de l'avance : 1,315 Mt fin 2018 contre 1,023 Mt fin 2017. Une forte dépendance apparaît vis-à-vis du marché algérien, destination qui pèse 3,558 Mt au 7 janvier, soit 77 % des embarquements cumulés. « Il existe un très fort courant avec l'Algérie : c'est vrai que ça interpelle la filière depuis des années », a reconnu Rémi Haquin. Le blé russe, dominateur sur le marché mondial, ne « s'aventure pas trop » sur ce débouché, faute d'une qualité adéquate. « Le jour où la logistique et le mode de culture des Russes leur permettront de maîtriser un problème de grains punaisés, ils reviendront à la charge » sur l'Algérie, d'après lui.

 

Des prix mondiaux « dans un mouchoir de poche »

Les forces en présence sur le marché mondial évoluent « dans un mouchoir de poche » concernant les prix, a signalé Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre. « Le blé SRW (soft red winter : blé tendre rouge d'hiver, NDLR) américain apparaît le moins cher. Vu l'état des réserves aux États-Unis, c'est là que va se jouer une grosse partie de la concurrence à l'export sur la seconde partie de campagne. »
L'Argentine affiche pour sa part une grosse récolte, procurant un disponible à l'exportation de 14,2 Mt en 2018-2019 (contre 12 Mt en 2017-2018), selon l'USDA. « Quelques inquiétudes voient le jour sur la qualité du blé argentin, plus hétérogène que l'an dernier, a relevé Marc Zribi. Mais il devrait répondre aux différents besoins. » La Russie montre quant à elle un net ralentissement à l'export, avec une cadence de 3 Mt par mois sur novembre et décembre contre plus de 4 Mt entre juillet et octobre. D'où une moindre pression sur le marché mondial qui laisse envisager « une hausse modérée des prix », selon lui.

Vers une 2e partie de campagne « disputée »

FranceAgriMer anticipe une seconde partie de campagne « disputée », avec face au blé tricolore la concurrence de l'Argentine, des États-Unis notamment sur le marché algérien. « Le blé français semble assez compétitif en intégrant le coût du fret, a considéré Marc Zribi.
Il répond bien aux spécifications du cahier des charges » de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). « Cela donne des raisons d'être optimiste. » Fait notable, début janvier, l'Algérie a rejeté un chargement argentin pour non-respect des normes de qualité contractuelles sur le temps de chute de Hagberg.
Le débouché Afrique subsaharienne sera, lui, le théâtre d'une vive concurrence avec les États-Unis, d'après l'établissement national. 

JCD AgrapresseRémi Haquin, le président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.