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Bourg-lès-Valence tient à son espace agricole

Dans le cadre de son projet urbain, la ville de Bourg-lès-Valence révise son PLU avec la volonté, notamment, de préserver ses espaces verts et agricoles.
Bourg-lès-Valence tient à son espace agricole

En évoquant la révision du plan local d'urbanisme (PLU), « c'est un travail de longue haleine », confie Dominique Gential, maire-adjointe de Bourg-lès-Valence en charge de l'urbanisme et du développement durable. Une personnalité bien connue du monde agricole en tant que directeur général de la MSA Ardèche-Drôme-Loire. Un des défis de cette ville périurbaine de 20 000 habitants - jouxtant Valence et traversée entre autres par des voies ferrées, une autoroute et une route nationale - est de gérer la progression de sa population, estimée à 0,5 % par an. « Cela implique de construire 106 logements chaque année, explique l'élue. Mais la volonté de la municipalité, dans le cadre de son "projet urbain 2030", est de limiter l'extension de la ville et l'emprise urbaine sur l'agriculture, ajoute-t-elle. Nous voulons ainsi repérer toutes les "dents creuses" et ne pas ouvrir l'urbanisation sur les espaces agricoles. »

Un diagnostic agricole

« Il nous faut de l'espace pour construire nos 106 logements par an mais la décision est de ne pas prendre d'espace agricole », souligne Dominique Gential, maire-adjointe de Bourg-lès-Valence en charge de l'urbanisme et du développement durable (Crédit photo : Martine Galati - Ville de Bourg-lès-Valence).

Il faut dire que Bourg-lès-Valence compte une cinquantaine d'agriculteurs. Et le lycée agricole du Valentin occupe un très vaste espace. De ce fait, 40 % des surfaces de la commune sont agricoles. Sans doute un record pour une cité périurbaine. Avec la chambre d'agriculture, un diagnostic spécifique a été réalisé en 2016. Cela a permis de définir les espaces agricoles à enjeux, de repérer les bâtiments d'exploitations pouvant changer de destination (suite à un arrêt ou une modification d'activité) en vue d'une reconversion. « Nous avons associé le monde agricole à l'évolution de Bourg-lès-Valence, souligne Dominique Gential. Il nous faut de l'espace pour construire nos 106 logements par an mais la décision est de ne pas prendre d'espace agricole sauf, si nécessaire d'ici dix ans, au quartier de l'Armailler situé au nord de la ville. »

Cinq grandes orientations

Plus globalement, de la concertation avec l'ensemble de la population sont nées cinq grandes orientations pour Bourg-lès-Valence. Outre la promotion d'un développement résidentiel raisonné et qualitatif par la construction de logements abordables, la municipalité veut aussi dynamiser la diversité économique. E,t à travers la trame verte et bleue*, elle souhaite maintenir et valoriser des espaces naturels et agricoles, comme « le poumon vert que représente le Valentin et dont il n'est pas question de réduire le périmètre », insiste Dominique Gential, mais aussi les jardins familiaux, l'aménagement des bords du Rhône (quartier Girodet)... Enfin, le projet urbain prévoit un développement responsable (prévention des inondations...) ainsi que la valorisation de l'identité bourcaine (vieux bourg de pêcheurs).
Malgré la très forte pression démographique, Bourg-lès-Valence ne compte donc pas rogner ses terres agricoles. Chacun pourra mesurer dans dix ans la réalité des efforts engagés. En attendant, les Bourcains pourront encore s'exprimer à l'occasion d'une dernière réunion publique sur le PLU prévue le 1er février à 20 h 30 à l'Armailler.

Christophe Ledoux

* La trame verte et bleue est une mesure issue du Grenelle de l'environnement en 2007. Elle a pour but d'enrayer le déclin de la biodiversité en préservant et en restaurant les continuités écologiques au sein d'un réseau aussi bien terrestre (trame verte) qu'aquatique (trame bleue).