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Grandes cultures

Carton plein pour « Champs d’experts », la plateforme d’Oxyane

Lors de la journée de découverte de la plateforme « Champs d’experts », organisée le 13 juin à Pusignan (Rhône), les coopératives La Dauphinoise et Terre d’Alliances ont convié leurs adhérents sur les parcelles de Saint-Ex Innov (ex-Créas*). L’occasion de mettre en avant des solutions innovantes au service de l’agriculture.
Carton plein pour « Champs d’experts »,  la plateforme d’Oxyane

Oxyane, coopérative agricole née de la fusion de Terre d'Alliances et de La Dauphinoise, tisse sa toile dans le domaine des innovations agricoles. De nouveaux partenariats ont vu le jour ces derniers mois, l'occasion de venir les présenter ce 13 juin à Pusignan (Rhône) où de nombreux adhérents avaient fait le déplacement. Sur ces parcelles appartenant à Saint-Ex Innov, association créée au mois de mars dernier (ex-Creas), l'objectif est de faire émerger des projets de progrès dans le domaine de l'agriculture. Ses sept membres (chambre d'agriculture du Rhône, de l'Ain et de l'Isère, Arvalis, Isara, Terres Inovia et Oxyane) souhaitent y mener des programmes de recherche et d'innovation en plus de ceux conduits chez un groupe d'agriculteurs expérimentateurs.

La plateforme « Champs d’experts » est organisée en quatre pôles : filières de production, agronomie et biodiversité, nouvelles technologies et énergies renouvelables.

Le photovoltaïque plus accessible

Organisée en quatre pôles (filières de production, agronomie et biodiversité, nouvelles technologies et énergies renouvelables), cette journée a été l'occasion de revenir sur les solutions innovantes existantes à disposition des agriculteurs. « L'union des deux coopératives nous a permis de converger vers des solutions communes innovantes qui n'auraient pas pu voir le jour individuellement dans chacune de nos coopératives », annonce Thierry Josserand, président de Terre d'Alliances. Comme ce récent partenariat tissé avec Terre et Lac, société spécialisée dans l'installation de panneaux photovoltaïques. Selon le récent rapport de l'Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), le prix moyen global du photovoltaïque est descendu de 13 % entre 2017 et 2018, ce qui rend les investissements plus accessibles. « Le facteur clé, c'est déjà de savoir si vous êtes situé près du réseau Enedis pour être raccordé. Cela permet de déterminer si un projet photovoltaïque est possible chez vous. Nous installons des panneaux à partir de 600 m2 de toiture. Les montants des investissements démarrent à partir de 100 000 euros et peuvent rapporter entre 3 000 et 4 000 euros nets d'impôts par an », explique Christophe Paris, responsable commercial pour le secteur agricole chez Terre et Lac. En absence d'investissement, une solution locative sur trente ans est aussi possible, la société mettant à disposition ses panneaux en échange d'un loyer annuel. Très peu développé, le photovoltaïque au sol pourrait trouver sa place uniquement dans des zones délaissées type carrières. « Aujourd'hui, s'il était autorisé sur les sols agricoles, il représenterait une concurrence trop forte pour les productions végétales », ajoute-t-il.

Méthanisation et station météo connectée

Oxyane veut aussi encourager le développement de la méthanisation. Dans ce cadre, elle a noué un partenariat avec GRDF pour la mise en place de prestations financées par l'Ademe. « Dans la région nous avons réalisé trois installations situées à Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), Veigy-Foncenex (Haute-Savoie) et Saint-Denis-sur-Coise (Loire). Une autre est en cours à Brioude( Haute-Loire) », indique Laurent Rivolet, chargé de développement Gaz Vert chez GRDF. Ugo Batel, responsable des énergies renouvelables au sein d'Oxyane, est en charge de réaliser des études d'opportunité de développement de méthanisation au sein des exploitations intéressées. « Il faut notamment faire attention à la bonne quantité de matière sèche à apporter ainsi qu'à l'excès d'azote dans le digesteur qui peut venir bloquer le méthaniseur », alerte-t-il. L'Union des coopératives s'est aussi entourée de la société Weenat proposant des solutions météo connectées avec la possibilité d'intégrer certains outils d'aide à la décision à son application. En dehors de la pluviométrie et de l'hygrométrie, il est aussi possible d'investir dans des capteurs « vent » et « gel », et d'anticiper au mieux la survenue d'épisodes critiques sur les parcelles. 
Alison Pelotier
(*) Créas : centre régional d'expérimentation agricole St-Éxupéry

 

Inciter l’installation en légumineuses 

Une convention de six ans a été signée entre le groupe Ekibio et l’Union des coopératives Bio Sud-Est (La Dauphinoise, Terre d’Alliances, Natura’Pro, Alpesud). A la clé, des contrats de trois ans sont d’ores et déjà proposés aux adhérents des quatre coopératives pour inciter des installations en lentilles et pois chiches bio. « Une quinzaine de producteurs a été installée dans l’Ain et l’Isère pour une surface totale d’environ 200 hectares pour la première année de production. Nous nous préparons à réaliser les premières récoltes au mois d’août », indique Bernard Martin, directeur des opérations à Ekibio. « Cela faisait deux ans que nous réfléchissions à cette collaboration. Nous avons analysé la faisabilité technique de la production dans nos départements et déterminé avec les coopératives un prix de revient minimum pour les adhérents ». Les produits issus de ce partenariat, commercialisés dans les magasins bio spécialisés pourront bénéficier du label Biopartenaires. Ekiobio et Union des coopératives Bio Sud-Est n’excluent pas la possibilité d’élargir cette convention à la production et à la commercialisation d’autres légumineuses et céréales bio dans les prochaines années.  
A. P.
L’Union des coopératives Bio Sud-Est, dont font partie les coopératives La Dauphinoise et Terre d’Alliances, a signé une convention de six ans avec le groupe Ekibio pour l’installation d’adhérents en production de lentilles et pois chiches.

Agro-eco-sol pousse ses analyses 

Porté par Aurea Agrosciences, l’Inra, Arvalis en collaboration avec trois coopératives (Terrena, Dijon Céréales et Maïsadour) et des laboratoires spécialistes de la biologie des sols et des organismes de recherche publique, le projet Agro-eco-sol vise à développer le diagnostic et le conseil pour une gestion agroécologique des sols cultivés. Accompagné par l’Ademe sur quatre ans, il mobilise les laboratoires d’Aurea Agrosciences sur le volet analyse biologique du sol. « Aujourd’hui, on sait produire des analyses physico-chimiques pour déterminer la nature du sol mais les analyses de biomasse microbienne et de fractionnement de la matière organique sont plus rares et deux fois plus coûteuses », explique Jean-Philippe Gaudry. « Grâce à ces analyses plus poussées, nous arrivons à rentrer dans l’ADN du sol, à connaître précisément les champignons, les bactéries et les enzymes présents. Le but, à terme, est d’arriver à créer de nouvelles références qui manquent à ce jour à la bibliographie du sol, de réduire l’utilisation les intrants chimiques et d’augmenter le stockage de carbone dans les sols. » 
A. P.
La plateforme « Champs d’experts » est organisée en quatre pôles : filières de production, agronomie et biodiversité, nouvelles technologies et énergies renouvelables.