A l'assemblée générale de la cave coopérative Costebelle, le 24 janvier à Tulette, Bernard Roustan, directeur, a commenté le millésime 2016, « légèrement plus tardif que le précédent et marqué par une qualité exceptionnelle ». En effet, avec des conditions climatiques très stables et un excellent état sanitaire du vignoble, toutes les conditions étaient réunies pour produire de grands vins rouges de garde d'un équilibre parfait.
De son côté, Michel Bellier, président, a fait le point sur la situation de la cave durant l'exercice écoulé. L'obtention de nombreuses médailles (26 dont 11 en or : 6 à Orange, 3 à Paris et 2 à Tulette) prouve, selon lui, la qualité des vins produits. Avec un chiffre d'affaires dépassant 12 millions d'euros (contre 11,6 en 2015-2016), « on peut dire que c'est un bon exercice », s'est-il réjoui.

Un commerce plus compliqué

Cependant, au niveau commercial, d'une façon générale cela a été plus compliqué avec un troisième millésime de qualité, des récoltes quantitatives, des stocks présents vendus mais souvent non encore retirés, un large choix et des disponibilités dans l'appellation pour le négoce. Ainsi, « on assiste à un décalage dans le temps pour obtenir des décisions d'achats fermes », a-t-il été indiqué. Toutefois, en fonction des types de vins, la situation est très différente. Les principaux clients se sont manifestés plus tardivement mais ont entériné leurs achats dans la foulée pour les Côtes-du-Rhône (CDR) rouges et rosés. Les CDR bio se sont également tous vendus : plus de 4 000 hectolitres (hl) à un prix supérieur à l'année d'avant. Les vins en AOC Grignan-les-Adhémar ont aussi été retenus en totalité par les clients habituels de la cave. En CDR blanc, les acheteurs ont été très prudents et n'ont honoré que partiellement leur marché habituel, voire pas du tout ! Il y a eu plus d'offre que de demande dans la vallée du Rhône avec, de surcroît, des stocks de 2015 présents au sein de l'appellation, d'où des phénomènes de replis.
Ainsi, la moyenne des ventes en CDR rouges et rosés est légèrement inférieure à l'année précédente mais meilleure que la moyenne de l'appellation à la clôture de l'exercice. A ce titre, il faut penser aux réservations du Cellier des dauphins qui, encore cette année, sont très significatives par rapport à l'ensemble de la production. A noter, la cave a renouvelé ses marchés « vins cacher » en partenariat avec l'Union, essentiellement sur des IGP blancs, rosés et rouges (880 hl au total). Ces derniers ont connu un marché très difficile avec des quantités significatives dans de nombreuses caves. Toutefois, au vu des conditions climatiques peu favorables au printemps 2017 (gel, grêle et coulure) et la sècheresse persistante de l'été 2017, les vins non vendus ont trouvé acquéreur avant les vendanges à des prix plus intéressants, ce qui a permis de libérer le stock important.Pour le millésime 2017, faible en quantité, la commercialisation s'annonce très bonne et rapide avec des prix en hausse.

D'importants investissements

Avec près de 800 000 euros sur l'exercice écoulé, les investissements ont été importants, principalement sur le site de l'annexe, route de Cairanne. A été créé un quai de réception supplémentaire d'une capacité de 12,5 tonnes pouvant accueillir, entre autres, des polybennes de vendange fraîche, ce qui facilite l'élaboration des rosés. Signalons également l'implantation d'un nouveau pressoir pneumatique (en remplacement d'un pressoir continu), la rénovation informatique, la mise aux normes de la cabine de réception, l'équipement en froid de deux cuves supplémentaires et l'achat de nouvelles cuves - dont deux en inox pour travailler la vendange par macération à chaud.
Les sélections au terroir ont été reconduites pour la campagne 2016 sur des vieilles vignes de cinquante ans et plus et sur des parcelles ayant le profil pour élaborer des rosés qualitatifs. A noter encore, la cave a réalisé pour l'Union une cuvée rosé bio représentant six hectares. S'agissant du caveau, sur l'exercice 2016-2017, son chiffre d'affaires (848 000 euros) a baissé de 14 %, une baisse liée au « contexte économique peu favorable » dû, entre autres, au rachat des jardineries Jardiland par Gamm Vert avec l'abandon d'espace Terroir par certains gérants.
Enfin, Laurent Reinteau, directeur du Cellier des Dauphins, a expliqué la nouvelle gouvernance de l'Union et les futures orientations qu'elle doit prendre pour pérenniser le revenu de tous les adhérents, dont ceux de Costebelle.