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Vin

Cave de Costebelle : espoir dans l’avenir

Malgré l’annonce de difficultés à venir, les dirigeants de la cave Costebelle gardent moral et espoir dans un avenir basé sur des certitudes économiques et financières.
Cave de Costebelle :  espoir dans l’avenir

Devant une salle comble à Saint-Roman-de-Mallegarde (84) le 29 janvier, le président de Costebelle, Michel Bellier, a ouvert l'assemblée générale de la cave coopérative. Bernard Roustan, directeur, a retracé l'historique de la récolte et du millésime 2018. Il en ressort que les rouges sont des vins plus faciles et gourmands et à consommer plus rapidement que ceux de 2017, les rosés sont fruités avec plus de gras, de rondeur et de sucrosité et les blancs très aromatiques (surtout les cépages tardifs). La récolte a permis de vinifier 91 400 hectolitres (contre 72 935 en 2017) sur une surface de 1 995 hectares (en hausse de 45 ha par rapport à 2017). A noter, la surface cultivée augmente régulièrement depuis trois ans (129 ha) grâce, d'une part, à l'apport de nouveaux coopérateurs et, d'autre part, à l'arrivée en production de vignobles restructurés. Le degré moyen s'est établi à 13,58 (contre 13,52 en 2017). La production de vins rosés a augmenté, elle représente désormais 20,6 % de la récolte avec 18 852 hl vinifiés (dont 11 102 en AOP Côtes-du-Rhône). Depuis 2013, cette production a doublé en volume.

« Un tassement des affaires »

Sur le plan commercial, plus de 67 % des ventes ont été dirigées vers l'Union Cellier des Dauphins, soit une « grosse année » avec un prix moyen de
151,63 €/hl. Le reste a été vendu à un prix moyen de 165,54 €/hl (167,37 en 2017). En Côtes-du-Rhône bio, la production a doublé en sept ans pour atteindre plus de 2 200 hl vendus à 214 €/hl.
Les vins de la cave de Costebelle ont obtenu 26 médailles tout au long de l'année, dont 11 d'or à Orange (6), Paris (2), Tulette (2) et Vinsobres (1), saluant ainsi le travail accompli à la production (96 % de raisins en catégorie « supérieur ») et à la vinification. A propos du marché, Michel Bellier a parlé de « stabilisation des cours et de tassement des affaires » avec un millésime de qualité un peu plus abondant et des stocks qui restent en cave, vendus mais non retirés. Le chiffre d'affaires s'est établi à plus de 12,2 millions d'euros (contre 12,7 en 2017), soit une baisse de 3,5 %.

La surface cultivée augmente régulièrement depuis trois ans grâce, d’une part, à l’apport de nouveaux coopérateurs et, d’autre part, à l’arrivée en production de vignobles restructurés.

La cave se tourne vers la HVE

La sélection au terroir continue : les vieilles vignes (129 parcelles pour 125 hectares) représentent une production de 3 000 hl. En rosé (90 parcelles et 80 hectares), cela permet de produire des vins très clairs, aromatiques et faibles en alcool avec de la fraîcheur aromatique.
Par ailleurs, la cave se tourne résolument vers la démarche HVE (haute valeur environnementale) avec une exploitation certifiée en 2019 (et une cuvée HVE en IGP rosé) ainsi qu'une quinzaine de vignerons entrant dans la démarche en 2020. Isabelle Méjean, conseillère viticole à la chambre d'agriculture de la Drôme, a présenté cette certification (lire le dossier HVE dans L'Agriculture Drômoise du 30 janvier dernier).
Les investissements réalisés par la cave Costebelle en 2018 ont représenté 88 000 euros (deux pompes à vin, débourbage en flottation, aménagement à l'annexe). L'activité caveau a subi une baisse de 3,25 % (798 000 euros de chiffre d'affaires) due à des mouvements de restructuration chez les acheteurs (jardineries), la concurrence locale et la clientèle de passage en baisse. Cela a entraîné une réorganisation avec la suppression d'un temps partiel et de nouveaux horaires d'ouverture.

Une bonne récolte 2019

Avec un climat marqué par la sécheresse, la récolte 2019 s'est caractérisée par un état sanitaire exceptionnel et un volume de 103 900 hl (sur 2 171 ha). Depuis 2003, date de la fusion des deux caves (Costebelle et Costerousses), ce seuil n'a été franchi que six fois. C'est une bonne nouvelle donc car il y a la quantité et une grande qualité, avec une couleur soutenue pour les rouges et un potentiel de garde, des rosés avec une bonne acidité. 60 % de la récolte est déjà vendu et l'espoir est là car les vins plaisent. 

 

Cellier des Dauphins / Bilan et perspectives
Le nouveau président du Cellier des Dauphins, Christophe Charransol, et le directeur, Laurent Reinteau, ont présenté leur bilan annuel et les perspectives. Après une année 2019 qualifiée de « tempête » par le directeur - du fait de la tension sur les marchés, du recul des ventes en grandes surfaces, du changement des habitudes de consommation, du Brexit qui se profile, des menaces américaines - la bonne nouvelle se trouve dans l’augmentation des prix payés aux adhérents (+ 6 % en 2018 et + 3 % en 2019). Avec la nouvelle politique des marques (Cellier et Vignerons de l’Enclave), celles-ci progressent. Les nouvelles gammes se positionnent et 2020 doit permettre la relance, le développement de l’export et l’adaptation de l’organisation du Cellier. Deux nouveautés sont annoncées : le lancement d’un rosé en IGP Drôme « Val Soleù » vendu 6,50 € en magasin et le nouveau Domaine de Galuval qui doit permettre de satisfaire les hauts de gamme en crus (de 10 à 50 €) Cairanne et Rasteau.