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Cave de Die

Cave de Die Jaillance : une année 2018 pleine d'aléas

Après une année 2017 difficile marquée par une demi-récolte et un contexte concurrentiel et financier compliqué, la Cave de Die Jaillance a connu une année 2018 en demi-teinte.
Cave de Die Jaillance : une année 2018 pleine d'aléas

« L'année 2018 fut une Annus Horribilis, a affirmé Jean-Louis Bergès, directeur général de la Cave de Die Jaillance à l'occasion de l'assemblée générale le 24 avril à Die. Nous espérons bien que 2019 sera « Mirabilis. » En attendant une année 2019 qui sera peut-être florissante, les dirigeants de Die Jaillance ont traversé une nouvelle période compliquée, malmenés par divers aléas : « Le poids de la demi-récolte 2017 a engendré un surcoût de notre prix de revient pesant sur nos marges, la baisse tendancielle de la consommation sur le marché français s'est accentuée, la crise des gilets jaunes a perturbé la fin d'année - période de vente la plus importante dans notre métier - et enfin nous avons connu des difficultés judiciaires liées à la Clairette de Die rosé », a poursuivi Jean-Louis Bergès, bras droit d'Olivier Rey, président. Ce dernier retient par ailleurs les signes de satisfaction : « Les années que vit actuellement la Cave de Die et ses producteurs ne sont pas simples et elles sont parsemées d'embûches. Malgré tout, nous relevons des signes encourageants tels que la progression de la marque Jaillance (+ 0,3 %), des volumes de vente de Clairette bio en forte progression (+ 8 %) et le développement des vins effervescents de Bordeaux et de la Loire confortant les choix stratégiques que nous avons faits ».

Certaines vendanges à la machine

Le public présent à l'assemblée générale de la Cave de Die Jaillance a pu se rendre compte des difficultés rencontrées par la coopérative en 2018.
© journal L'Agriculture Drômoise

L'activité dans la Loire, débutée en 2018, devrait générer un chiffre d'affaires significatif en 2019. Pour autant, la Cave de Die Jaillance soutient sa stratégie de marque multi-terroirs d' « AOP d'excellence à la française » en dépit des perturbations du marché.
Les vendanges 2018 ont été d'une très bonne qualité avec un bon équilibre sucre/acidité qui donnera vraisemblablement un bon millésime. Pour la première fois dans l'histoire de la Cave de Die et pour des volumes conséquents, une centaine d'hectares ont été vendangés à la machine. Pour l'année 2019, Jaillance va étoffer sa gamme en soutenant l'appellation Clairette de Die et en lançant deux nouveautés : une Clairette sans sulfites ajoutés, courant mai, et une Clairette de Die « light » (moins sucrée) d'ici la fin de l'année.

Amandine Priolet

Repères /

Chiffres 2018 de la Cave de Die Jaillance

200 exploitants apporteurs.
4 581 parcelles.
1 144,5 ha de surfaces dont 78 % en cépage muscat et 19 % en clairette.
22 % de la surface en culture biologique.
68 120 hl produits pour 9 051 402 kg d'apport (dont 63 741 hl en clairette traditionnelle).
Chiffre d'affaires de la Cave de Die : 19,7 millions d'euros (- 5,7 %).
Chiffre d'affaires du Groupe : 33 millions d'euros.
Investissements : 890 000 euros pour la nouvelle réception-cuverie sur le site de la Cave de Die.

 

L'agroécologie, l'avenir de la viticulture ?

Raphaël Métral, chargé de projet à Montpellier SupAgro et membre de l'équipe de l'UMR System, lors de son intervention sur l'agroécologie en viticulture.
© journal L'Agriculture Drômoise
Lors de l'assemblée générale de la Cave de Die Jaillance, Raphaël Métral, chargé de projet à Montpellier SupAgro et membre de l'équipe de l'UMR System, est intervenu sur l'agroécologie et ses perspectives dans le domaine de la viticulture. Pour rappel, l'agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s'appuient sur des fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Cela permet ainsi de diminuer les pressions sur l'environnement, par une baisse des produits phytosanitaires et des émissions de gaz à effet de serre.
Raphaël Métral a rappelé les piliers nécessaires à l'agroécologie : cultiver la biodiversité (avec différents cépages, qui plus est résistants), préserver le sol et la matière organique (avec une suppression totale du travail de la terre) et améliorer l'efficience et la productivité des intrants. « Ces trois piliers sont non négociables pour obtenir une vigne agroécologique, a-t-il expliqué. L'agroécologie est une ingénierie des compromis à élaborer et une trajectoire à piloter dans la durabilité. Il y a ces dernières années des projets de recherche et développement actifs pour faire la preuve du concept de systèmes agroécologiques durables. »
Le projet Casdar AgroEcoPérennes (2017-2020) est motivé par la volonté de répondre aux besoins des filières principales en plantes pérennes, dont la viticulture. Il a ainsi pour but de mettre en place un cadre méthodologique pour concevoir ce que pourrait être, dans l'avenir, une vigne agroécologique. Les intrants ne seraient alors utilisés qu'en dernier recours.
A. P.