Cave de Tain : de nouveaux outils pour l'avenir

C'est un président « heureux et satisfait » qui a ouvert l'assemblée générale de la Cave de Tain, le 22 novembre dernier à Mercurol-Veaunes. Cette année encore, la coopérative affiche une bonne santé financière, avec un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros pour 2015-2016, et un résultat net de 1,5 million d'euros. Des chiffres qui permettent d'ailleurs d'octroyer aux 300 adhérents une ristourne ainsi qu'un complément de prix (5 centimes par litre pour les IGP, 20 centimes pour les autres AOP).
Devenir incontournable
La présidence est également revenue sur les dernières vendanges. Environ 650 tonnes de raisins ont été réceptionnées chaque jour et 48 000 hectolitres vinifiés. Le millésime ne sera pas comparable à celui de 2015 mais restera de bonne qualité. « C'était difficile techniquement jusqu'au mois de juillet. Mais les adhérents ont su fournir un travail important et performant. Août, septembre et octobre furent des mois très chauds et sans pluie. Ce sera un très bon millésime », précise Xavier Gomart, directeur de la coopérative.
Le président Jacques Alloncle a souligné le « très beau dynamisme » des ventes (dont 20 % à l'export). Mais si les vins d'appellation de la cave sont reconnus pour leur qualité, il n'en reste moins qu'ils ne sont pas encore désignés comme « incontournables ». Un point sur lequel les équipes vont devoir se pencher ces prochains mois. Les débouchés restent toutefois intéressants en termes d'image et de positionnement. Parmi les clients : des compagnies aériennes, des restaurants étoilés, des cavistes ou encore la grande distribution. « Nous ne voulons pas être cantonnés aux entrées de gamme. Nous avons les vins de qualité pour notre ambition qui est de fournir les meilleurs produits pour chaque strate de clients », poursuit Xavier Gomart. C'est d'ailleurs dans ce contexte que la coopérative était présente dans les allées de la Foire du Dauphiné. « Nous voulons aussi rester populaire », ajoute-t-il encore.
Sécuriser la production
La Cave fait également la part belle au développement durable, ainsi qu'à l'œnotourisme (programmes à la carte, sentiers de promenade à travers les vignes, circuits touristiques, visite quotidienne des installations, etc.). Sa filiale Terres de Syrah semble être « une affaire qui marche ».
La coopérative a aussi annoncé avoir participé cette année à la création d'un groupement foncier viticole (GFV). Lors de ces premiers mois, la structure a d'ailleurs déjà acheté deux hectares. Des terres par la suite exploitées par les adhérents. Objectifs affichés : maintenir le potentiel de production mais aussi trouver une solution quant à la transmission du patrimoine. « Il s'agit de résoudre des problématiques foncières. Des investisseurs peuvent choisir la vigne, c'est sécurisant à long terme », explique Ludovic Beau, directeur administratif et financier de la Cave de Tain. Les investisseurs, constitués de chefs d'entreprise et de particuliers, concilient alors affaires et plaisir. Ce placement offre en effet des avantages sur le plan fiscal. Et pour les papilles, les dividendes sont en bouteilles. Mais pour l'exploitant, ces apports de capitaux extérieurs participent pleinement à la pérennité de son exploitation.
A. T.
Portes ouvertes : une opération communication réussie

Les 19 et 20 novembre, la Cave de Tain organisait des portes ouvertes. Une opération pilotée par les jeunes viticulteurs, soucieux de participer pleinement à la vie de la coopérative. Ces derniers, fiers de leur travail, souhaitaient ainsi montrer les Hommes qui se cachent derrière la Cave de Tain. En outre, les visiteurs ont pu découvrir les différents équipements, dont les derniers investissements. Un parcours olfactif, des dégustations, ainsi qu'un marché gourmand étaient aussi proposés. « Ces jeunes sont motivés, la relève est prête. Il faut toujours préparer l'avenir », a d'ailleurs commenté Jacques Alloncle. Près de 2 000 visiteurs se sont déplacés. Ce type d'événement pourrait être organisé tous les deux à trois ans.
Regard sur le développement de la viticulture en Gaule
« Vivre et produire dans les campagnes de la colonie de Valence » (IIe s. avant J.-C. - VIe s. après J.-C.) : tel a été le sujet de la thèse du Drômois Amaury Gilles. Lors de l'assemblée générale de la Cave de Tain, le docteur a pris plaisir à partager ses connaissances. « La culture de la vigne et la production de vin en Gaule ont été dans un premier temps initiées par la colonie grecque de Massalia fondée en 600 avant J.-C.. Mais il faudra attendre le Ier siècle après J.-C. pour voir s'organiser une viticulture commerciale en vallée du Rhône », a-t-il notamment expliqué. Le jeune homme est également revenu sur des vestiges archéologiques, renvoyant à la production et à la commercialisation du vin à l'époque romaine. Ses travaux ont récemment été publiés aux éditions Mergoil. n