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Coopération

Cave La Gaillarde : « Nos qualités restent élevées »

A Valréas, lors de l’assemblée générale de la cave coopérative La Gaillarde, le 27 février, le président Régis Duc a présenté les évènements importants de l’exercice écoulé et fait le point sur les dernières vendanges.
Cave La Gaillarde :  « Nos qualités restent élevées »

Régis Duc, comment s'est déroulée la récolte 2019 ?
R. D. : « Elle a représenté 77 963 hectolitres (hl) bruts (VCI compris), en hausse de 15 %, soit 10 000 hl de plus qu'en 2018. Avec 1 472 hectares (ha) en production, cela donne un rendement moyen de 52,93 hl/ha (contre 46,40 l'année précédente), toutes appellations confondues. La récolte se répartit comme suit : Côtes-du-Rhône (CDR) villages sélection et Valréas (5 104 hl), CDR rouge (57 704 hl dont 8 685 en haute valeur environnementale (HVE 3) et 2 381 en bio). S'ajoutent 11 660 hl en rosé (CDR et CDR bio, IGP Méditerranée et Comté de Grignan). A noter, la première cuvée CDR rosé en HVE 3 (1 289 hl) sera à la vente d'ici un mois. Quant à la qualité, elle est excellente (près de 90 % de haut de gamme). Nous avons d'ailleurs déjà obtenu de plusieurs médailles tant à Orange (5 d'or et 4 d'argent) qu'à Paris (4 d'argent et 1 de bronze). »

Plusieurs vins de la cave ont obtenu des médailles à Orange et Paris. De quoi ravir les coopérateurs.

 

En assemblée générale, vous avez fait le point sur les vendanges de 2018. Que faut-il en retenir ?
Régis Duc : « Avec 67 858 hectolitres (VCI compris), la récolte de 2018 a été plus faible qu'en 2019 mais plus élevée qu'en 2017 (+ 4 %). Pour les vins rouges, le rendement était de 124,50 kg/hl, 128 pour les rosés et 133 pour les blancs. La récolte s'est répartie en villages sélection (2 504 hl), village Valréas (1 407 hl), village Valréas domaine bio (1 465 hl), Côtes-du-Rhône rouge (47 693 hl), CDR rouge bio (2 059 hl), CDR rosé de pressurage direct (4 757 hl), CDR rosé bio (322 hl), CDR blanc (1 839 hl) et IGP rosé (4 910 hl). Le pourcentage de syrah dépasse 25 %, ce qui est très encourageant pour l'amélioration de la qualité de nos vins qui reste élevée et correspond ainsi à la demande du marché. J'ajoute que nous sommes arrivés aux vendanges avec un niveau de stock très bas. »

Comment s'est tenu le marché ?
R. D. : « Bien que les quantités aient été faibles dans l'ensemble de l'appellation, du fait de conditions climatiques compliquées au printemps, notre cave a eu une récolte assez correcte si l'on compare à d'autres secteurs. Sur le plan commercial, les affaires ont démarré un peu plus tardivement que l'année précédente car il y a eu une certaine négociation avec les acheteurs en début de campagne. Les rosés IGP Méditerranée ont progressé en notoriété avec un prix à la hausse. En Côtes-du-Rhône, les ventes en rosé ont été réalisées aux alentours de 165 €/hl. La commercialisation des CDR rouge s'est ensuite positionnée jusqu'à 160 €/hl pour les marchés de négoce. Les blancs de qualité se sont vendus à 165 €/hl. Les villages et Valréas ont été beaucoup moins demandés que l'année précédente. Concernant les vins bio, nous avons constaté une demande plus importante et des prix en augmentation significative sur les marchés vrac. Cela a été beaucoup plus compliqué sur les ventes de Bibs et bouteilles via l'Union Cellier des Dauphins ou au caveau. Mais le prix des ventes au détail est, lui, toujours beaucoup plus régulier. Il est tout de même intéressant d'être présents sur ces deux marchés, détail et vrac, qui permettent d'avoir une certaine régularité d'une année à l'autre. Nous limitons les baisses de prix tout en ayant des débouchés commerciaux les années compliquées et nous profitons des spéculations sur le vrac, pour une partie, les années où la demande est plus importante. »

Quels investissements ont été réalisés ?
R. D. : « En 2018-2019, nous n'avons pas fait de gros investissements. Mais nous avons quand même acheté quatre cuves pour la thermorégulation ainsi qu'une passerelle et un escalier (le tout pour 132 108 euros), une pompe puisard, de la plomberie pour quatre cuves, un coffret d'arrêt d'urgence thermo, un oxygénateur de cuves pour réaliser les vinifications de type "Grand Cellier", qui sont une belle réussite. On a aussi fait un revêtement Epoxy de cuves extérieures, créé un mur de protection pour les cuves de la thermo, entrepris une mise aux normes électrique... Nous avons également réalisé la clôture de la cave (24 377 €), laquelle nous a été demandée par le service des installations classées (préfecture) car tout site industriel a l'obligation d'être clôturé. Nous avons tout de même pu négocier que la partie devant la cave ne soit pas fermée pour l'accès au caveau. Les dépenses sont échelonnées sur plusieurs années dans le cadre d'un programme d'investissements bien réfléchi, en fonction de l'amortissement progressif des matériels. Notre cave est peu endettée et tous les travaux réalisés sont indispensables pour la performance et l'avenir. Nous avons du matériel de dernière génération : pressoir pneumatique à inertage total, thermovinifications préfermentaire à chaud, cuverie en excellent état, pompe de remontage performante, électricité aux normes, trois pressoirs à impulsion refaits à neuf, matériel informatique changé, bâtiment de stockage de palettes neuf. »

D'autres sont-ils prévus ?
R. D. : « Pour l'avenir, le conseil d'administration a décidé de programmer une nouvelle tranche d'investissements sur deux années. En 2020, cela concerne l'installation d'un nouveau groupe de froid, la pose d'échangeurs thermiques, l'époxyfication de 3 500 hl de cuverie à rosé supplémentaire, l'environnement du futur pressoir (réseaux, compresseurs), le tout pour un total de 362 350 euros. En 2021, nous investirons dans un pressoir anoxique supplémentaire de 480 hl, le transport, le grutage à travers le toit, la modification des arrivées et sorties du raisin et des jus, le tout pour 294 300 euros. Malgré ces travaux importants, la dotation aux amortissements passe de 322 234 à 298 598 euros. »

En conclusion, comment voyez-vous l'année 2020 ?
R. D. : « Malgré les nuages qui s'amoncèlent sur nos marchés importants comme les Etats-Unis (surtaxation Trump), la Chine (coronavirus), la Grande Bretagne (Brexit) et le marché français (en baisse), il nous faut garder la foi dans la coopération et dans notre Union, une situation qui permet en cas de gros temps de passer le cap. » 
Propos recueillis par M. O.