Cave la Suzienne : optimiser les moyens

Le président Jean-Louis Labaume a mené les débats avec sérénité le 21 février pour l'assemblée générale de la cave coopérative La Suzienne qui sera, sans doute, l'avant dernière de sa présidence. Sérénité mais aussi vigilance car, si les prix des vins semblent se stabiliser, il n'en est pas de même pour les volumes de récolte. Avec 74 390 hectolitres (hl), la récolte 2015 interpelle sur l'importance capitale des rendements au moment d'estimer les frais de fonctionnement à l'hectolitre. Il faut donc constater qu'ils ont fortement augmenté depuis l'année dernière mais cela reste très difficile à supporter pour toutes les exploitations, surtout en vins de pays. Les responsables de la cave ont mis en œuvre depuis deux ans un plan pour optimiser les moyens en vue de la rendre plus fonctionnelle et plus rentable. Et même si la situation économique s'est stabilisée, les exploitations sont pour la plupart très affaiblies après une décennie de crise. D'où l'impératif des responsables de réduire à tout prix les frais de fonctionnement pour prétendre mieux rémunérer les sociétaires.
Le président a ensuite rappelé que 2016 avait été une bonne année pour de multiples raisons. Tout d'abord les 90 ans de la cave ont été fêtés avec faste. Avec 84 000 hectolitres et une belle qualité, la récolte s'est révélée bien meilleure qu'espérée quelques jours avant les vendanges. Enfin, 2016 a vu la concrétisation de vingt ans de démarches pour l'obtention de l'appellation côtes-du-rhône villages « Suze-la-Rousse ».
Commercialisation satisfaisante
Alain Bayonne, directeur de la Suzienne, a fait le point sur la commercialisation et les projets. L'exercice 2015-2016 est marqué par la commercialisation d'une récolte 2015 plus faible (-16 % par rapport à 2014). Cela a représenté un volume commercialisé de 64 640 hl grâce aux deux partenaires majeurs de la coopérative que sont l'UVCDR (Cellier des Dauphins) et l'EURL Caveau la Suzienne (qui représentent 72 % en volume et 74 % en valeur). Concernant l'appellation grignan-les-adhémar, le volume restant à vendre est de 6 490 hl. S'agissant de la commercialisation de la récolte 2016, l'état d'avancement est satisfaisant pour les côtes-du-rhône (CDR) et CDR villages. Concernant le CDR bio, le marché semble plus porteur. Pour l'AOP grignan-les-adhémar, les discussions sont en cours pour les rouges et rosés et bien avancées pour les blancs. Par contre, la situation est bien plus inquiétante pour les CDR blanc et les IGP. 2016 est aussi la première année de production de l'AOP CDR village Suze-la-Rousse, avec un volume revendiqué de 1 200 hl (800 en conventionnel et 400 en bio). La première cuvée sera commercialisée prochainement au caveau, le lancement étant prévu en mai lors de la fête de la vigne et du vin.
S'agissant des projets, la rénovation de la toiture du site du bas est devenue la priorité de l'année 2017. En matière d'animations au caveau, la prochaine est fixée le 8 avril autour du thème « vins et chocolats ». Les responsables travaillent aussi sur le projet d'un nouveau caveau de dégustation-vente en intégrant une démarche œnotouristique, suite à la réalisation de la déviation de Suze-la-Rousse prévue pour 2019-2020. Enfin, pour la partie conditionnée, une nouvelle gamme de Bib est en cours de production. Elle concerne des vins bio (blancs, rosés et rouges) et sera à la vente au caveau.
« Le marché du bio va se développer »
Denis Guthmuller, représentant l'ODG* côtes-du-rhône, a commenté le contexte de l'appellation CDR. Les cours actuels du marché se maintiennent (138 euros l'hl pour les rouges et rosés, 163 pour les blancs). Il en est de même pour les CDR villages et communaux (165 euros l'hl). Selon lui, le marché du bio va se développer et les prix vont progresser après une baisse de la production et une demande en augmentation à deux chiffres. De son côté, David Labaume, représentant l'ODG grignan-les-adhémar a fait le point de cette appellation. La Suzienne est le plus gros opérateur avec 24 000 hl produits sur les 65 500 de la récolte 2016 (en hausse de 12 %). Des modifications du décret vont permettre de vinifier en monocépage viognier avec 50 % minimum requis pour ce cépage. D'autre part, la nouvelle délimitation de l'aire est bien avancée et les résultats bientôt connus. Enfin, Jacques Tardieu et Serge Roux ont détaillé l'année du Cellier des Dauphins et dévoilé les nouveautés 2017 à l'occasion des 50 ans de la marque qui seront fêtés toute l'année.
* ODG : organisme de défense et de gestion.
Université du vin /
32 nouveaux sommeliers-conseil, cavistes
La 50e promotion de sommelier-conseil-caviste, composée de 32 stagiaires, a réuni des professionnels de la restauration régionale et internationale mais aussi des salariés d’entreprises commerciales et de domaines viticoles. Durant cette formation, les différents apprentissages ont amené les participants à découvrir la diversité des vins de France et des grands vignobles étrangers, mêlant la maîtrise des techniques de dégustation et la compréhension des facteurs influant sur la qualité des vins. Pour chaque stagiaire, l'objectif dans son projet professionnel est d’acquérir les clés de présentation et de valorisation d’un vin pour conseiller au mieux les clients en restaurant, cave ou bar à vin. Lors du stage pratique, chacun d’entre eux a eu l’occasion de côtoyer le milieu professionnel des entreprises, les vignerons de la région, les restaurants, les caves et domaines de la Vallée du Rhône. Les sommeliers-conseils-cavistes de cette session rejoindront désormais les anciens élèves de l’université du vin, réseau de contacts professionnels particulièrement riche et véritable ambassadeur des vins de la Vallée du Rhône.
