CDC et Valsoleil : aider les agriculteurs à « performer »

Prune Farque est responsable du service agronomique « grandes cultures » de Valsoleil et de la Coopérative Drômoise de céréales (CDC). Sa mission consiste à « apporter l'information technique la plus adaptée possible aux agriculteurs et techniciens, précise-t-elle. Cela « dans l'esprit d'accompagner la performance technico-économique et environnementale des exploitations ». En plus, en tant que responsable qualité, elle assiste le négociateur commercial de la CDC, Alain Daussan, dans la rédaction de cahiers des charges liés à la mise en place de contrats (spécifications, traçabilité..). Par exemple pour le soja destiné à l'alimentation humaine ou la filière du blé meunier...
Un conseil basé sur des observations
« Nous accompagnons nos adhérents en cherchant à limiter l'impact environnemental de leurs pratiques, explique Prune Farque. Les conseillers qui interviennent auprès d'eux ne sont pas rémunérés au chiffre d'affaires réalisé et sont régulièrement formés (Certiphyto, directive nitrate...). Nous recherchons les meilleures solutions pour nos coopérateurs. Notre conseil repose sur un trépied : des solutions techniques durables, au meilleur coût et limitant l'impact environnemental. »
Le service agronomique « grandes cultures » de Valsoleil et de la CDC appuie son conseil sur des observations de terrain, par le biais de suivis de parcelles de blé, colza, tournesol et maïs. Les informations ainsi recueillies circulent entre les techniciens et le service agronomique (dans les deux sens). Elles contribuent aussi à alimenter le BSV (bulletin de santé du végétal) et le Zoom grandes cultures (publication de la chambre d'agriculture de la Drôme). S'ajoutent un engagement dans des programmes d'observation plus poussés (comme, par exemple, Opti blé en 2015).
Des expérimentations
Parallèlement aux observations, le service agronomique grandes cultures de Valsoleil et de la CDC conduit des expérimentations. Il le fait soit en interne, soit en lien avec des réseaux régionaux tels qu'Arvalis-Institut du végétal, Terres Inovia, InVivo, Unisud (groupe d'achat dont fait partie Valsoleil) et la chambre d'agriculture de la Drôme. « Investir dans le domaine des expérimentations en collaboration avec les réseaux est un choix politique de nos entreprises, confie Prune Farque. Nous testons des solutions proposées par les fournisseurs et des solutions alternatives. Grâce à ces réseaux, nous pouvons mutualiser les résultats et consolider l'information. On est plus fort ensemble que seul. »
Valsoleil et la CDC mettent en place des essais dédiés aux variétés, à des produits phytosanitaires, la fertilisation, des solutions alternatives... A leur actif aussi, des prélèvements de terre pour mesure de reliquats azotés en sortie d'hiver (une quinzaine par an dans différents sols). Mais également des suivis tensiométriques dans différentes cultures pour les avertissements irrigation (démarrage et arrêt des arrosages, prise en compte des pluies...).
Préservation de l'environnement
« Nous ne parlons pas que produits, résume Prune Farque. Nous nous intéressons à l'agronomie, la biodiversité, la préservation des sols... Nous organisons des visites d'essais à l'attention des techniciens et des agriculteurs, des démonstrations de profils de sol avec la chambre d'agriculture de la Drôme et sa conseillère Marie-Pascale Couronne... » Et de signaler encore l'engagement de Valsoleil et de la CDC dans des programmes de préservation de l'environnement sur leur territoire : en participant aux réunions organisées par les gestionnaires des captages prioritaires, aux travaux des Sage(1) Molasse et Bièvre, aux réunions AEI(2) en Isère.
Annie Laurie
(1) Sage : schéma d'aménagement et de gestion des eaux.
(2) AEI : agriculture écologiquement intensive.
CDC-Valsoleil /
Les expérimentations 2015

En agriculture biologique, un produit proposé comme activateur de la nutrition et protection préventive a été testé sur trois parcelles de blé tendre. Une opération « pollinisateurs » a été mise en place avec un partenaire sur trois parcelles de colza. Le but était d'améliorer le rendement de la culture et sa teneur en huile en attirant des insectes butineurs sauvages et domestiques. A cet effet, une bande fleurie (trèfle, phacélie, bourrache et radis fourrager) a été implantée en bordure du colza et des ruches installées à proximité. Le semis d'une culture intermédiaire sous couvert de maïs a également fait l'objet d'une expérimentation, de même que l'épandage de trichogrammes dans des maïs avec un ULM.A.L.