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Viticulture

Cellier des dauphins : la culture du résultat

Lors de l'assemblée générale de l'Union des vignerons des Côtes du Rhône (UVCDR), les dirigeants ont esquissé ce que sera le futur de l’entreprise.
Cellier des dauphins :  la culture du résultat

Depuis sa nomination en décembre 2015, le nouveau directeur du Cellier des Dauphins, Bruno Vincent-Genod, essaye d'insuffler une nouvelle culture d'entreprise à l'Union des vignerons des Côtes du Rhône : celle du résultat. Le 20 juin à Tulette, lors de l'assemblée générale d'information de l'UVCDR (une habitude abandonnée depuis dix ans), il a fait part devant les sociétaires, administrateurs et cadres de la conjoncture et des moyens qui seront mis en œuvre pour continuer à faire de l'Union un leader, une référence et un exemple dans les vins de côtes-du-rhône. Le constat, tout d'abord, est celui d'une consommation de vins en France en baisse. Par ailleurs, l'UVCDR a vu son chiffre d'affaires export diminué de 6 % en 2015. La principale raison est la perte de marché au Benelux et en Scandinavie. Bruno Vincent-Genod estime nécessaire de redynamiser l'organisation, d'avoir moins de marques et de cuvées (aujourd'hui trop nombreuses) et d'avoir des exigences fortes aussi bien auprès des adhérents que des consommateurs. L'objectif est d'assurer aux premiers la meilleure rémunération possible et aux seconds la garantie d'une qualité égale dans le supérieur, ceci pour une identification et une fidélité à la marque. Une nouvelle gouvernance Serge Roux, président de l'UVCDR, ainsi que le directeur et les membres du nouveau directoire ont tour à tour développé ce que sera le futur de l'entreprise. Tout d'abord une nouvelle gouvernance avec un directoire qui remplace l'ancien directeur général. Ce directoire est composé de trois membres (Bruno Vincent-Genod, président, Jacques Mathieu, directeur financier, Sylvie Darves, secrétaire générale) assistés par un conseil de surveillance où siègent les présidents et directeurs des onze caves adhérentes. Le directeur a développé en dix points les nouvelles orientations, certaines ayant déjà été mises en œuvre depuis le début de l'année. Cela va des marques à la rentabilité en passant par les outils, les clients, l'innovation et la qualité. Certes, tout n'a pas été dévoilé mais on a senti une réelle volonté d'avancer vite avec des objectifs ambitieux et clairement identifiés. Une gamme structurée Derrière la marque leader « Cellier des Dauphins », tant dans l'entreprise qu'au niveau de l'appellation (première marque des côtes-du-rhône, première marque d'AOP en France et première marque en bio), l'UVCDR a structuré sa gamme (de Prestige à Signature en passant par le bio et Ballades). Ce dynamisme profite aux autres marques comme Les Dauphins (+ 8,5 % de croissance, 2,5 millions de cols en 2015 à l'export), Louis Mousset (en CHR(1) avec des vins haut de gamme), La Résistance (sans sulfite), Boissy-Delaigue et les marques de distributeurs (MDD). En vins rosés, dont le marché est porteur, une nouvelle gamme va voir le jour (avec le chef Guy Martin comme figure de proue). Nouvelle stratégie pour l'export Sachant que la croissance sera trouvée à l'exportation, la marque Les Dauphins doit se développer. Si la stratégie n'a pas été donnée, il semble que des décisions seront prises d'ici peu avec, notamment, un protocole en cours d'établissement avec le groupe coopératif In Vivo(2). L'objectif est d'augmenter les volumes en trouvant une nouvelle rentabilité sur ces marchés. Ce protocole serait le pendant à l'export de l'activité de la société CJW (Cellier des Dauphins, Jaillance, Wolfberger) avec toutefois le souci que l'UVCDR conserve son autonomie de négociation et sa politique commerciale.

 

(1) CHR : café , hôtellerie, restauration. (2) InVivo : avec InVivo Wine, le groupe InVivo (216 coopératives sociétaires en 2015) a pour ambition de structurer un pôle vin français puissant, créateur de valeur en France et à l'international. InVivo s'appuie sur sa connaissance du secteur viticole en amont, son expérience de l'export et ses implantations dans 28 pays (particulièrement en Europe, Asie, Amérique du Sud).

 

Repères  :

Avec les derniers mouvements d’adhérents, l'UVCDR (Cellier des Dauphins) regroupe désormais onze caves coopératives, soit près de 3 000 vignerons. Sur plus de 20 000 hectares, sont produits 900 000 hectolitres soit 30 % de l’appellation côtes-du-rhône. L'an dernier, 46,5 millions de cols ont été commercialisés dont 18 millions sous la marque « Cellier des Dauphins » (33 millions en France et 13,5 à l’export). L'UVCDR a généré plus de 94 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie 111 personnes. Plus de de 30 % de son activité est réalisée à l’exportation dans plus de 50 pays.  

 

Projet / S'engager dans le développement durable

Jean Luc Bergès, président de l'association Vignerons en développement durable (VDD).

Pour réfléchir au futur de l’entreprise et à l’image que ses sociétaires et ses produits doivent véhiculer, les responsables avaient invité les dirigeants de l’association Vignerons en développement durable (VDD) à venir présenter leur action. VDD est une marque portée par une association de caves viticoles leaders soucieuses de s’impliquer dans une démarche de développement durable forte. Cette démarche, bâtie sur 37 engagements, est la seule dédiée au monde du vin. Elle bénéficie depuis sa création de l’appui des institutions locales, nationales et professionnelles. Depuis dix ans, avec le groupe Institut coopératif du vin, VDD a permis de fédérer sur des bases communes de gouvernance, de production et d’organisation de nombreuses caves coopératives (dont deux membres fondateurs en Drôme : Jaillance à Die et la Cave de Tain). Tour à tour, Jean Louis Berges (directeur de Jaillance et président de VDD), Jacky Teyssot (vice-président de Jaillance et vigneron) et Céline Mayot (directrice de VDD) ont présenté l’association. Celle-ci compte 17 caves adhérentes dans tous les vignobles et peut déjà se targuer de produire plus de 2,5 % de la production française de vin (28 000 vignerons sur 21 000 hectares). Il semble que les dirigeants du Cellier vont encourager leurs caves adhérentes à poser leur candidature à l’adhésion (ce qui n’est pas qu’une simple formalité). Cela engagera les adhérents à de nouvelles pratiques (culture, gouvernance, production) se rapprochant de plus en plus de la norme Afnor NF Iso 26 000, autrement dit vers la responsabilité sociétale et environnementale (RSE).