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Projet stratégique

Chambre d'agriculture : cap sur 2025

La chambre d'agriculture de la Drôme a fait de sa stratégie de mandature le sujet central de sa dernière session. Autour de six défis, l'établissement veut s'ouvrir davantage et devenir plus entrepreneurial.
Chambre d'agriculture : cap sur 2025

Les élus de la chambre d'agriculture de la Drôme se sont réunis en session le 30 septembre à Etoile-sur-Rhône, au centre des Clévos. Après une matinée principalement consacrée au budget et à l'actualité (lire page 3), l'après-midi était dédiée au projet stratégique de la compagnie. Avec ce projet intitulé « Cap 2025, ensemble, cultivons notre avenir », « nous réaffirmons que notre mission est de travailler pour toutes les agricultures et avec l'ensemble des agriculteurs qui nous sollicitent », a déclaré Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme. Notre rôle est bien de dégager les voies d'avenir ».
Elaborée à l'issue de rencontres avec des agriculteurs, élus territoriaux, responsables d'outils économiques, d'administrations, entre autres, cette stratégie de mandature s'appuie sur plusieurs « défis » que les membres du bureau ont détaillés. La chambre d'agriculture, qui revendique une place centrale dans « l'écosystème agricole », entend ainsi développer une agriculture innovante, attractive, durable et à haute valeur ajoutée, en faisant des attentes de la société une opportunité. Elle met également l'accent sur l'accompagnement du monde agricole dans sa transition face aux évolutions climatiques, sociétales, technologiques. Et elle se place en première ligne afin de concilier le maintien des facteurs de production (foncier, eau, sol, biodiversité...) avec les attentes des autres secteurs.

Des objectifs chiffrés

Tour à tour, les membres du bureau ont expliqué les défis et engagements du projet stratégique 2019-2025 de la chambre d'agriculture de la Drôme.
© journal L'Agriculture DrômoiseTour à tour, les membres du bureau et le directeur ont expliqué les défis et engagements du projet stratégique 2019-2025 de la chambre d'agriculture de la Drôme.
© journal L'Agriculture Drômoise

Le projet prévoit ainsi de renforcer la place de l'agriculture dans l'économie départementale en assurant le maintien d'un tissu agricole dense. Des objectifs chiffrés sont donnés : 120 cédants rencontrés par an (contre 50 aujourd'hui) et plus de 120 porteurs de projets accompagnés annuellement. Par ailleurs, pour répondre à la demande sociétale d'une alimentation saine et locale, la chambre d'agriculture prévoit d'accompagner la création de trois nouveaux points de vente collectifs d'ici 2025. Elle s'engage aussi à développer les systèmes de production de demain en accompagnant cinq projets pilotes et trois nouveaux dispositifs sur la plateforme Tab*.
En matière de certification environnementale, est fixé l'objectif de 30 % d'exploitations en haute valeur environnementale (HVE) niveau 3 d'ici cinq ans (dont 80 % dans les périmètres de captages d'eau prioritaires). Et pour sécuriser l'accès à l'eau, est affichée l'intention de dix nouvelles retenues collinaires en secteurs déficitaires, ainsi que la généralisation de l'usage des outils de pilotage de l'irrigation.

« Moins consulaire et plus entrepreneuriale »

Les élus de la chambre d'agriculture de la Drôme se sont réunis en session le 30 septembre à Etoile-sur-Rhône, au centre des Clévos.
© journal L'Agriculture Drômoise

Dans son projet, la chambre d'agriculture s'engage à faire bénéficier les agriculteurs des avancées procurées par l'apport des nouvelles technologies et du numérique. Deux nouveaux outils seront ainsi testés chaque année. Par ailleurs, pour faciliter la transition énergétique des exploitations, un travail sera mené afin de développer l'implantation de surfaces photovoltaïques sur les toitures de bâtiments agricoles. Cela apportera aux agriculteurs une source de revenus complémentaires ou des économies en cas d'autoconsommation de l'énergie produite. Enfin, l'établissement entend occuper une place d'acteur majeur du développement des exploitations et du conseil. Son objectif : que la moitié des agriculteurs soit en relation avec elle, de manière individuelle ou collective.
« La chambre d'agriculture doit s'adapter et continuer à prendre des risques. Elle doit être plus agile et réactive », a indiqué son président. Face à la menace d'un budget amputé de 600 000 euros avec la possible baisse de la TATFNB l'an prochain (lire page3), « notre choix n'est pas un plan social mais de devenir plus entrepreneurial et moins consulaire, a-t-il ajouté. Ce qui nous intéresse, c'est la réussite de l'agriculture et des agriculteurs. »

Christophe Ledoux

* Tab : techniques alternatives et bio.

Ils ont dit /

Stéphanie Oliveira, membre du bureau de la chambre d'agriculture : « L'agriculture de demain sera jeune, résiliente, ouverte et connectée. Nous devons tester et rendre accessible de nouvelles technologies, mettre le numérique au service des agriculteurs. »
Sandrine Roussin, vice-présidente : « La transmission des exploitations est un point fort du projet stratégique. Nous devons mieux faire connaître les outils existants comme le Point accueil transmission, le répertoire départ installation. »
Grégory Chardon, membre : « Nous devons promouvoir auprès des consommateurs la richesse de l'agriculture drômoise en termes de signes de qualité, de premier département bio de France, de densité des points de vente directe et d'orientation vers la haute valeur environnementale (HVE). »
Nathalie Gravier, membre : « Face aux évolutions climatiques, nous devons poursuivre à travers les fermes expérimentales les programmes d'essais qui débouchent sur des solutions concrètes pour les agriculteurs. »
Bruno Darnaud, secrétaire : « L'eau est un enjeu capital pour l'agriculture. En matière de recherche et d'innovation, la plateforme Tab* doit aller vers une deuxième phase pour tester de nouvelles espèces tolérantes à la sécheresse, de nouveaux systèmes agronomiques. »
Thierry Mommée, membre : « L'agriculture est un acteur de la transition énergétique. Et la chambre d'agriculture possède une multiplicité de compétences pour agir auprès des agriculteurs, en lien avec les territoires. »
Pierre Combat, vice-président : « Le conseil apporté par la chambre d'agriculture, laquelle possède une large gamme d'expertises pour tous les modèles agricoles, se fait en toute indépendance. Le seul objectif, c'est la réussite des agriculteurs. »
Jean-Pierre Royannez, président : « Nous croyons au formidable potentiel de l'agriculture drômoise et devons être à la hauteur des attentes des agriculteurs, des territoires, des outils économiques. Notre projet est ouvert, ambitieux, courageux et novateur afin de garder une longueur d'avance. »
Damien Colin, directeur : « Nous voulons aller vers une chambre d'agriculture inspirante, ouverte sur son environnement et qui fait valoir ses compétences. Une chambre 3.0. au service du monde agricole. »