Chambre d'agriculture : cap sur 2025

Les élus de la chambre d'agriculture de la Drôme se sont réunis en session le 30 septembre à Etoile-sur-Rhône, au centre des Clévos. Après une matinée principalement consacrée au budget et à l'actualité (lire page 3), l'après-midi était dédiée au projet stratégique de la compagnie. Avec ce projet intitulé « Cap 2025, ensemble, cultivons notre avenir », « nous réaffirmons que notre mission est de travailler pour toutes les agricultures et avec l'ensemble des agriculteurs qui nous sollicitent », a déclaré Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme. Notre rôle est bien de dégager les voies d'avenir ».
Elaborée à l'issue de rencontres avec des agriculteurs, élus territoriaux, responsables d'outils économiques, d'administrations, entre autres, cette stratégie de mandature s'appuie sur plusieurs « défis » que les membres du bureau ont détaillés. La chambre d'agriculture, qui revendique une place centrale dans « l'écosystème agricole », entend ainsi développer une agriculture innovante, attractive, durable et à haute valeur ajoutée, en faisant des attentes de la société une opportunité. Elle met également l'accent sur l'accompagnement du monde agricole dans sa transition face aux évolutions climatiques, sociétales, technologiques. Et elle se place en première ligne afin de concilier le maintien des facteurs de production (foncier, eau, sol, biodiversité...) avec les attentes des autres secteurs.
Des objectifs chiffrés
Le projet prévoit ainsi de renforcer la place de l'agriculture dans l'économie départementale en assurant le maintien d'un tissu agricole dense. Des objectifs chiffrés sont donnés : 120 cédants rencontrés par an (contre 50 aujourd'hui) et plus de 120 porteurs de projets accompagnés annuellement. Par ailleurs, pour répondre à la demande sociétale d'une alimentation saine et locale, la chambre d'agriculture prévoit d'accompagner la création de trois nouveaux points de vente collectifs d'ici 2025. Elle s'engage aussi à développer les systèmes de production de demain en accompagnant cinq projets pilotes et trois nouveaux dispositifs sur la plateforme Tab*.
En matière de certification environnementale, est fixé l'objectif de 30 % d'exploitations en haute valeur environnementale (HVE) niveau 3 d'ici cinq ans (dont 80 % dans les périmètres de captages d'eau prioritaires). Et pour sécuriser l'accès à l'eau, est affichée l'intention de dix nouvelles retenues collinaires en secteurs déficitaires, ainsi que la généralisation de l'usage des outils de pilotage de l'irrigation.
« Moins consulaire et plus entrepreneuriale »
Dans son projet, la chambre d'agriculture s'engage à faire bénéficier les agriculteurs des avancées procurées par l'apport des nouvelles technologies et du numérique. Deux nouveaux outils seront ainsi testés chaque année. Par ailleurs, pour faciliter la transition énergétique des exploitations, un travail sera mené afin de développer l'implantation de surfaces photovoltaïques sur les toitures de bâtiments agricoles. Cela apportera aux agriculteurs une source de revenus complémentaires ou des économies en cas d'autoconsommation de l'énergie produite. Enfin, l'établissement entend occuper une place d'acteur majeur du développement des exploitations et du conseil. Son objectif : que la moitié des agriculteurs soit en relation avec elle, de manière individuelle ou collective.
« La chambre d'agriculture doit s'adapter et continuer à prendre des risques. Elle doit être plus agile et réactive », a indiqué son président. Face à la menace d'un budget amputé de 600 000 euros avec la possible baisse de la TATFNB l'an prochain (lire page3), « notre choix n'est pas un plan social mais de devenir plus entrepreneurial et moins consulaire, a-t-il ajouté. Ce qui nous intéresse, c'est la réussite de l'agriculture et des agriculteurs. »
Christophe Ledoux
* Tab : techniques alternatives et bio.