Charles & Alice affiche sa stratégie en matière d’environnement
L’entreprise Charles & Alice, implantée à Allex (Drôme) et à Monteux (Vaucluse), donne un coup d’accélérateur à ses engagements environnementaux en matière de réduction d’eau, de développement d’énergies renouvelables et de gestion des déchets.

Spécialiste des desserts aux fruits, le groupe Charles & Alice, leader sur le marché du sans sucre ajouté (60 % des parts de marché), affirme son engagement pour limiter son empreinte environnementale depuis de nombreuses années. Certifiée norme ISO 14001 depuis 2003, puis ISO 50001 en 2016, l’entreprise poursuit ses efforts pour économiser les ressources naturelles. A l’occasion d’une visite d’usine le 28 octobre dernier, le PDG du groupe, Thierry Goubault, a d’ailleurs présenté devant la presse ses engagements dans ce domaine à l’horizon 2025. Charles & Alice a par exemple créé un champ solaire de 3 000 m² sur son site drômois avec des panneaux photovoltaïques, pour limiter au maximum les consommations d’énergie. « Cet équipement génère 5 % de l’électricité consommée par le site d’Allex », explique Fabien Ployon, directeur industriel. En 2022, une ombrière photovoltaïque de 2 700 m² sera également installée.
La réduction de la consommation en eau est également un sujet majeur pour l’équipe dirigeante. La PME a en effet investi près de 2 M€ dans un nouvel équipement de réception de pommes, comprenant un système de recyclage des eaux de lavage. Cette nouvelle unité permet à l’entreprise de répondre à une double ambition : améliorer la gestion de ses approvisionnements en assurant un tri des pommes en fonction des origines ou des variétés, mais aussi réaliser des économies d’eau, avec une réduction de 80 % de la consommation.
95 % des déchets valorisés
Parmi les autres engagements de Charles & Alice, la valorisation et le recyclage des déchets. « Aujourd’hui, 95 % des déchets de l’entreprise sont recyclés », a déclaré Thierry Goubault, PDG du groupe. L’objectif à atteindre d’ici 2025 est de 98 %.
Les biodéchets (50 %) sont valorisés au travers d’unités de méthanisation pour produire de l’électricité ou du gaz. « Jusqu’à présent, et depuis une dizaine d’années, nous envoyons nos déchets organiques dans une unité de méthanisation en Ardèche, explique Fabien Ployon, directeur industriel. Désormais, nous travaillons avec la nouvelle unité installée à Vaunaveys-La-Rochette (lire ci-contre), à huit kilomètres d’ici, à qui nous fournissons 20 % de sa capacité de production de gaz ». Enfin, côté produits, l’entreprise emploie depuis mars 2021 des pots recyclables en restauration hors foyer (RHF) avec l’objectif, d’ici 2022, que l’ensemble des contenants soient recyclables. « La transition écologique a un coût. Des efforts réguliers et importants sont réalisés chez Charles & Alice avec près de 10 M€ d’investissements, en partenariat avec des professionnels du recyclage », conclut Thierry Goubault.
Amandine Priolet
En quelques chiffres…
Date de création : 1976.
Deux ateliers de fabrication : Allex (26) et Monteux (84).
Un site administratif : Rovaltain (26).
450 collaborateurs.
Chiffre d’affaires : 161 M€ en 2020.
A Allex :
200 employés.
50 000 T de produits finis par an.
500 millions de pots de compote produits par an.
5 lignes de production.
Bâtiment de 15 000 m².

Matières premières : des opportunités à pourvoir
Fruit de base des desserts aux fruits de Charles & Alice, la pomme est minutieusement sélectionnée afin de garantir le goût et la qualité des produits transformés. La gamme phare de l’entreprise, « sans sucres ajoutés », bénéficie de pommes françaises. « Nous privilégions les vergers situés à moins de 160 kilomètres de notre site », assure Mathurin Ceyrac, directeur de l’usine de fabrication à Allex. « Actuellement, nous avons les quantités nécessaires en pommes. En revanche, nous connaissons un gros déficit sur les poires », annonce Thierry Goubault, le PDG. Le groupe Charles & Alice a d’ailleurs pris des engagements en ce sens avec des arboriculteurs français, qui ont planté des vergers il y a deux ans. La problématique est la même en abricots et pêches, ce qui contraint les dirigeants de l’entreprise à se tourner vers des marchés européens. Le marché est également fortement déficitaire sur les fruits rouges. « Nous avons créé une filière française fraises et framboises mais les quantités sont encore trop faibles », regrette Thierry Goubault. Charles & Alice lance donc un appel aux producteurs de fruits. Le groupe propose une contractualisation pouvant s’étendre de 3 à 5 ans, voire plus en cas de plantation de nouveaux vergers.
A. P.
