Charles & Alice recherche des arboriculteurs

Qu'on se le dise : la société drômoise Charles & Alice est en quête de nouveaux fournisseurs - en pommes et en poires bio - et le fait savoir. Avec un chiffre d'affaires de 143 millions d'euros, et une hausse des volumes, le bilan 2016 est jugé positif. Et les perspectives restent intéressantes. Il faut dire que la croissance de la société se confirme au fil des années, s'appuyant notamment sur le développement de sa gamme de produits.
Le secteur des compotes au rayon frais affiche un certain dynamisme : parmi ses segments, le volume des desserts aux fruits « sans sucres ajoutés» connaît une hausse de 25,8 % ; celle des desserts bio - lancés en 2010 - s'élève à 28 %. L’offre RHF (restauration hors-foyer) du groupe continue également de progresser.
Un approvisionnement français privilégié
Seulement voilà, afin de pouvoir répondre à la demande, l'entreprise va devoir travailler avec de nouveaux arboriculteurs bio. Charles & Alice travaille actuellement avec une vingtaine de producteurs bio, mais le groupe reste ouvert à de nouvelles collaborations. «Il y a de plus en plus de demandes, en GMS, comme en RHF. Afin de pouvoir répondre à cette demande croissante, nous recherchons de nouveaux producteurs certifiés bio. Nous avons noué depuis plusieurs années des contacts avec une vingtaine d'arboriculteurs, mais notre approvisionnement dans le Sud-Est est aujourd'hui insuffisant. Nous en recherchons donc de nouveaux, voire dans d'autres régions de France », explique Mélanie Bordet, acheteuse matières premières, au sein du groupe agroalimentaire drômois.
L'approvisionnement veut en effet être 100 % français, du moins sur la gamme bio. Mais des efforts sont également menés en ce sens sur le conventionnel. Un argument de vente - c'est précisé sur les emballages - mais aussi une valeur de l'entreprise, qui reste attachée à son territoire. Chaque année, ce sont ainsi plusieurs milliers de tonnes de pommes bio et de poires qui sont achetées.
Un vrai partenariat
Mais il en manque désormais. Afin d'y remédier, Charles & Alice recherche donc de nouveaux volumes. «Toutes les dimensions sont possibles, de deux camions à plusieurs centaines de tonnes, précise Mélanie Bordet.Et ce, dès la récolte à venir. Nous veillons à ce que ce soit également le plus local possible. »Et plutôt que de parler d'une relation client-fournisseur, elle préfère parler d'une relation entre partenaires. «Nous n'avons pas de service technique pour accompagner les arboriculteurs. Toutefois, nous sommes sans cesse en relation avec eux et échangeons sur le calibre ou encore les attaques de ravageurs. Des paramètres qui peuvent influencer sur la qualité et le potentiel de conservation. Au moment de la récolte, nous sommes aussi présents sur les vergers afin de se rendre compte du potentiel qualitatif et afin d'effectuer des prélèvements. Le bagage que nous possédons nous permet de comprendre les problématiques des vergers. Nous avons aussi une vision globale. Nous connaissons donc les quantités, les variétés, la disponibilibité. À partir de ces éléments, nous allons pouvoir établir les plannings de fabrication. Nos arboriculteurs partenaires sont les premiers à rentrer dans ces plannings. Ensuite, nous irons acheter ailleurs », souligne-t-elle aussi.
« Main dans la main »
Un discours auquel adhère volontiers Nicolas Berger, pommiculteur (40 ha) à Althen-des-Paluds, près de Monteux, dans le Vaucluse. Au plus près, donc, du second site de production de Charles & Alice. L'exploitant, qui se dit satisfait de cette collaboration, travaille avec l'entreprise depuis plusieurs années. «Nous commercialisons tout notre volume de pommes industrie avec Charles et Alice. Quand ils ont un souci, nous essayons de trouver une solution. Cela reste un client mais nous travaillons vraiment main dans la main. Lorsque nous plantons de nouvelles variétés, nous leur demandons par exemple si ça peut les intéresser à long terme », raconte-t-il. Le groupe l'a aussi accompagné lors de sa période de conversion à l'agriculture biologique. «Nous avons trouvé des debouchés pour ses produits, tout en les valorisant mieux que le conventionnel », précise également Mélanie Bordet.
Même écho du côté de Loriol-sur-Drôme, sur l'exploitation de Marc Fauriel. Lui aussi travaille avec Charles & Alice. La proximité géographique est là encore évidente. Entre autres productions, le Gaec familial produit près de 1 000 tonnes de pommes par an (chiffre 2016), sur 29 hectares. Un tiers de ce volume est commercialisé auprès de Charles & Alice. Un vrai débouché, qui participe à la viabilité de l'exploitation. «Il y a la proximité, la réactivité, la contractualisation sur du long terme, indique notamment Marc Fauriel. Ce sont des éléments importants qui caractérisent notre collaboration. C'est un partenariat qui va dans les deux sens. On sait où on va. »
A. T.
Pour plus de renseignements, contactez Mélanie Bordet au 04 75 62 97 44.
Charles & Alice / Chiffes clé 2016Chiffre d'affaires : 143 millions d’euros+ 12,8 % en volume (par rapport à 2015).57 % du chiffre d’affaires est réalisé sous la marque Charles & Alice380 collaborateurs. |