Christophe Charransol : « Ensemble, sinon rien »
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A 39 ans, le nouveau président du Cellier des Dauphins, Christophe Charransol, a déjà été à la tête de nombreuses organisations professionnelles. Après des études agricoles au lycée viticole d'Orange, puis au lycée Pétrarque d'Avignon, il s'installe en 2002 à Richerenches, son village natal, où il rejoint son père dans l'exploitation familiale, qui compte alors 28 hectares de vigne et lavandin. Mais rapidement, la crise viticole de 2005 sévit. « J'ai compris à ce moment-là que travailler ne suffit pas. Il faut aussi se défendre face aux difficultés, chercher des solutions et agir. » Démarre alors pour lui les premiers engagements, qui prendront de l'ampleur.
En 2006, il devient président du syndicat des vignerons de Grillon-Richerenches. Il s'engage aussi auprès des Jeunes Agriculteurs de son canton, puis du département comme président de 2010 à 2013. Il accède ensuite à la présidence des JA de la région Paca de 2012 à 2014. « L'échelon régional est très important. Il permet d'être plus efficace pour faire remonter les problématiques jusqu'au ministère. Cette expérience m'a beaucoup apporté, en rencontres humaines d'abord. Et puis, j'ai énormément appris : à argumenter, à changer de regard... Je conseille à tous les jeunes de s'engager, c'est très formateur et motivant ! »
Multiples casquettes
En 2012, Christophe Charransol entre au bureau du syndicat général des vignerons des Côtes-du-Rhône, à la demande du président Philippe Pellaton. C'est aussi le moment où il intègre le conseil d'administration de la fédération de Vaucluse de Groupama Méditerranée. En parallèle, Christophe Charransol entre au conseil d'administration de Groupama Méditerranée et devient par ailleurs en 2013 vice-président de la chambre d'agriculture de Vaucluse. Il siège à la commission départementale d'orientation de l'agriculture, où il est appelé à se prononcer sur les dossiers d'installation. Il intervient également sur les dossiers viticoles, en tant que président du GDA viticole. Par ailleurs, cette année-là, Christophe Charransol devient président de la cave coopérative de Richerenches, adhérente du Cellier des Dauphins, dont il devient de facto administrateur. « Tout s'enchaîne », constate-t-il. Entré en septembre 2017 au sein du bureau du Cellier, il est élu le 13 juin dernier à la tête de l'Union des vignerons des Côtes-du-Rhône.
Ensemble, vers le même cap
A Tulette, le Cellier des Dauphins est un acteur majeur de l'appellation Côtes-du-Rhône. C'est l'outil de commercialisation mutualisé de onze caves (pour plus de 50 % de leur production), mobilisant 120 salariés, pour environ 300 000 hectolitres de vin. « J'ai accepté cette responsabilité à la condition de travailler en équipe avec le bureau et le conseil d'administration. C'est ainsi que je vois les choses, pour être efficace : décloisonner, échanger entre élus et opérationnels, et trouver les synergies entre ce que chacun peut apporter à l'entreprise commune. Ce gros navire qu'est le Cellier voguera d'autant mieux que nous unirons nos efforts, vers le même cap. J'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur une équipe motivée très professionnelle, donc tous les ingrédients sont là pour progresser et perdurer. »
La question, au final, n'est-elle pas aussi comment cumuler autant de 'casquettes' pour un seul homme ? « Pour honorer mes divers engagements et continuer à m'occuper de mon exploitation et consacrer du temps à ma famille, qui me sont si précieuses, je recherche l'équilibre. Je veille à ce que chacun des piliers de ce triptyque reste solide, confie-t-il. En 2016, à la naissance de ma fille, j'ai donc embauché un salarié agricole permanent pour me seconder sur l'exploitation. Et aujourd'hui, pour nos 39 hectares, nous venons d'obtenir le label haute valeur environnementale (HVE). Relever tous ces défis seul serait impossible. J'ai besoin de "faire ensemble", avec le soutien des miens. »