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Vin

Clairette de Die : « continuer l'aventure du rosé »

Après une année 2017 compliquée puis le coup d'arrêt, début 2018, de la clairette de Die rosé, les viticulteurs du Diois veulent positiver.
Clairette de Die : « continuer l'aventure du rosé »

« Notre syndicat fête cette année ses 110 ans », a tenu à souligner Fabien Lombard en ouvrant, en tant que président, l'assemblée générale du Syndicat de la clairette de Die et des vins du Diois, le 30 mars à Vercheny. Une manière de rappeler la longue histoire du vignoble diois. Et ce, après l'annulation par le Conseil d'Etat, le 12 janvier dernier, de l'arrêté autorisant à produire de la clairette de Die rosé au motif d'une condition d'antériorité non remplie. Pour les viticulteurs du Diois, la pilule reste amère car il n'est plus possible de produire de clairette de Die rosé ni d'en vendre. « On ne peut balayer tout un stock, a lâché Fabien Lombard. La clairette, c'est le poumon économique de notre vallée. »

Une médiation avec l'AOC Cerdon

Depuis le 12 janvier, « nous cherchons des pistes pour continuer l'aventure du rosé », a-t-il expliqué. Le syndicat a ainsi rencontré l'Inao et des administrations, fait une analyse juridique de la situation et examiné la loi de 1957. Celle-ci interdit la fabrication de vins mousseux autres que la « clairette de Die » à l'intérieur de l'aire délimitant l'AOC. De plus, a été validé le principe d'une médiation, mi-avril, avec les représentants du syndicat des vins du Bugey, à l'origine des recours contre la clairette de Die rosé. « Il faut que les producteurs de l'AOC Cerdon comprennent que nous ne sommes pas concurrents. Nous devons leur en amener la preuve. Qu'ils comprennent que l'économique doit l'emporter, a souligné Fabien Lombard. Notre priorité est de pouvoir continuer à commercialiser ce qui a été déjà produit en clairette de Die rosé. » Un travail est également mené pour aller vers un nouveau cahier des charges.

Retour à Inter-Rhône

Pour s'ouvrir de nouveaux marchés, notamment à l'export, les adhérents du Syndicat de la clairette de Die et des vins du Diois ont adopté le principe d'adhérer à Inter Rhône, l'interprofession des vins de Côtes-du-Rhône.
© Journal L'Agriculture Drômoise

Au bilan de l'année 2017, l'un des faits marquants reste le gel d'avril, qui a frappé durement l'ensemble du vignoble. Les chiffres historiquement bas de la récolte témoignent de l'intensité de l'aléa. A cela, s'ajoute une baisse de 6 % des sorties de chais pour la clairette de Die blanche, une situation jugée « inquiétante », même si les ventes de crémant de Die, de Coteaux de Die et de Châtillon-en-Diois ont, elles, progressé. Pour faire face à cette contraction du marché, l'un des axes du syndicat consiste à « prendre le virage de l'interprofession », a expliqué Fabien Lombard. Autrement dit, adhérer à Inter Rhône afin de bénéficier de ses actions à l'exportation. L'ensemble des adhérents (une seule abstention) a voté favorablement à cette orientation. Pour mémoire, le syndicat avait quitté Inter Rhône en 2007. C'est donc un retour.

Recul de la flavescence dorée

A cette assemblée générale, un point a aussi été fait sur la lutte contre la flavescence dorée. 1 070 hectares (ha) ont été prospectés l'an dernier sur les communes d'Aurel, Barsac, Pontaix et Vercheny. Les résultats montrent un recul de la maladie depuis 2015, année de la découverte d'un foyer à Aurel. Les prospections se poursuivront cette année.
Par ailleurs, s'agissant des contrôles internes, 298 ha de vignobles ont été concernés en 2017. Avec 97 % de parcelles conformes, les résultats ont été jugés très satisfaisants. Il en a été de même avec les produits (103 échantillons dégustés). « Ce travail permet de garantir aux consommateurs une excellente qualité », a fait remarquer Fabien Lombard.
Enfin, comme l'an dernier, les actions de promotion de l'appellation vont se poursuivre. A noter, la sixième édition des « Espiègleries », festival de la clairette, se déroulera du 10 au 12 mai à Aurel et Die.

Christophe Ledoux

Récoltes et sorties 2017

- Clairette de Die méthode ancestrale : 42 050 hl (87 314 en 2016) / 73 172 hl (76 006 en 2016).
- Clairette de Die brut : 3 685 hl (6 019 en 2016) / 5 080 hl (5 244 en 2016)
- Crémant de Die : 473 hl (3 010 en 2016) / 2 002 hl (1 725 hl en 206)
- Châtillon-en-Diois : 534 hl (1 693 en 2016) / 1 503 hl (1 417 hl en 2016)
- Coteaux de Die : 51,82 hl (48 en 2016) / 48,25 hl (44 hl en 2016)

 

Cépages résistants

Soucieux des enjeux liés aux traitements de la vigne, le Syndicat de la clairette de Die a entamé une réflexion sur la mise en place d'un programme de sélection de cépages muscat résistants à l'oïdium et au mildiou. 2 387 pépins ont été obtenus et mis en germination fin 2017. Environ 1 400 plantules seront testées en laboratoire pour vérifier la présence de gènes de résistance. En 2018, « l'objectif est d'obtenir une population d'au moins 60 souches résistantes, lesquelles seront implantées dans le vignoble et suivies sur le plan agronomique, a expliqué Nicolas Fermond, conseiller viticole à Jaillance. Ceci afin d'obtenir quelques variétés résistantes. Un travail de longue haleine. »
Par ailleurs, les conclusions de l'expérimentation « arômes muscat » menée de 2014 à 2016 ont été présentées par Olivier Garcia, conseiller viticole à la chambre d'agriculture.