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Coopérative vinicole

Clairmont en quête d'associés-vignerons

La cave Clairmont cherche de nouveaux adhérents pour compenser des départs à la retraite qui s'annoncent. Afin d'aider des jeunes à se lancer, elle leur propose un accompagnement financier et technique.
Clairmont en quête d'associés-vignerons

Installée à Beaumont-Monteux, Clairmont est une petite cave coopérative. « C'est un collectif dynamique qui s'appuie sur des valeurs familiales, de passion, de respect et d'échange », souligne sa directrice générale, Carol Lombard. Elle met également l'accent sur la santé économique de la structure et l'illustre avec quelques chiffres parlants. Ainsi, entre 2011 de 2016, les ventes de Clairmont ont affiché une croissance de 145 % en vins conditionnés (bouteilles et bag-in-box) et de 316 % en bouteilles de Crozes-Hermitage rouge. La rémunération de ses adhérents a progressé de 30 %. Quant à son chiffre d'affaires, il a augmenté de 19 % en 2016 et de 35 % depuis 2014.
Toutefois, parmi les familles-associées composant la coopérative, des départs en retraite s'annoncent sans succession. Aussi, pour préparer son avenir, la cave est en quête de nouveaux adhérents. Elle a fait le choix de « miser sur l'ouverture et la jeunesse ». Sont ciblés des viticulteurs ou viticulteurs en devenir sur un vignoble en cru des côtes-du-rhône septentrionales ou en IGP collines rhodaniennes. Pour soutenir des vignerons en devenir, Clairmont a construit un plan d'accompagnement financier et technique.

Un accompagnement sur mesure

Clairmont aidera les vignerons en devenir s'engageant à ses côtés avec un plan d'accompagnement financier et technique. Ce plan a été officialisé avec une convention signée entre les présidents de la cave et du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, Jean-Michel Borja et Jean-Pierre Gaillard.

 

Ce plan « jeunes » a été officialisé le 9 février par la signature d'une convention de partenariat entre le président de Clairmont, Jean-Michel Borja, et celui du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, Jean-Pierre Gaillard. Ce dernier a salué « la volonté d'un groupe de se prendre en main ».
Avant de dévoiler le contenu du plan, Jean-Michel Borja a appuyé : « Nous sommes dans une dynamique de croissance relativement importante. Pour qu'une coopérative vive, il faut des renouvellements de générations. Aux jeunes vignerons en devenir, nous proposons un accompagnement sur mesure. Nous leur offrons nos expertises et plusieurs niveaux d'aide pour se lancer, sous réserve qu'ils acceptent de s'engager à nos côtés(*) ». Et de signaler que deux jeunes femmes avaient déjà bénéficié de ces mesures, avant même la signature de la convention. Il s'agit de Marie-Laure Laurent et Barbara Schmid-Borja. « Deux vigneronnes qui vont aider à faire baisser la moyenne d'âge. » La vigne de la première va entrer en production à l'automne prochain, celle de la seconde en 2018.

Un volet financier

L'accompagnement financier de ce plan se déploie en deux volets. Le premier est le financement de l'investissement et des frais de mise en production, avec un soutien du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes (qui pourra être étendu au Crédit Agricole Centre Est). La banque propose des prêts à taux préférentiel et un différé de remboursement pouvant aller jusqu'à quatre ans. « Cela permettra au vigneron qui plantera sa première vigne de pouvoir rembourser quand il commencera à toucher la rémunération de sa première récolte », a commenté Jean-Michel Borja. Deuxième volet, Clairmont consentira une avance de trésorerie dès janvier suivnat la première récolte. Elle sera de 100 % la première année et de 25 % la suivante. Les frais financiers liés à cette avance seront pris en charge par la cave. « Ainsi, le jeune pourra démarrer dans de bonnes conditions, du moins nous l'espérons », a ajouté le président de la coopérative.

Un volet administratif et technique

La cave se propose aussi d'apporter un soutien dans les démarches administratives : mise en relation avec FranceAgriMer, le service de la viticulture (douanes), les techniciens conseil, l'Inao... Et une aide à l'établissement d'un budget prévisionnel. En outre, le plan prévoit un accompagnement technique personnalisé (théorique et pratique), en lien avec un technicien de la
chambre d'agriculture. Il comprendra des conseils avant plantation (étude du terrain, choix du porte-greffe et du clone, recherche d'un prestataire éventuel...). Mais également sur le choix du
palissage et des fournitures, la conduite du vignoble après plantation et jusqu'à la première récolte (taille, travaux en vert, travaux du sol...). En plus, si besoin, les nouveaux installés peu équipés pourront faire appel à des associés de la cave pour du prêt de matériel ou des prestations de service. Enfin, ils auront accès aux formations internes organisées à l'attention de tous les associés de la cave.

Annie Laurie

(*) L'engagement est de cinq ans renouvelable.

 

Clairmont, une cave familiale et dynamique

Clairmont, une petite cave qui avance : son chiffre d'affaires a progressé de 20 % entre 2015 et 2016.
 La cave coopérative Clairmont a été fondée en 1972 par trois familles de vignerons. Aujourd'hui, elles sont six : les familles Borja, Carat, Chirouze, Defrance, Guerby et Martinelli. La cave compte neuf adhérents, ainsi que sept salariés. A eux tous, les associés-vignerons cultivent 122 hectares de vignes, dont 32 % en agriculture biologique. La surface se décompose en 109,1 hectares en AOP(1) Crozes-Hermitage, 1,3 en AOP Saint-Joseph (vignoble sur la commune de Sarras, première cuvée en 2011), ainsi que 11,6 en IGP(2) collines rhodaniennes (vins produits sur les communes de Granges-lès-Beaumont et Châteauneuf-sur-Isère).
L'an passé, la production de la cave a frisé les 6 400 hectolitres, se répartissant ainsi : 85 % en AOP et 15 en IGP ; 87 % en vins rouges, 10 en blancs et 3 en rosés. Son chiffre d'affaires est passé de 2,6 millions d'euros en 2015 à 3,1 en 2016. Et, à l'export, il a progressé de 418 % entre ces deux années-là.
(1) AOP : appellation d'origine protégée.
(2) IGP : indication géographique protégée.