Arboriculteur à Saulce-sur-Rhône et président de la coopérative Lorifruit durant 29 ans, Claude Dorier est décédé le 26 août à l'âge de 79 ans. « Il a permis d'intégrer le kiwi et d'améliorer la précocité des productions à noyaux, disait Katia Sabatier-Jeune lorsqu'elle lui a succédé à la tête de Lorifruit en 2012. Il a impulsé un rapprochement commercial avec d'autres coopératives et des producteurs indépendants. Il a mis en œuvre une restructuration des outils de conditionnement ainsi qu'une réflexion stratégique sur les évolutions de la filière. Cette volonté de modernisation continue nous a permis d'être "créateur de fruits" », ajoutait-elle.
Vincent Faugier, ancien directeur de Lorifruit, a longuement travaillé au côté de Claude Dorier. « C'était un passionné d'économie et d'innovations, dit-il. Il avait arrêté ses études jeunes pour prendre la suite de son père. C'était un homme très curieux, toujours en quête d'apprendre. Passionné d'arboriculture, il a cotoyé Charles Caillet, un érudit dans ce domaine, ainsi que le père de Georges et Louis Favel, lequel abordait le verger de manière très scientifique. »

Dans la prospective

Fortement engagé dans les organisations économiques, Claude Dorier s'est impliqué dans de nombreux organismes agricoles mais aussi dans diverses associations ainsi qu'à la mairie de Saulce-sur-Rhône. « Ce n'était pas un homme de conflit. Il avait un sens de la convivialité. Son carburant, c'était les autres, confie Vincent Faugier. Passionné par la Bourse, il lisait beaucoup de journaux économiques. « Et chaque fois qu'il voyageait, il cherchait à comprendre l'économie du pays visité ainsi que la manière dont les gens vivaient », ajoute Vincent Faugier. Commandeur du Mérite agricole, « il était toujours dans la prospective, prêt à intégrer de nouvelles technologies. Il fut d'ailleurs l'un des premiers à planter de la nectarine à Lorifruit, se souvient l'ancien directeur de la coopérative. Et il a cru à Orangered avant les autres, a testé de multiples variétés ».

Christophe Ledoux