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ENTREPRISE

CMA Conception poursuit son développement sur l’olive et les fruits à coque

À Aubres dans le Sud-Drôme, la société CMA Conception développe depuis 2005 du matériel de calibrage, tri et séchage des fruits à coque. Depuis 2016, elle propose aussi des solutions modulaires pour le travail post-récoltes des olives.

CMA Conception poursuit son développement sur l’olive et les fruits à coque
Sylvain Chambre (deuxième en partant de la droite) et trois des membres de son équipe. L'entreprise compte désormais quatre salariés autour du chef d'entreprise. ©AD26 - Sophie Sabot

Lorsqu’il se lance en 2004 dans la conception et la fabrication de matériels agricoles, Sylvain Chambre affiche un objectif : être à l’écoute des besoins des agriculteurs pour proposer des solutions sur-mesure. En 2005, au hasard d’une rencontre sur la foire de Vinsobres, il est sollicité pour la fabrication de séchoirs à noix. Rapidement, arrivent des demandes similaires sur la châtaigne. C’est ainsi que la jeune société CMA Conception s’implante dans l’univers des fruits à coque.

CMA Conception répond aux besoins de la filière fruits à coques. Ici, un ensemble de deux cellules à trois étages de 3 x 3 m avec égalisateur, passerelle et escalier d'accès et convoyeurs de remplissage. ©CMA Conception.

Quinze ans plus tard, elle est en capacité de proposer des solutions modulables et complètes pour gérer ces fruits post-récolte : tapis de convoyage, de tri, séchoirs à étages ou simples… « Nos installations peuvent s’adapter pour traiter de cinq à trois cent tonnes de fruits à coque. Nous pouvons répondre aux besoins de petits producteurs comme à ceux d’une coopérative », résume Sylvain Chambre. Son entreprise travaille également pour la filière amande, en plein développement dans la vallée du Rhône ou la filière noisette, dans le Sud-Ouest ou plus récemment en Isère.

Modules adaptables à la configuration des bâtiments

En 2016, il lance la commercialisation d’une calibreuse à olives puis développe un ensemble de matériels périphériques : monte-fruits dont on peut réguler la vitesse, rehausses de calibreuse pour positionner les tables de tri en sortie et éviter trop de manipulation des olives… « Il s’agit de modules standards que nous adaptons ensuite en fonction de la configuration du bâtiment, décrit le chef d’entreprise. Ainsi nous pouvons fabriquer des modules en petites séries pour optimiser les coûts de production tout en gardant la culture du sur-mesure. » Depuis six ans, CMA Conception a réalisé plus d’une cinquantaine d’installations de ce type, de Nyons jusqu’à Nice et aux Pyrénées orientales.

Le développement sur la filière oléicole s’est accompagné de l’embauche de quatre personnes : deux à l’atelier, une pour le bureau d’études et une sur la communication et l’administratif. Le chiffre d’affaires s’équilibre désormais à parts égales entre la filière fruits à coque, la filière oléicole, la fabrication de remorques sur mesure et les réparations et dépannages.

Augmenter les capacités de production

Sylvain Chambre ne cache pas être arrivé à un tournant de son activité. « L’entreprise doit grandir pour répondre au marché. Nous sommes à l’étroit dans nos locaux d’origine. Le projet est donc d’acheter ou construire un bâtiment que nous équiperons d’outils de production de type industriel », justifie-t-il. Un projet qu’il aurait souhaité concrétiser dès 2022 mais la flambée du coût des matières premières (lire ci-dessous) risque de pénaliser les résultats du dernier exercice. « Mon objectif est donc d’être opérationnel en 2023. Il me faudra également recruter. Pour septembre, je cherche un apprenti en chaudronnerie ou métallerie mais aussi une personne pour assurer la maintenance et le dépannage chez les clients. Enfin, si nous augmentons nos capacités de production, il faudra certainement ajouter un ou deux postes en production », poursuit le fondateur de l’entreprise.

En quelques années, la petite entreprise drômoise a fait sa place sur le marché de niche des fruits à coque. Mais Sylvain Chambre reconnaît que la concurrence y est « féroce ». Sans oublier les aléas climatiques ou sanitaires qui ont pu pénaliser l’activité. « Sur la noix par exemple, nous avons vu des projets d’équipement reportés ou tomber à l’eau suite aux épisodes de grêle ou de tempête qui ont touché les vergers », commente-t-il.

Il espère que de nouveaux produits pourront bientôt sortir des ateliers, notamment pour le travail post-récolte de l’olive avant la mise en saumure ou le décorticage des châtaignes. Enfin, Sylvain Chambre annonce que CMA Conception est depuis peu revendeur sur la région d’un matériel de tri optique en partenariat avec une société italienne. « Là aussi, nous resterons sur nos secteurs d’activité, précise-t-il, à savoir fruits à coque mais aussi olives si des demandes se précisent. »

Sophie Sabot

La société a développé son offre en matériel post-récolte d’olive. Ici, une chaine de calibrage comprenant monte-fruits, calibreuse effeuilleuse sur châssis rehausse et table de tri. © CMA Conception.

Prix des équipements / En augmentation suite à la flambée du cours des matières premières

Entre 10 et 20 %, c’est l’augmentation que CMA Conception a dû appliquer sur le prix de ses matériels depuis mai 2021 pour faire face à l’explosion du prix de l’acier et des autres fournitures. « Non seulement nous avons enregistré une hausse de 200 % sur les cours de l’acier depuis septembre 2020 mais le prix des fournitures diverses (appareillage et moteur électriques, hydraulique, essieu…) a lui aussi pris entre 10 et 50 %. Dans le même temps, nous avons dû multiplier par trois ou quatre le nombre habituel de nos fournisseurs pour obtenir les matières premières à temps et répondre à nos commandes avant la saison des olives », explique Sylvain Chambre. Il lui a donc fallu réagir en ajustant les tarifs de ses matériels. Les plus consommateurs en matières premières ont ainsi enregistré jusqu’à 20 % d’augmentation. « Cela n’a pas été simple car nous n’avons pas pu appliquer ces hausses sur ceux qui étaient déjà en commande, reconnait-il. Pour l’instant, nous n’avons pas trop de visibilité sur l’évolution des cours. Le gros de nos achats en matières premières va se faire d’ici mars-avril. Nos offres aux clients seront signées après nous être assurés qu’il n’y a pas eu de nouvelles augmentations sur les gros postes de fournitures. »

S.S.