Collectifs Écophyto, GIEE : les groupements d’agriculteurs se développent

Crise sanitaire oblige, la journée de la transition agroécologique organisée par la chambre d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes, la FRCuma, la Coopération agricole et le réseau Trame s'est tenue par écrans interposés. « L'idée de ce séminaire est de capitaliser sur les démarches agroécologiques dans leur diversité. Nous nous sommes fixé deux objectifs : partir des expériences du terrain et faire partager les initiatives recensées à des réseaux divers, notamment les GIEE et les groupes Écophyto. Il ne s'agit pas de savoir qui est le plus agroécologique mais de s'enrichir mutuellement », a expliqué en introduction Michel Sinoir, directeur de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes. « Le travail collectif a fait la force du développement agricole dans les années 1970-1980, c'est par ce biais que les agriculteurs peuvent aujourd'hui redonner un sens à leur métier », a rappelé Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.
30 000 agriculteurs engagés dans des collectifs Écophyto
Les échanges de la matinée ont démarré par un état des lieux des différents groupements d'agriculteurs existants. Action majeure du plan Ecophyto, le dispositif Dephy Ferme a notamment été mis à l'honneur. Il vise à promouvoir des systèmes agricoles réduisant l'usage des produits phytosanitaires grâce à des techniques économiques, environnementales et sociales performantes. Couvrant l'ensemble des filières de production et mobilisant les partenaires de la recherche, du développement et du transfert, le réseau rassemble aujourd'hui plus de 3 000 exploitations agricoles dont 230 en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le premier bilan annuel du dispositif Dephy Ferme se révèle positif. Les agriculteurs engagés se sont montrés motivés et sont venus en nombre assister aux actions de démonstration organisées lors des portes ouvertes. Plusieurs limites sont néanmoins apparues, comme des difficultés chez certains agriculteurs à dégager du temps et la nécessité de mieux structurer le mouvement à l'avenir grâce à une meilleure animation.
Les GIEE en plein essor
Lancé en 2012 par Stéphane Le Foll, alors ministre de l'Agriculture, le dispositif GIEE a quant à lui été pensé pour favoriser les dynamiques de transition agroécologique menées collectivement et adaptées au plus près des besoins de chaque territoire. L'objectif alors défini était de mieux reconnaître les collectifs d'agriculteurs s'engageant dans des projets pluriannuels de modification et de consolidation de leurs pratiques agricoles pour concevoir des systèmes agroécologiques visant une performance à la fois économique, environnementale et sociale. Aujourd'hui, nous comptons quelque 600 GIEE en France et 40 en région Auvergne-Rhône-Alpes. « L'avant GIEE est une période déterminante pour construire un collectif ayant des objectifs partagés sur la base d'un diagnostic agroécologique initial. À ce stade, la mise en place d'indicateurs de performance est essentielle. Pendant la vie du GIEE, tout l'enjeu est d'entretenir une dynamique de groupe et de favoriser son fonctionnement en organisation apprenante. Les besoins en animation sont alors importants car le groupe, mais aussi le projet, peuvent être amenés à évoluer », a expliqué Manon Courias, stagiaire à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes ayant travaillé sur le fonctionnement des GIEE. Le plan Écophyto 2 s'étant donné pour ambition d'engager à l'avenir 30 000 exploitations agricoles dans la transition agroécologique, des journées et des visioconférences seront organisées dans les prochains mois de manière à mettre à disposition des agriculteurs engagés des ressources sur un espace collaboratif.
Pierre Garcia
Ail Dephy 30 000 /
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