Colza d’hiver : une situation favorable à préserver au printemps

Malgré un début de campagne parfois difficile, les colzas sont sains et robustes en entrée hiver. Les colzas semés du 20 août au 5 septembre en Rhône-Alpes affichent aujourd'hui pour la plupart des situations de biomasse importantes, régulièrement supérieures à 1,5 kg/m² et jusqu'à plus de 3 kg/m². Ainsi, malgré un début parfois difficile à cause d'une pluviométrie peu abondante, les pluies souvent faibles et éparses se sont toutefois avérées suffisantes. Elles ont permis aux colzas de lever, même si des hétérogénéités parfois importantes sont à signaler, en particulier sur la moitié sud de Rhône-Alpes. Ces parcelles ont profité d'un mois de septembre très doux, favorable à un développement rapide des colzas, qui a permis aux plantes d'atteindre le stade 4 feuilles avant l'arrivée des grosses altises adultes (autour du 22 septembre). Le colza ayant dépassé le stade de sensibilité, les attaques et les dégâts ont alors pu être esquivés. De plus, sur ces situations avec des colzas bien développés, aucun dégât de larves d'altises n'est à déplorer à ce jour, ni même de charançons du bourgeon terminal. La pression de ce charançon est restée très faible sur l'ensemble du secteur rhônalpin. La surveillance des larves d'altises et charançons du bourgeon terminal reste toutefois à réaliser jusqu'à la sortie de l'hiver. À l'inverse, certaines parcelles, principalement celles semées tardivement, au-delà du 10 septembre, ont connu des difficultés à la levée. Ici, les trop faibles précipitations ont retardé la levée et n'ont pas permis aux colzas de dépasser le stade sensible au moment de l'arrivée des grosses altises adultes. Ainsi, deux traitements insecticides ont souvent été nécessaires pour contrôler ces attaques. Sur ces parcelles, une nouvelle protection contre les larves de charançons du bourgeon terminal et de grosses altises a dû être envisagée. Désormais, ces colzas dans l'ensemble sains et robustes nécessiteront une vigilance au printemps vis-à-vis des bioagresseurs, et une fertilisation adaptée pour permettre d'exprimer leur fort potentiel déjà bien établi. Une attention particulière sera à envisager sur les colzas les plus chétifs, de façon à favoriser leurs remarquables capacités de compensation, à condition de posséder un enracinement satisfaisant.
Arnaud Micheneau - Terres Inovia