Compostage et co-compostage : des solutions pour les effluents

Le compostage est une technique de décomposition de la matière organique, en présence d'oxygène (aérobie). Elle concerne uniquement les fumiers (paille et effluents) et les déchets verts. Concrètement, le fumier est rassemblé sous forme d'andain de 1,80 m de haut sur une largeur de 3 à 4 m. Les aérations, deux en général, toutes les deux à quatre semaines sont réalisées grâce à un retourneur d'andain. Cette opération d'oxygénation permet le développement de la vie bactérienne, qui se traduit par l'augmentation de la température. La chaleur, qui atteint jusqu'à 70 °C, a un effet hygiénisant qui détruit les graines d'adventices, fait évaporer l'eau. Le temps de compostage dépend du type de matière organique : si elle est très riche en carbone, elle sera longue à se dégrader. Deux mois pour le fumier de bovins, ovins, caprins ; trois pour celui de volailles. Il dépend aussi du produit souhaité, il sera fertilisant au bout d'un à deux mois. Au-delà, ce compost mûr aura un effet amendant. « Le compost est concentré en azote, phosphore et potasse. Il peut être épandu directement sur la prairie », indique Franck Loriot, responsable de la plateforme Ain compost. Homogène, sans odeur, sa texture très émiettée permet une bonne répartition. Sur les prairies, le compost améliore et diversifie la flore. Sur les cultures, il entretient la matière organique du sol, fait office d'engrais de fond en phosphore et en potasse. Le compost présente un poids et un volume bien inférieurs à ceux du fumier. Son utilisation permet de réaliser, en réduisant le nombre d'aller-retour, des économies d'énergie et de temps de travail. Sa consistance limite l'usure et la casse des machines.
Le co-compostage
Le co-compostage consiste à associer des effluents d'élevage humides avec des déchets verts. « Les fumiers mous, par exemple, sont riches en eau et en azote mais pauvres en carbone. L'incorporation de déchets verts compense ce manque », explique Flore Saint-André, conseillère agroenvironnement à la chambre d'agriculture de la Loire.
Cette technique présente de nombreux avantages : tout d'abord, la valorisation des effluents difficilement compostables et leur désodorisation. Sur le plan agronomique, cet apport modifie les propriétés des effluents, ainsi l'azote plus stable minéralise progressivement. Il participe à l'entretien de la structure du sol et de son statut organique. Le co-compostage permet de réduire l'achat d'engrais minéraux, diminue le temps d'épandage tout en garantissant une bonne répartition. Enfin, cette méthode participe au recyclage des déchets verts.
La filière co-compostage dans la Loire est le fruit d'un partenariat entre les collectivités et les agriculteurs. La chambre d'agriculture opère un contrôle rigoureux des déchets verts pour en garantir l'état sanitaire.
M. B.
À savoir Le lombricompostage emploie des vers (Eisénia) pour la décomposition du fumier. Encore peu répandue, cette technique permet d’obtenir un compost encore plus riche qu’un compost classique, sans dégagement de gaz à effet de serre.
Pour plus d’informations : association de lombricompostage de Lyon, eisenia.org.