Comptoir Rhodanien : trente ans de succès fruités
Depuis 1995, le Comptoir Rhodanien n'a cessé de croître. Son PDG, Christophe Soulhiard, ambitionne de poursuivre le développement en renforçant la transformation des fruits.
Cela fait trente ans que Christophe Soulhiard a repris le Comptoir Rhodanien, société d'expédition de fruits dont le siège se situe à Tain-l'Hermitage. En trois décennies, avec son épouse Emmanuelle et ses collaborateurs, il n'a cessé de faire croître l'entreprise qui, désormais, atteint 80 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ce succès tient à une stratégie d'entreprise affirmée : « Être spécialiste sur des produits phares, avec des volumes importants et une gamme très large afin d'intéresser au mieux nos clients », a expliqué le dirigeant, le 24 avril lors d'une soirée anniversaire organisée au siège de son entreprise. Devant plusieurs centaines d'arboriculteurs, d'élus locaux, de salariés et de clients de l'entreprise, entre autres, il a tenu à rappeler le chemin parcouru depuis 1995 (voir encadré).
« Avoir une activité douze mois sur douze »
Tout au long de ces trois décennies, le Comptoir rhodanien n'a cessé d'investir afin d'améliorer la productivité, l'organisation des flux pour, au bout du compte, rationaliser les coûts. « Depuis trente ans, nous avons intégré la production, la transformation et automatisé nos stations de conditionnement, a souligné Christophe Soulhiard. Tout ceci pour satisfaire les exigences de nos clients avec un service qualité et une vraie politique RSE*. Non pas seulement pour nous développer mais également pour continuer d'exister, pour pérenniser l'entreprise en lui permettant d'avoir une activité douze mois sur douze. »
Christophe Soulhiard a salué ses salariés : « Une équipe stable, efficace, compétente et disponible ». Il a également remercié les fournisseurs, clients, conseillers et financeurs de son entreprise. « Vous avez tous amené votre pierre à l'édifice », a-t-il confié, s'adressant tout particulièrement aux arboriculteurs, « fonds de commerce de l'entreprise ».
Marie-Pierre Mouton, présidente du Département de la Drôme, a notamment mis en avant « la force de travail, l'audace et la vision du chef d'entreprise.
« Bonnes stratégies et bons process »
Pour célébrer ses trente ans, le Comptoir rhodanien a accueilli le 24 avril à Tain-l'Hermitage plusieurs centaines d'invités. ©CL-AD26
Dans une touche plus personnelle, Christophe Soulhiard a évoqué son parcours en l'apparentant à une recette de cuisine : « La liste des ingrédients et la préparation sont les mêmes pour tous, mais chacun y met sa patte et chaque résultat est différent. C'est ainsi que l'on transforme une bonne idée en une entreprise rentable, avec les bonnes stratégies et les bons process », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Il n'y a pas de recette miracle. Il y a des principes simples : faire émerger les solutions en prenant en compte le terrain. Les mots clés sont la confiance et la maturité. […] Il faut un climat dans l'entreprise où les gens savent qu'ils peuvent avancer ». Son ambition désormais : « Poursuivre notre croissance dans un même esprit familial, conquérir de nouvelles positions dans la distribution et renforcer notre modèle dans la transformation des fruits », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l'homme d'affaires a pointé certaines contraintes que fait peser l’État sur les entreprises ainsi que la complexité du métier d'agriculteur et les incertitudes financières. « Rêver d'agriculture ne suffit plus, le métier est rude. […] Il ne s'agit pas uniquement de remplacer les anciens qui partent mais aussi de conforter économiquement les exploitations en place et de trouver de la main-d'œuvre qualifiée. » Christophe Soulhiard a prôné la formation et l'innovation dans les méthodes de production, ainsi qu'une communication positive et réaliste pour montrer davantage les « succès inspirants » que le « malaise agricole ».
Mettant en avant la flexibilité de l'entreprise, « beaucoup de choses ont changé en trente ans chez les producteurs, dans le commerce, les certifications, la communication, a fait remarquer Daniel Gaillard, directeur général associé. Mais des choses n'ont pas changé : les arbres pour porter des fruits et des producteurs et des salariés pour s'en occuper. Dans trente ans, il y aura encore des vergers. »
Christophe Ledoux
Le Comptoir rhodanien en chiffres
Forme juridique : société anonyme créée en 1995. À l’origine, il s'agissait d'une entreprise familiale d’expédition de fruits, fondée en 1959 par M. Cheval et vendue au groupe Perrenot en 1985.
Fournisseurs : 400 producteurs de fruits en Drôme, Ardèche, Isère, Vaucluse et Gard. En outre, pour sécuriser son approvisionnement, l'entreprise possède trois sites de production : 240 hectares à Beaucaire et 40 ha à Remoulins (Gard) ainsi que 110 ha à Murcia (Espagne).
Volume d’activité : près de 33 000 tonnes en 2024, dont 6 500 t d’abricots (13 000 t en année normale), 10 000 t de pommes, 8 000 t de pêches et nectarines, 4 000 t de noix, 1 800 t de cerises, 1 000 t de poires, 850 t de châtaignes et 500 t de fraises.
Volumes transformés : 4 000 tonnes de fruits, 2 millions de bouteilles et 1 500 t de purée de fruits.
Chiffre d’affaires du groupe : 80 millions d’euros (+ 60 % en dix ans).
Sites : Chanas, Tain-l'Hermitage, Beaucaire, Remoulins et Murcia.
Personnel : 110 permanents et quelque 700 saisonniers.
Investissements : plus de 30 millions d'euros cumulés en trente ans.
Le Comptoir rhodanien de 1995 à 2025
1995 : reprise de la société Comptoir Rhodanien au tribunal de commerce de Romans.
1996 : achat d'un premier bâtiment, ZA des Lots à Tain-l'Hermitage et lancement de la marque Pauline.
2000 : achat de 12 000 mètres carrés, ZA des Grands crus à Tain-l'Hermitage.
2007 : achat de 18 000 mètres carrés, ZA des Lots à Tain-l'Hermitage.
2008 : acquisition de la société Métral Fruits à Chanas.
2012 : reprise de la coopérative Chanabel et de l'exploitation MCL Agro à Beaucaire (200 ha).
2014 : acquisition de vergers à Murcia (sud de l'Espagne).
2015 : construction de nouveaux bureaux à Tain-l'Hermitage.
2018 : ouverture du capital.
2019 : création d'un atelier de transformation de fruits en jus et nectars à Tain-l'Hermitage.
2020 : acquisition de l'entreprise Valnoix à Saint-Marcellin.
2022 : reprise des bâtiments de l'entreprise Felix (Tain-l'Hermitage).
2024 : partenariat avec la Sica du Vivarais.
2025 : association avec Fruits 2000 SARL Desbos (Saint-Jean-de-Muzols).