Contrats Ofii : la FDSEA agit pour qu’arrivent  des saisonniers étrangers

L’agriculture est un secteur fortement employeur de main-d’œuvre saisonnière et c’est particulièrement vrai en Drôme où l’on dénombre, chaque année, quelque 35 000 contrats d’occasionnels. Les saisonniers assurent les récoltes mais aussi d’autres tâches (éclaircissage et taille en arboriculture, travaux en vert en viticulture…). L’an dernier, au déclenchement du premier confinement lié à la pandémie Covid19 avec pour conséquence une fermeture des frontières, la pénurie de main-d’œuvre saisonnière étrangère avait constitué la préoccupation majeure d’un grand nombre d’employeurs agricoles. Avec la persistance de la crise sanitaire et la fermeture des frontières hexagonales, l’histoire se répète en 2021… L’inquiétude des exploitants agricoles porte particulièrement sur les contrats Ofii¹, lesquels reposent sur des accords bilatéraux destinés à faciliter l’entrée de la main-d’œuvre saisonnière de nombreux pays.

Faire venir 300 salariés étrangers

En France cela concerne quelque 8 000 saisonniers, dont 300 en Drôme, originaires du Maroc et de Tunisie, pour des durées d’emploi allant jusqu’à six mois. Ce ne sont pas de simples saisonniers mais souvent des chefs d’équipe ou des « noyaux durs » qui reviennent chaque année dans les mêmes exploitations. Ce personnel est essentiel pour le bon déroulement des saisons, notamment en arboriculture, maraîchage et viticulture. Pour ne pas revivre la situation de blocage de l’an dernier, la FDSEA de la Drôme a pris les devants pour l’ensemble des agriculteurs, employeurs de main-d’œuvre de notre département. Un travail colossal a été mené dès le mois de janvier. Il a permis d’accueillir courant février dernier 25 marocains sur le territoire drômois. Pour permettre cette première arrivée, la FDSEA de la Drôme a œuvré de concert avec les services de la préfecture, de la Direccte² et de l’Ofii marocain. Un protocole sanitaire a été rédigé en premier lieu. Celui-ci avait été validé par le Centre interministériel de crise (CIC). Il a pour but de mettre en œuvre toutes les mesures sanitaires de lutte contre la Covid-19 avec, entre autres, la réalisation de tests PCR avant le départ du pays d’origine et à l’arrivée sur le sol français. Puis une mise en quarantaine de plusieurs jours sur les exploitations. Afin de répondre favorablement aux besoins des employeurs agricoles, la FDSEA de la Drôme va réitérer la démarche avec l’Ofii marocain mais également avec l’Ofii tunisien. Elle va ainsi organiser l’arrivée d’environ 300 salariés étrangers afin de subvenir aux besoins de main-d’œuvre dans le travail saisonnier des exploitations.

Une organisation renforcée

Laure est arrivée le 1^er avril en tant qu’assistante administrative pour compléter l’équipe administrative de la FDSEA de la Drôme. Elle aura en charge l’acheminement de l’ensemble de ces travailleurs depuis leurs pays jusqu’à leur arrivée en France. Un protocole sanitaire pour les travailleurs tunisiens a également été élaboré par Claire Witz, juriste en droit social à la FDSEA de la Drôme. Celui-ci devrait être validé dans les jours à venir par la préfecture de la Drôme puis soumis au CIC. « La fédération met tout en œuvre pour apporter à l’ensemble des employeurs agricoles drômois un peu plus de sérénité dans leur travail. Elle agit en permanence à trouver des solutions afin d’atténuer les difficultés engendrées par la crise sanitaire qui complique le travail sur les exploitations agricoles. Permettre aux employeurs d’accueillir leurs salariés saisonniers étrangers en fait partie ! »

1 Ofii : Office français de l’immigration et de l’intégration.
2 Direccte : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.