Contrôle en GMS : des agriculteurs « effarés »

Depuis plusieurs mois, les Jeunes Agriculteurs (JA) et la FNSEA alertent les pouvoirs publics et les distributeurs de la mise en place d'une surveillance dans les rayons des grandes et moyennes surfaces (GMS). Leur but est de contrôler les prix pratiqués ainsi que l'origine des produits vendus. Après Crest (lire notre édition du 9 juillet), une nouvelle opération s'est déroulée le 10 juillet en milieu de journée au magasin Grand Frais de Romans.
Des origines très diverses
« Force est de constater que Grand Frais n'est pas à mettre sur la première place du podium, ont constaté la FDSEA et JA de la Drôme. Le local ou les produits français ne sont pas vraiment mis en avant ! » Les membres des deux syndicats se sont dits « déçus » de ne pas avoir pu échanger ni avec le responsable du magasin (absent) ni avec les responsables des rayons (qui n'étaient pas disponibles). « Nous avons pu constater qu'il y a beaucoup trop de produits importés : pois gourmands du Zimbabwe, haricots verts du Maroc et du Kenya, poivrons jaunes et tomates du Maroc, aubergines d'Italie, ails d'Espagne, poivrons oranges de Hollande... La liste est longue et forcément à des prix défiant toute concurrence face aux produits français », ont déploré les représentants FDSEA et JA. Alors que les fruits et légumes d'été sont actuellement en pleine production en France et dans la Drôme notamment, « est-ce vraiment nécessaire d'importer ces mêmes produits ? », ont-ils questionné.
Des anomalies
S'agissant de certaines viandes, ils ont dressé le même constat. « L'agneau provient du Royaume-Uni et certains produits transformés, comme la chair à saucisse ou la saucisse de "Toulouse" n'ont aucune origine indiquée. Il y a seulement écrit "fabriqué en France" ce qui n'informe pas sur la provenance de la viande. » Au rayon des laitages, du lait était proposé ce jour-là à 99 centimes d'euros le litre « alors qu'il est acheté 30 centimes au producteur », ont fait remarquer les syndicalistes. Par ailleurs, ils ont noté que du fromage saint-marcellin était revendu à 23 euro le kilo alors qu'en sortie d'usine d'une fromagerie située à 50 mètres de Grand Frais, le même produit était proposé à 7 euros le kilo. « Il n'y avait pas ou très peu de fromages provenant du département », ont-ils constaté.
« L'enseigne avait été été informée de notre venue, ont indiqué les représentants FDSEA et JA. L'indication de provenance "Drôme" était parfois mentionnée sur certains produits comme les abricots ou les pêches. Mais nous avons été effarés de constater que les nectarines blanches, soit disant drômoises, provenaient en réalité des Pyrénées-Orientales comme en témoignaient les étiquettes de leurs plateaux. » Les deux syndicats ont demandé que ces anomalies soient immédiatement rectifiées. Ils ont, aussi, prévenu que leurs actions de surveillance allaient se poursuivre, voire se durcir. Avant de quitter les lieux, ils ont insisté sur le bienfondé de leur action dont le but est de permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier. Des opérations similaires visant les grandes surfaces et certains industriels ont été menées ailleurs en France, y compris sur la caravane du Tour de France.