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coopération

Cooptain lance un réseau de stations météo

A la demande d'adhérents, la coopérative d'approvisionnement Cooptain a installé des stations météorologiques sur l'aire AOC Crozes-Hermitage pour optimiser la protection des vignes.
Cooptain lance un réseau  de stations météo

Voici trois ans, Cooptain s'était équipée d'une station de traitement des effluents phytosanitaires où sont filtrées (par osmose inverse) les eaux récupérées sur les aires de lavage d'agriculteurs. La Saur contrôle leur pureté à chaque opération de filtration, les collecte dans ses eaux usées pour les retraiter en station d'épuration. Aujourd'hui, la coopérative franchit un nouveau pas dans les services proposés à ses adhérents et son action vis-à-vis de l'environnement. En effet, elle vient d'investir dans des stations météo. A l'origine de cette initiative : des adhérents. Ils ont sollicité leur coopérative pour porter le projet, l'investissement étant financièrement lourd à supporter individuellement. « Ils ont été très actifs et moteurs pour sa concrétisation », a confié le directeur de Cooptain, Patrick Fruleux, lors de la présentation de ces équipements, le 11 mai.

Huit stations installées

Dans un premier temps, huit stations Météus d'Isagri ont été installées début mai dans le vignoble AOC Crozes-Hermitage : à Pont-de-l'Isère, La Roche-de-Glun, Mercurol (deux), Gervans, Larnage (deux) et Beaumont-Monteux. Mais l'idée est d'étendre rapidement le réseau à la zone de Saint Péray et Cornas, puis à celle de Saint Joseph. « L'objectif, à court terme, est de couvrir le territoire de l'ensemble de nos adhérents pour équiper ceux qui le souhaitent », a indiqué le président de Cooptain, Jean-François Vassy.
Ces stations mesurent la température, la pluviométrie, l'hygrométrie, l'humectation du feuillage, la pression, la vitesse et la direction du vent. Elles sont équipées d'une connexion hertzienne Sigfox pour envoyer directement sur internet les données relevées. Grâce à l'application communautaire Météus, les membres du réseau peuvent consulter à distance (avec un code d'accès) les données en temps réels mais aussi l'historique et les prévisions. Cette application peut être installée sur smartphones, tablettes et ordinateurs (jusqu'à cinq appareils). « C'est assez intuitif », a assuré Ségolène Leroux, ingénieur commercial chez Isagri. En outre, « ces stations demandent peu d'énergie pour fonctionner et peu de maintenance, elles sont robustes ».

Des outils d'aide à la décision

Ces stations sont des outils d'aide à la décision pour modéliser les risques de maladies (oïdium et mildiou, actuellement) et optimiser les traitements. « Elles nous permettront de traiter au bon moment et seulement lorsque c'est nécessaire », a noté le président de Cooptain. Un moyen de faire des économies et de mieux préserver l'environnement.
Ces équipements « peuvent aussi servir d'outils d'alerte, notamment de température pour déclencher une protection gel, a observé Jean-Philippe Chancrin, agriculteur à Beausemblant et consultant-installateur chez Isagri. Il y a également l'aspect préventif. Les sommes de températures présentent un intérêt pour prévoir les risques de développement de ravageurs. » Et le fait d'avoir un réseau de stations permet d'affiner les prévisions. « Plus il y en aura, plus les informations seront précises », a fait remarquer Jean-François Vassy. Jean-Michel Borja, président de la cave Claimont, voit aussi ce réseau de stations comme un outil supplémentaire pour planifier les apports de raisins à la cave pendant les vendanges.

Combien ça coûte ?

Cooptain a investi un peu moins de 20 000 euros dans ces stations météo. L'agriculteur souscrivant à ce service paie un droit d'entrée de 450 euros et un abonnement annuel de 540 euros. Un abonnement qui pourra évoluer à la baisse si d'autres adhérents entrent dans le réseau. « Nous ne nous sommes pas équipés dans un but lucratif », a confié le directeur. Et le président a appuyé : « C'est bien un service que veut apporter Cooptain, en mutualisant ».
Annie Laurie

 

Approvisionnement / La coopérative Cooptain, son activité 2015-2016 et ses projets.

Cooptain, une coop atypique

Sur le plan régional, voire même national, Cooptain est atypique, comme le souligne son directeur, Patrick Fruleux. En effet, elle ne collecte pas de productions. C'est une coopérative de proximité spécialisée dans l'approvisionnement (principalement en viticulture, arboriculture et maraîchage) mais affiliée à une centrale, pour sécuriser ses achats. Son secteur d'activité s'étire le long du Rhône entre Saint Péray et le Nord-Drôme en passant par Tain-l'Hermitage, où est établi son siège social.
Un chiffre d'affaires en hausse
Cooptain vend de l'approvisionnement, pour la production jusqu'à la récolte. Et sa filiale, Cooptain Œno, propose des fournitures depuis la vendange jusqu'au départ des bouteilles. « Le but est d'avoir une continuité », précise Patrick Fruleux.
Sur la campagne 2015-2016, Cooptain a réalisé un chiffre d'affaires approchant les 3,6 millions d'euros, soit près de 9 % de plus que l'exercice précédent. « L'augmentation de notre activité est essentiellement due à un développement de notre part de marché et non à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, explique son directeur. Le marché de ces produits est plutôt en stagnation. Par contre, celui des solutions alternatives est en forte progression. Un espace leur est d'ailleurs dédié dans notre dépôt de Tain, avec une grande diversité de produits biostimulants et d'origine naturelle autorisés en agriculture biologique. Nous avons des adhérents qui, sans être en bio, sont à 80-90 % en solutions alternatives. »
Des projets
Côté perspectives, Cooptain a un « gros » projet en cours : un nouveau dépôt à Epinouze. Le permis de construire a été déposé et son ouverture est espérée pour mai 2018. Autre projet, après l'installation de stations météo sur la zone des vins Crozes-Hermitage, la coopérative entend étendre ce service aux zones de Saint Péray-Cornas-Saint Joseph. Par ailleurs, Patrick Fruleux signale que, suite à  l'arrêt de la coopérative de Saint Péray, son actif a été dévolu à Cooptain. Et d'ajouter : « Nous comptons maintenir et même intensifier nos services sur ce secteur ». La coopérative a redéfini ses objectifs de marché vers les cultures spécialisées que sont la viticulture, l'arboriculture et le maraîchage. Et elle affirme sa volonté de se développer sur celui du maraîchage dans le Nord-Drôme. 

A.L.
Patrick Fruleux, directeur de Cooptain,Jean-François Vassy, président de Cooptain.