Cooptain prête à relever les défis
L'obligation de séparer, en 2021, le conseil et la vente pour les produits phytopharmaceutiques inquiète la plupart des coopératives. Cette disposition de la loi Egalim, le président de Cooptain, Jean-François Vassy, la qualifie d'« hérésie ». Le 14 mars à Crozes-Hermitage, lors de l'assemblée générale de Cooptain, coopérative d'approvisionnement qu'il préside, il a fustigé cette nouvelle contrainte, qui devrait alourdir les coûts de la protection phytosanitaire. Il a aussi vivement regretté la fin, depuis le 1er janvier, du dispositif des « 3R » (remise, ristourne, rabais) ainsi que l'augmentation de la redevance pour pollutions diffuses (RPD). « Les agriculteurs se conduisent de manière responsables dans l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, a-t-il souligné. Ils ne traitent pas par plaisir mais que si la météo les y oblige. » Malgré ce nouveau contexte réglementaire, il s'est montré optimiste, convaincu que « Cooptain saura faire face aux défis économiques et environnementaux ».
Un chiffre d'affaires en augmentation
Jean-François Vassy a également mis en avant la présence territoriale de Cooptain. En plus de son siège, basé à Tain-l'Hermitage, la structure est aussi implantée à Saint-Péray (07) et Epinouze. Sur le site du Nord-Drôme, a été construit un nouveau dépôt, inauguré en septembre dernier. Et dans l'antenne saint-pérollaise, la coopérative souhaite affirmer sa position sur un secteur viticole en pleine expansion.
Par ailleurs, sur l'exercice écoulé, Cooptain a vu son chiffre d'affaires (plus de 3,7 millions d'euros) progresser de près de 6 %. Cette hausse est principalement liée à l'accroissement des branches « intrants » (phytos, engrais et amendements) et équipements (piquets, poteaux..), lesquelles représentent l'essentiel de l'activité. Le dynamisme commercial et technique de la coopérative a été souligné par le commissaire aux comptes. Un point a également été fait sur la SARL Terroirs et jardins, filiale de Cooptain. Son chiffres d'affaires a représenté plus de 3,2 millions d'euros, réparti entre l'activité œnologie et jardinerie.
« L'innovation doit amener de la valeur »
L'assemblée générale s'est terminée avec l'intervention de Jean-François Ricateau, responsable des innovations chez Actura (centrale d'achat spécialisée en agrofournitures, dont Cooptain est membre). « L'innovation n'est pas l'apanage des start-up », a-t-il dit, avant de faire remarquer que « l'agriculture est un secteur qui a toujours innové ». Puis il a évoqué les grandes tendances actuelles de l'innovation dans le secteur viticole : produits de biocontrôle, solutions de désherbage sans glyphosate (couverts, paillages...), imagerie (comptage des manquants...), robotique. Sur ce dernier point, « plus de 12 000 robots sont en activité en France, en élevage, a-t-il noté. Cela simplifie la vie des éleveurs et accroît leur confort de travail. Cependant, en viticulture, il est trop tôt pour investir car les robots sont encore en phase "pilote" », a-t-il ajouté. Cet avis, il l'a posé sur la plupart des innovations actuellement proposées. « Nous effectuons des tests sur le réseau des fermes Etamines (réseau d'expérimentation d'Actura - ndlr) et accompagnons des projets de recherche », a-t-il indiqué. Et d'insister : « L'innovation doit amener de la valeur ».
