C'est au cœur de la zone artisanale La Bouillardière, à Épinouze, que Cooptain a inauguré le 4 septembre dernier ses nouveaux locaux. Il faut dire que les anciens bâtiments, situés à environ 200 mètres de là, quartier de la gare, devenaient vieillissants. Ces lieux – où la coopérative d'approvisionnement n'était que locataire – ne permettaient parfois point de stocker les pièces les plus encombrantes. Plus embêtant encore, le local destiné aux produits phytosanitaires ne répondait plus aux normes en vigueur. Autant d'éléments qui ont conduit la coopérative à devoir déménager rapidement.

La volonté de rester à Épinouze

Soucieuse de conforter sa position dans cette zone géographique, et afin demeurer au plus proche de ses adhérents, son conseil d'administration a toutefois choisi de rester sur la commune. Un terrain de 4 000 m2 a été acheté et un bâtiment d'une superficie de 300 m2 y a été construit. Montant de l'investissement : près de 350 000 euros HT. Le site est par ailleurs entièrement sécurisé, pour se prémunir de la venue d'éventuels malfaiteurs. Le déménagement s'est déroulé courant juin. « Même si certaines rumeurs rendaient compte de la fermeture du magasin, il était inconcevable dans l'esprit de notre coopérative de ne pas avoir de bâtiment sur le secteur », a précisé son président, Jean-François Vassy, lors de son allocution. Qui plus est au regard des produits commercialisés. En effet, Cooptain est présente sur les métiers de la vigne et du vin, auprès des maraîchers ainsi que des arboriculteurs. Autant de cultures présentes au nord du département.
Les clients pourront donc continuer à s'approvisionner en produits, outils et équipements. « La construction de ce bâtiment est surtout due à la fidélité des agriculteurs et adhérents du secteur sans qui rien n'aurait été possible. Et je tiens donc à les remercier vivement de leur attachement à Cooptain », a ajouté Jean-François Vassy.

Une coopérative à taille humaine

À vrai dire, c'est le soutien de l'ensemble des parties prenantes qui a été salué ce jour-là. Dont celui de la commune et de l'intercommunalité. Un concours d'autant plus nécessaire que la zone d'activité était encore en friche il y a deux ans. « Cette zone était concernée par une carte des aléas mais nous avons levé les contraintes. Elle retrouve ainsi sa vocation, celle d'accueillir des entreprises. Certaines terres sont destinées à l'économie, d'autres à l'agriculture. Il faut arriver à concilier les deux. Les communes rurales ont besoin de leurs agriculteurs », a notamment indiqué Aurélien Ferlay, vice-président de la communauté de communes Porte de DrômArdèche et conseiller régional. Lequel a aussi cité les actions mises en place en faveur de l'agriculture locale et celles à venir. Yves Lafaury, le maire d'Épinouze, a quant à lui fait part de sa satisfaction de voir rester Cooptain sur son territoire, malgré les délais administratifs et bien que la coopérative eut d'autres possibilités d'implantation. « Il est important pour les communes rurales de garder les entreprises locales », a-t-il encore confié.
Pierre Combat, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme, a aussi pris la parole. Celui qui représentait la présidente Anne-Claire Vial s'est dit fier de l'existence d'une « petite coopérative à taille humaine », « où tous les adhérents connaissent le directeur et où le directeur connaît tous les adhérents ». Pierre Combat a également salué le conseil technique apporté aux adhérents, notant que les technico-commerciaux « n'étaient pas là pour [nous] vendre des produits phytosanitaires » et qu'ils n'étaient « pas payés à la commission ». « Les pesticides sont utilisés à bon escient », a-t-il aussi indiqué. 

A.T.

Cooptain en bref
Création en 1890.
Trois sites : Tain-l’Hermitage, Saint-Péray, Épinouze.
Adhérents : 320 actifs, 630 inscrits.
Chiffre d’affaires annuel : 6,5 millions d’euros.