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Vin

Cordier, le vaisseau amiral d’InVivo

Rassembler les forces pour conquérir les marchés export, tel est l’objectif du projet d’InVivo Wine. Mais pas question de baser la stratégie sur du vrac en conteneurs : le pôle vin d’InVivo est en train de mettre en place une gamme complète. La marque Cordier, à l’origine bordelaise, vise le segment premium, et s’ouvre aux autres régions de production du sud de la France..
Cordier, le vaisseau amiral d’InVivo

En juillet 2015, était créé InVivo Wine. À ce jour, 23 caves ont finalisé leur adhésion au projet. « Nous travaillons surtout sur le Sud. Nous essayons de créer un cercle de producteurs pour tous les cépages du grand Sud. Une trentaine de caves devraient rejoindre l'aventure et prendre des parts sociales », explique le directeur général d'InVivo, Thierry Blandinières. Une branche vin a également été créée au sein de l'union InVivo. Les caves coopératives peuvent ainsi adhérer directement à l'union, lorsqu'elles souhaitent devenir actrices du projet, en souscrivant du capital social, et en s'engageant sur des volumes d'apports de vin, répondant à des cahiers des charges. Joël Castany, président de Val d'Orbieu, et Dominique Farail, président de l'union Evoc (les deux coopératives constitutives de Vinadeis) ont rejoint la gouvernance de l'union InVivo pour piloter ce comité vins.
Le projet se déploie sur tous les niveaux de gamme. Mestrezat Grands Crus, dirigée par Philippe Laquèche, représente la tête de pont haut-de-gamme de l'aventure. Mais le cœur de l'activité reposera sur la marque Cordier. En juin 2016, InVivo a profité de Vinexpo Hong-Kong pour présenter son Cordier Bordeaux : « C'est un vin plus fruité que boisé, qui plaît au marché asiatique, précise Thierry Blandinières. Nous voulons en faire la première marque premium soit à environ 15 $ prix consommateur. » Dans leur viseur, le modèle de Mouton Cadet, marque de négoce de la société Baron Philippe de Rothschild, connue pour son premier cru, Mouton Rothschild. « Ensuite, nous monterons en puissance et en volumes », poursuit Thierry Blandinières. La production de ce vin bordelais sera assurée par Univitis qui a rejoint le projet InVivo.

Bordeaux, Cahors, Beaujolais...

Mais l'ambition du projet Cordier ne s'arrête pas aux vins de Bordeaux et devrait se décliner dans les autres régions viticoles, notamment avec un Cordier gamay pour le Beaujolais, produit par l'union Agamy et un Cordier malbec : « Nous voulons ainsi reprendre la main aux Etats-Unis sur les malbecs argentins, avec un vin de la région d'origine du malbec : Cahors ».
Enfin, le développement d'InVivo Wine se basera également sur les produits de Vinadeis (né du rapprochement Val d'Orbieu/Uccoar), dont deux tiers des volumes sont des vins de MDD.
Au final, le chiffre d'affaires consolidé d'InVivo Wine, dont le directeur de Vinadeis, Bertrand Girard a pris la direction, va avoisiner les 400 millions d'euros, dont 130 millions d'euros grâce à l'export (avec pour objectif d'atteindre les 260 millions d'euros). Afin de développer ses réseaux commerciaux, « des acquisitions (importateurs...) devront être faites aux Etats-Unis et en Europe du nord. Pour l'Asie, nous miserons sur nos équipes », poursuit Thierry Blandinières.

Pour l'instant, pas de Cordier en Vallée du Rhône

En ce qui concerne la Vallée du Rhône, « nous sommes en discussion avec le Cellier des Dauphins pour accompagner le développement de la marque Les Dauphins à l'export. Elle est déjà bien implantée au Royaume-Uni et nous pourrions trouver des synergies sur les USA notamment, en proposant une offre associant les vins Cordier et Les Dauphins. Nous essayons avec le Cellier de trouver le point d'équilibre pour démarrer cette aventure. »

Magali Sagnes